Real Madrid - Atlético : les notes du match

Real Madrid-Atlético, où un duel qui a marqué la saison dernière. Entre lutte à distance pour le titre de champion d’Espagne et finale de Ligue des Champions, le tout s’accompagnant toujours de la tension inhérente au derby, les deux équipes madrilènes ont été parmi les principaux acteurs de la planète football version 2013/2014. Autant dire qu’il y avait de l’attente et un brin de curiosité autour de la première confrontation estampillée 2014/2015, comptant pour la Supercoupe d’Espagne. Ancelotti reconduit son 4-3-3, Diego Simeone aligne ses cadres, et sur le pré, la physionomie attendue est posée. Le Real met le pied sur le ballon, les Colchoneros acceptent leur domination pour mieux jouer les contres. Physionomie classique donc pour une telle confrontation, mais pauvre comme rarement en termes d’occasions.

Bale allume la première mèche sans trouver le cadre (11e), Mandzukic (14e) et Saúl (15e) rétorquent, sans succès. L’Atlético Madrid a du mal à construite et tient grâce à sa solidité défensive, le Real manque de créativité et pêche dans le dernier geste, à l’instar d’un CR7 invisible qui manque sa tête (41e). Au vrai, la rencontre s’apparente à la purge, alors que l’arbitre renvoie les équipes aux vestiaires. Fort heureusement pour le spectacle, le second acte démarre sur de meilleures bases, avec la première occasion probante de la rencontre, une frappe de Bale après un déboulé au cœur de la défense adverse, frappe écartée par Moyá (48e).

Le Real, réorganisé avec la sortie de Cristiano Ronaldo au profit de James Rodriguez, se fait plus pressant aux abords de la surface adverse. Le match se durcit au fil des minutes, mais les Merengue poursuivent leur domination, et Bale butte à nouveau sur Moyá, cette fois sur coup-franc (69e). Kroos (75e) et Benzema (78e) tenteront également leur chance, sans succès. Pas en réussite, le Real semble voué à concéder le nul. Mais alors que le constat d’impuissance s’impose au spectateur, James surgit pour ouvrir le score. Suite à un cafouillage dans la surface suite à un point de fixation de Benzema, le Colombien profite d’un dégagement peu précis de la défense pour faire trembler les filets (1-0, 81e). L’Atlético, si peu en vue offensivement, ne semble pas en mesure de répondre. Mais il prouvera une nouvelle fois qu’il a de la ressource, lorsque sur un corner, Raúl García égalisera contre toute attente (1-1, 88e). L’issue de la Supercoupe se décidera donc au Calderon ce vendredi.

L'homme du match : Toni Kroos (7) : aligné d'entrée ce soir, le champion du monde allemand aura encore fait montre de toute sa classe dans l'entrejeu. Ultra précis dans ses transmissions, il a parfaitement dicté le tempo de la rencontre depuis le milieu et a gratifié ses partenaires de transversales parfaites. Défensivement exemplaire, il a souvent couvert les montées de Marcelo, ce qui a parfois pénalisé son équipe. Plus tranchant offensivement après la pause, il manque toutefois la balle de match (69e) avant d'être à l'origine de l'ouverture du score par un décalage subtil (81e). Déjà le patron du milieu au Real.

Real Madrid :

• Casillas (5) : ce soir le portier espagnol, une nouvelle fois préféré à Navas, n'aura pas eu grand chose à faire hormis sur deux tentatives de Mandzukic (14e, 15e) en début de match. Néanmoins, il s'incline dans les derniers instants de la rencontre devant Raul Garcia à bout portant (88e). Dur pour le taulier de la Roja.

• Carvajal (6,5) : très bon match de la part du latéral espagnol. Peu sollicité défensivement, il en a profité pour multiplier les montées sur son couloir et aura proposé de bonnes combinaisons avec ses attaquants. Une bonne entente avec Bale et Modric à noter et une détermination impressionnante, notamment en fin de rencontre où il aura tout tenté pour permettre à son équipe de repartir avec la victoire.

• Pepe (5) : très solide dans les duels, le défenseur portugais n'a commis aucune erreur ce soir. Bon dans le placement, il a récupéré beaucoup de ballons dans les pieds adverses et s'est montré précis dans ses premières relances. Un match tranquille du fait du peu de danger offensif créé par l'Atlético.

• Sergio Ramos (4) : si l'Atlético Madrid n'a été que peu dangereux, Sergio Ramos n'aura pas été rassurant du tout sur la pelouse. Fébrile balle au pied, il a commis plusieurs erreurs dangereuses, à l'image de cette énorme boulette qui aurait pu coûter cher en première période. Parfois limite dans ses interventions, il a été averti pour un très mauvais geste sur Mandzukic (61e).

• Marcelo (5,5) : comme à son habitude, le défenseur latéral brésilien a été très offensif sur son couloir, et même parfois trop, laissant énormément d'espaces à exploiter dans son dos. En revanche, il aura bien combiné avec ses partenaires de l'attaque et a fait montre d'un engagement sans faille malgré un déchet technique inhabituel.

• Kroos (7) : voir ci-dessus.

• Alonso (6) : le Monsieur propre du milieu de terrain. Agressif au pressing, il a régné sur l'entrejeu et a gratté de multiples ballons. Parfait dans la transmission, il a toujours joué juste et a bien orienté le jeu de son équipe. Une belle prestation de l'Espagnol, critiqué ces dernières semaines au Real.

• Modric (6) : du mouvement, du pressing, des amours de passes extérieures et un engagement de tous les instants dans l'entrejeu, le milieu de terrain croate a une nouvelle fois livré un match plein avec le Real. Fort d'une superbe entente avec Bale, ses transmissions ont mis à mal le bloc des Colchoneros, sans pour autant qu'il ne trouve la faille. Remplacé par Di Maria (78e), ovationné par tout le Santiago Bernabeu lors de son entrée.

• Cristiano Ronaldo (3) : ce soir, Cristiano Ronaldo ne sera jamais entré dans son match. Éteint par Juanfran sur son côté, il n'est jamais parvenu à rentrer faire des différences dans le couloir et n'aura eu aucune occasion à se mettre sous la dent, hormis une tête non cadrée (41e) en fin de première période. Remplacé dès la mi-temps par James Rodriguez (6,5). L'ancien Monégasque, pour son premier match au Santiago Bernabeu, a longtemps cru avoir revêtu le costume de héros en inscrivant le premier but de la rencontre (81e) suite à un cafouillage avant l'égalisation adverse. Toujours est-il que le Colombien aura été très en vue lors de la deuxième mi-temps, posant énormément de soucis à la défense madrilène.

• Gareth Bale (7) : très belle prestation de la part du Gallois, assurément le Madrilène le plus dangereux sur la pelouse et auteur de la première frappe de la rencontre (11e). Déconcertant balle au pied, ses raids effrénés ont fait souffrir l'Atlético et il a provoqué bon nombre de fautes. Pas toujours heureux dans ses choix de passes ou de dribbles, il aura eu le mérite de beaucoup tenter et aurait pu s'offrir un joli coup franc sans l'intervention de Moya (69e). Déterminé à faire la différence, il a proposé de très bons mouvements et a beaucoup permuté.

• Benzema (3) : match frustrant pour l'international tricolore, discret, voire invisible durant la rencontre. Esseulé sur le front de l'attaque, il s'est constamment cassé les dents sur la défense des Colchoneros. Peu précis dans ses passes, il a lui aussi connu un déchet technique important, notamment dans ses prises de balle. Une bonne occasion de la tête à signaler.

Atlético Madrid :

• Moyá (6) : l’ex-portier de Getafe, arrivé cet été pour jouer les doublures, s’est fendu d’une belle prestation ce soir. Peu sollicité, il a cependant répondu avec brio en chaque occasion, entre une sortie aventureuse mais justifiée pour faire avorter un contre (39e), et les parades sur les meilleures tentatives de Bale (48e, 69e). Battu, finalement, par James Rodriguez (81e).

• Juanfran (6) : opposé à la star Cristiano Ronaldo, le latéral s’en est bien sorti. Et même mieux, puisqu’il a annihilé le Portugais, particulièrement invisible sur la période qu’il a disputée. Au-delà de ce duel, il a aussi affiché un gros degré de vigilance, ce dont il a fait preuve avec deux sauvetages devant Bale (32e) puis Benzema (33e). Une partie très sérieuse, en somme, mais la copie est quelque peu gâchée par sa relance dans l’axe précédant la réalisation de James (81e).

• Godín (6) : hargne et combattivité au programme, dans la plus pure tradition de la garra charrua. S’il fut dépassé par Bale en une occasion, lui qui a cédé sur une accélération du Gallois qui a pu frapper par la suite (48e), l’Uruguayen a délivré son lot habituel de tacles autoritaires et salvateurs, de quoi soulager son arrière garde.

• Miranda (6,5) : un constat semblable à celui de son acolyte de défense centrale, à la différence qu’il n’a lui jamais été dépassé. Le Brésilien s’est avéré des plus solides, et lui aussi s’est fendu de bon nombre d’interventions, de la tête ou au sol. C’est lui, notamment, qui a empêché Benzema de frapper avant la réalisation de James, avec un tacle plein de sang froid en pleine surface.

• Siqueira (4) : la nouvelle recrue des Colchoneros, débarquée cet été en provenance de Grenade, a la lourde tâche de remplacer Filipe Luis. Et comme baptême du feu, il n’aurait pu connaître plus rude opposition avec un Bale particulièrement remuant en vis-à-vis. Mis en difficulté à plusieurs reprises par le Gallois, il a provoqué bon nombre de fautes et n’est pas passé loin d’un deuxième jaune. Logiquement remplacé avant le terme de la rencontre par une autre nouvelle recrue, l’Argentin Ansaldi (64e), qui s’est démarqué négativement en déviant la frappe de James (81e).

• Saúl (4,5) : fort de sa belle campagne de pré-saison, le jeune talent avait conquis son coach, l’encourageant à le titulariser sur cette partie. Il n’a pas démérité, faisant montre de sa qualité de projection, qui lui a valu de se retrouver à plusieurs reprises aux avant-postes. Il a ainsi tenté une frappe (15e) ou une tête (43e) et animé quelques offensives, avec vivacité et une évidente bonne volonté. Sans succès, mais encourageant. Remplacé par Griezmann (57e). Le talent français, qui disputait son premier match officiel sous ses nouvelles couleurs, s’est bien signalé dans un rôle très axial. Souvent servi, il a su créer les décalages. Une bonne première.

• Gabi (5,5) : le capitaine des Colchoneros n’a pas ménagé ses efforts dans l’entrejeu, faisant preuve de son abnégation habituelle à la récupération. D’une grande aide pour sa défense, il a su casser quelques offensives. En rampe de lancement, il n’a cependant pas eu l’apport escompté, la faute à une faible possession.

• Mario Suárez (4,5) : il s’est joint avec la hargne qui caractérise cet Atlético à la bataille du milieu, mais avec moins de justesse que son partenaire de récupération Gabi. Il a notamment commis un grand nombre de fautes, preuve qu’il était souvent juste dans les duels.

• Koke (6) : flanqué sur son côté droit, le talent made in Atlético a livré une prestation solide. S’il n’a pas touché beaucoup de ballons, il s’est signalé en bottant parfaitement le corner qui a profité Raúl García en toute fin de match (88e). Toujours aussi utile défensivement, il n’a pas lésiné sur les allers retours afin de soulager ses défenseurs.

• Raúl García (5) : discret, très discret, jusqu’à sa réalisation ayant régalé l’égalisation à son équipe (88e). Un fait de jeu qui rehausse évidemment sa note globale, lui qui a été des plus timides sur le front de l’attaque, malgré une certaine abnégation défensive.

• Mandžukić (4) : le successeur de Diego Costa, arraché cet été au Bayern Munich, n’a pas connu première des plus plaisantes avec cette rencontre, à la physionomie qui rend la tâche d’un avant-centre particulièrement compliquée. Esseulé, peu servi, il n’a pu faire entrevoir ses qualités. Une frappe (14e), et c’est tout. Remplacé par Raul Jimenez (78e).