Kaka explique son retour au Milan AC et affiche ses grandes ambitions

C'est le retour de l'enfant prodigue. Quatre ans après avoir quitté la Lombardie pour signer au Real Madrid, Kaka est donc revenu au Milan AC. Un retour en grandes pompes salué par tout le microcosme rossonero toujours amoureux du Brésilien qui leur a tant donné durant les six années de son premier passage à San Siro (1 Ligue des Champions, 1 Supercoupe d'Europe, 1 Mondial des clubs). Présenté officiellement aux médias ce midi, le désormais ex-Merengue revient à San Siro pour tenter de redevenir le chef d'orchestre de l'équipe lombarde. Premier à prendre la parole, l'administrateur du club Adriano Galliani a expliqué les raisons et les coulisses de ce transfert.

« Nous sommes allés chercher Kaka avec l’accord du coach, nous avons convenu que le 4-3-3 n‘était plus possible et qu’il fallait revenir au 4-3-1-2 (sous-entendu avec un vrai nº 10). C’est donc un choix technique. Ç'a été très difficile de le faire revenir. Je veux dire à nos tifosi que nous sommes allés chercher un joueur qui peut venir prêter main-forte. Je veux remercier le Real et l’agent et père de Kaka. Kaka a fait un grand sacrifice économique. Le Real voulait vendre et nous acheter. Je suis allé à Madrid dimanche (1er septembre) après-midi et nous avons négocié. Si je n’étais pas allé à Madrid, rien ne se serait passé. À 2h35 du matin nous avions Kaka au Milan. Si Boateng n’était pas parti, ça aurait compliqué de faire ce coup. L’idée Kaka est née quand Boateng est parti (à Schalke 04). Kaka remplace Boateng. Nous voulions rejouer avec un 10, on a pensé que Kaka ferait l’affaire. »

S'il peut donc remercier le Ghanéen Boateng d'avoir permis son retour en Italie, Kaka ne cache pas son émotion. « Merci pour l’accueil. Ce sont des jours spéciaux pour moi, vraiment magnifiques. Il y a dix ans j’arrivais ici dans un autre contexte. Ce matin je suis arrivé pour faire les tests et revoir tout le monde. On aurait dit que je n'étais jamais parti. C’est une nouvelle situation, c’est à moi de montrer l’exemple aux jeunes, c’est nouveau. Je veux aider les jeunes. » Heureux, Kaka revient surtout à Milan pour glaner un temps de jeu supérieur à celui qu'il avait au Real Madrid, une équipe où il avait perdu toute motivation de par son statut de joker de luxe.

« Ces quatre dernières années, je n’ai jamais eu de continuité au Real Madrid à cause de mes blessures et du manque d’espaces. Jouer régulièrement a été une motivation pour mon transfert. C’est un défi pour moi. Je suis habitué au Milan gagneur. Je sais que les conditions ont changé, mais les joueurs sont bons, ils font parties des meilleures sélections mondiales. Milan peut faire de bonnes choses. C’est une équipe qui peut m’aider à retrouver la joie de jouer au foot, c’est pour ça que j'ai choisi ce club. » Pourtant, le Brésilien a eu quelques frayeurs au moment de donner son aval pour le transfert, confirmant lui aussi que tout s'est joué très tardivement. « Les négociations ont commencé dimanche 17h, mon père (et agent) est rentré à minuit. Je lui ai dit que j’allais en parler avec ma femme et nous avons décidé que c’était bon. Mon père m’a dit que je devais partir. À 2h30 j’appelle Galliani à cinq reprises, mais il ne me répond pas (rires). Il était avec un ami madrilène. » Tout est bien qui finit bien donc, d'autant que le joueur a tenu à clarifier une chose : sa décision de rendre publique sa volonté de quitter Madrid quelques jours seulement avant la fin du mercato.

Kaka épargne Mourinho

« J’avais déjà discuté avec le Real Madrid (avant le match contre La Corogne). Le Real Madrid est venu avec des options et moi j’en avais d’autres. Quand j’ai évoqué publiquement mon envie de partir, le Real le savait déjà. La décision était déjà prise et tout le monde travaillait là-dessus. Milan est apparu et nous avons trouvé un accord. » Madrid, un club qui a fait grandir l'international auriverde. Arrivé en 2009 comme une star, Kaka en est parti par la petite porte. Mais pas question pour autant de cracher sur la Casa Blanca. « Madrid a été une belle expérience pour moi. Du point de vue personnel, j’ai grandi. Professionnellement ça n’a pas toujours été facile. Il y a eu des moments de doutes. J’ai beaucoup appris jusqu’à prendre cette décision de partir. Le Real Madrid est un grand club, je suis vraiment content de faire partie de son histoire, même si ce n’est pas forcément de la manière dont je souhaitais. Mais j’avais un peu perdu la joie de jouer au foot là-bas. Carlo Ancelotti a été très sincère avec moi. Le Real avait d’autres idées, de nouveaux joueurs sont arrivés, ils voulaient promouvoir des jeunes donc il y avait moins d’espaces pour moi. Avec Carlo, nous avons donc décidé qu’il valait mieux pour moi que je parte. » Respectueux avec Carletto, Kaka l'est également avec José Mourinho, un coach qui l'a plus souvent placé sur le banc que mis sur le terrain. « Ce n’est pas la faute de Mourinho. J’ai cherché à avoir sa confiance, mais lui avait d’autres idées. J’ai toujours travaillé pour être disponible. Mais ce n’est pas sa faute. Mon positionnement au Real n’a jamais été un problème non plus. Je me suis blessé et à partir de là d’autres joueurs comme Özil et Di Maria sont arrivés et j’ai eu moins d’espaces. »

Place au Milan AC donc. Recruté pour jouer au poste de nº 10 dans un 4-3-1-2, Kaka devra dans un premier temps s'accorder avec son entraîneur, Massimiliano Allegri. « J’ai voulu parler avec le coach pour savoir ce qu’il attendait de moi. Nous trouverons un terrain d’entente. » Un terrain d'entente qu'il espère également trouver avec la star de l'attaque rossonera, Mario Balotelli. «On peut bien s’entendre. Mario est un grand joueur, il fait du bon travail. Partout où il est passé d’ailleurs. Avec Matri et Robinho aussi, ce sont de grands attaquants. Je suis prêt à jouer. Je ne sais pas encore combien de matches je devrai jouer pour retrouver une bonne forme, mais je suis prêt à jouer. Je ferai tout mon possible pour bien jouer à nouveau.» Motivé, Kaka a conclu sa présentation en affichant de grandes ambitions nationales et internationales. « Le Milan AC peut gagner la Serie A et être performant en Europe parce qu’il y a des joueurs habitués à la pression et qui jouent dans de grandes sélections. » De belles paroles qui séduiront, mais qu'il faudra appliquer sur le terrain. C’est tout le mal que l'on peut souhaiter au FIFA Ballon d'Or 2007.