L’étonnant renouveau d’Alberto Gilardino

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Alberto Gilardino @Maxppp

Auteur d’un excellent début de saison avec le Genoa, agrémenté d’un but en Nazionale, Alberto Gilardino se rappelle au bon souvenir de ceux qui le croyaient fini. À 31 ans, le plus célèbre violoniste du football a simplement prouvé qu’il avait une nouvelle fois relancé sa carrière.

31 ans. Alberto Gilardino n’a « que » 31 ans. Quelque chose d’étrange, pour un joueur que l'on voit évoluer sur les pelouses italiennes depuis une grosse décennie. De fait, Gila fait partie des très rares jeunes espoirs italiens à avoir eu leur chance au sortir de l'adolescence. D’abord à l’Hellas, ensuite à Parme, où il aura claqué deux fois la vingtaine de buts. Son évolution est plus mémorable, lui qui aura connu deux clubs de plus haut standing, le Milan et la Fiorentina. Deux destinées semblables : de bonnes entrées en matière, et l’essoufflement, petit à petit. Alberto Gilardino est ainsi fait, et c’est justement la raison pour laquelle encore aujourd’hui, alors qu’il vient de passer la trentaine, il ne fait toujours pas l’unanimité.

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Une renaissance entamée à Bologne

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Il y a même un moment précis où on le croyait fini. À savoir, sur la saison 2011/2012. Alors qu'il entame sa troisième saison à la Fio, Gilardino connaît de petits pépins physiques, et surtout, confirme une baisse de régime entrevue l'année précédente. Deux petits buts sur la première moitié de saison, et on annonce un transfert à perte du Genoa - comme le club en est coutumier - en janvier 2012. Pour 8 M€, Gila rejoint les Grifoni, avec lesquels il ne se montre guère plus convaincant. Alors qu'il souffle ses 30 bougies, le buteur semble être rentré dans le rang. Un prêt à Bologne relancera complètement sa carrière.

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Dans cette équipe de moindre importance, le natif de Biella trouvera l'environnement adéquat pour une renaissance, comme tant d'autres attaquants avant lui - Roberto Baggio, Beppe Signori, Marco Di Vaio. Outre une pression moins élevée, il aura la confiance d'un coach et les caviars d'Alessandro Diamanti pour de nouveau faire usage de son fameux violon. De quoi sa payer un come-back en Squadra Azzurra, un retour globalement contesté, malgré des statistiques retrouvées (13 buts et 4 passes décisives en 36 matchs). « Un étrange scepticisme m’accompagne depuis mes débuts en Serie A il y a 13-14 ans. Mais j’ai toujours pensé seulement au travail, pour démontrer que les paroles sont emportées par le vent » témoignait-il récemment dans la Gazzetta dello Sport. Ses coups de mous lui ont toujours coûté cher auprès des observateurs, mais ces derniers ont souvent tendance à oublier qu'ils évoquent en son nom le 17e meilleur buteur de l'histoire du championnat italien (160 buts). Une position que le joueur entend améliorer.

Un « jeune de 31 ans »

À ceux qui critiquent sa présence en Nazionale, Gilardino a répondu en marquant le 6 septembre dernier l'unique but d'une rencontre d'éliminatoires du Mondial face à la Bulgarie. Un but qui rapprochait alors l'Italie de la qualification - acquise quelques jours plus tard avec une victoire face à la République Tchèque. Au sortir de la rencontre, Gilardino se fendra d'un tweet évocateur sur son état de forme. « Je me sens un jeune homme de 31 ans. »

Un tweet dont il s'expliquera auprès de la Gazzetta au sortir du derby génois remporté par les siens (3-0), et où il s'est vu décerner la distinction d'homme du match, même s'il n'a pas marqué. « C’est un début de saison tout simplement enthousiasmant. Je me sens bien physiquement et mentalement, et je suis convaincu que je n’arrête pas de progresser. Regardez Klose, Totti ou Di Natale : des champions de 35-36 ans. Je veux continuer jusqu'à leur âge et continuer à marquer. » Une volonté clamée au grand jour, peu courant pour un joueur au naturel discret. Mais logique finalement, pour un attaquant souvent décrié, et fier de sa seconde jeunesse. Quant à la recette de son renouveau, Gila pointe une amélioration sur le plan mental, « grâce à l’aide d’une personne qui me suit depuis cinq mois. Ce n’est ni un psychologue, ni un coach mental, mais nous collaborons et il m’aide beaucoup. » Pour ce qui est de l'adresse devant le but, ce renard des surfaces n'a en revanche besoin de l'aide de personne.

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