Entretien avec... Bakaye Traoré : « Le Milan AC ? Je jouais avec eux sur la Playstation ! »

**Foot Mercato : Tout d'abord Bakaye, comment allez-vous ?

Bakaye Traoré :** Tout va très bien, merci.

**FM : Vous avez officiellement signé au Milan AC. Peut-on parler d'un rêve éveillé ?

BT :** Oui, c'est exactement ça. C'est incroyable. C'est comme dans un rêve. Je pense que tout joueur rêve un jour de jouer dans les plus grands clubs du monde, et le fait que je rejoigne le Milan AC, j'en suis très fier et honoré. Pour moi, c'est incroyable (rires) ! J'espère que ça va continuer.

**FM : Comment se sont noués les contacts avec les Rossoneri ?

BT :** En fait, ils ont commencé à me suivre durant la Coupe d'Afrique des Nations. Avec le Mali, nous avons fait un super beau parcours, c'est là qu'ils ont commencé à me suivre. Ils ont ensuite continué, en venant à tous les matches de Nancy. J'étais supervisé aussi bien à domicile qu'à l'extérieur. Et puis ils ont pris la décision de me faire venir chez eux, ça veut dire que ce n'est pas sur un coup de tête. Ce n'est pas parce que j'étais en fin de contrat que ça a facilité les choses, c'est bien le fait de m'avoir suivi sur de nombreux matches qu'ils ont pris leur décision.

**FM : Quelle a été votre première réaction quand vous avez appris que le club lombard vous suivait ?

BT :** Au début, franchement, je me suis dit qu'ils étaient juste là pour regarder. Ce n'était pas possible qu'avec tout les stars qu'il y a dans les championnats européens, le Milan AC suive Bakaye Traoré de Nancy ! Après, inconsciemment, j'ai voulu montrer par mes performances que si le Milan était là, ce n'était pas pour rien. J'ai réussi à mettre des buts importants, j'ai enchaîné des bonnes performances sur la lancée de la Coupe D'Afrique. Tant mieux.

**FM : Que vous ont dit les dirigeants du Milan AC une fois votre signature actée ?

BT :** Ils sont contents que je rejoigne le Milan. Ça m'a fait plaisir d'entendre leur discours. Vous le savez, il y a des choses qui se disent, soi-disant j'irais là-bas pour être prêté... C'est marrant (rires). J'arrive, ils ont l'intention de me faire venir pour qu'on travaille ensemble. S'ils me font venir, c'est parce qu'ils sont persuadés que je peux un jour devenir un grand chez eux Même si c'est un pari pour eux de chercher un joueur à Nancy, je sais que si je fais ce qu'il faut et que je travaille bien aux entraînements, j'aurai ma chance pour m'exprimer. Maintenant, tout dépend de moi.

**FM : Il se disait effectivement que votre arrivée déboucherait sur un prêt. Affirmez-vous donc clairement qu'il n'en est aucunement question ?

BT :** Oui, ce sont des conneries, je ne sais pas d'où ça sort. Je l'ai entendu de leurs propres bouches, vous pourrez le leur demander, ils vous le confirmeront. Les dirigeants m'ont dit qu'acheter quelqu'un pour le prêter, ce n'était pas dans leur façon de faire. Certains réagissent comme ça, peut-être parce que de Nancy à Milan il y a un fossé énorme. Mais s'ils m'ont suivi et qu'ils m'ont recruté, c'est qu'il y a des raisons. Surtout que j'ai 27 ans, ce n'est pas comme si j'en avais 18 et que je devais encore m'aguerrir.

**FM : D'autant que, dans votre secteur de jeu, le Milan AC a laissé partir Mark Van Bommel et Gennaro Gattuso. De quoi vous donner de bons motifs d'espoir dans l'optique d'avoir une vraie carte à jouer...

BT :** Oui, c'est clair. Les départs de ces grands joueurs libèrent des places. Mais, même s'ils étaient encore là, je me battrais pour faire des matches. Peut-être que ça va être plus simple pour avoir une place, mais je pense que si deux joueurs de ce talent sont partis, c'est pour en prendre un autre aussi. Je ne me pose pas trop de questions, je sais que si je travaille, par la grâce de Dieu, je jouerai et tout se passera bien.

**FM : Dès la reprise, vous pourrez-vous croiser des Zlatan Ibrahimovic et autres Thiago Silva. Avez-vous hâte de rencontrer des joueurs de cette trempe ?

BT :** Oui ! Côtoyer les meilleurs joueurs du monde, ça va faire bizarre. Je suis impatient de pouvoir commencer les entraînements avec ces joueurs, et commencer ma nouvelle vie milanaise.

**FM : Pour en revenir à cette saison, quel bilan faîtes-vous de cet exercice ?

BT :** Il y a eu énormément de changements dans l'effectif de Nancy. Sur le onze titulaire, 80 à 90% du groupe a changé. Il y a aussi eu un nouvel entraîneurs, ce n'était pas simple au début. Il y avait une nouvelle façon de faire, et ça a mis du temps, surtout que le groupe est jeune. Et puis, avec aussi les arrivées de Mollo ou Puygrenier, ça a apporté un nouveau dynamisme au groupe. On a réussi à faire de bonnes performances, on a été plus solide défensivement. On mérite notre place.

**FM : Quitter le club la tête haute en laissant l'ASNL parmi l'élite, cela doit aussi vous donner le sourire ?

BT :** Exactement. J'avais beaucoup de contacts avec de gros clubs, mais le fait qu'on ne soit pas maintenu me poussait à ne pas parler de mon avenir personnel, ça aurait été un manque de respect d'en parler alors que le club n'était pas maintenu. J'avais à cœur de me donner à 200% pour l'équipe, et l'aider du mieux possible pour atteindre le maintien rapidement.

**FM : Car oui, outre le Milan AC, des clubs anglais se sont notamment aussi penchés sur votre cas. Quels clubs vous ont approché ?

BT :** Vu que je suis désormais au Milan AC, on va dire que désormais les autres clubs, c'est derrière moi (rires) !

**FM : Si en 2004 lorsque vous faisiez vos débuts à Amiens, ou si en 2009 quand vous découvriez la Ligue 1 à Nancy, on vous avait dit que vous en seriez là quelques saisons plus tard... L'auriez-vous cru ?

BT :** Franchement, non ! Après, comme on m'a toujours dit, il faut croire en ses rêves, c'est ça qui fait progresser. Mais bon, commencer en 2004 et me retrouver après au Milan AC, c'est quelque chose d'incroyable. Quand je jouais à la Playstation, je prenais le Milan avec Shevchenko, Seedorf et tous ces joueurs. Là, je me dis que je vais porter ce maillot, c'est incroyable (rires). Rejoindre l'un des plus grands clubs du monde, c'est un rêve qui se réalise. J'espère que ça ne va pas s'arrêter là.

**FM : Enfin, un dernier mot sur le Mali. Après avoir brillé à la CAN, avez-vous pour but de participer pourquoi pas à la prochaine Coupe du monde ?

BT :** Oui. Avant, il y a aussi encore une CAN. On a une nouvelle génération, on se connait tous. On a réussi à produire un jeu de qualité, on s'est fait éliminer en demi-finale par la Côte d'Ivoire. Maintenant, il faut garder cet allant et cette confiance pour les éliminatoires du Mondial. Si on continue sur cette lancée, on peut faire quelque chose de bien, mais il ne faut pas s'enflammer.