Incidents Nice-OM : « les mecs de l'ex-BSN étaient en latérales, ils se baladaient comme ils voulaient dans le stade »

Par Constant Wicherek
4 min.
Les forces de l'ordre devant les tribunes lors de Nice-OM @Maxppp

Pendant les incidents de Nice-Marseille, on n'a très peu évoqué le cas des supporters de l'Olympique de Marseille. Voici ce qui s'est passé dans le parcage visiteur à l'Allianz Riviera.

Lors des incidents d'OGC Nice-Olympique de Marseille (3e journée de Ligue 1), dimanche dernier, on oublierait presque que quelques 450 supporters du club phocéen étaient dans les tribunes. A l'exact opposé de là où sont survenus les incidents, personne ne sait exactement comment les fanatiques du club phocéen ont vécu les évènements et ce qu'il s'est exactement passé.

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Le plus gros groupe de supporters du club de Jorge Sampaoli, les South Winners, se sont fendus d'un communiqué : «comment expliquer que de tels événements puissent se tenir dans une enceinte sportive alors que des réunions de sécurité sont organisées en amont par les préfectures de police et les commissions de sécurité des différents stades hexagonaux ? Il faut surtout avoir à l'esprit tout ce qui s'est produit avant le débordement : jets réguliers de bouteilles, gobelets et autres objets... (...) Nous approuvons pleinement la décision de fermeté prise par la direction de l'OM hier (dimanche) soir de ne pas reprendre le match, tant l'intégrité et la sécurité même des joueurs n'étaient pas garanties. La direction niçoise et son responsable de la sécurité, sans oublier la préfecture, ont tous montré leur nullité affligeante et leur incapacité à maintenir l'ordre dans le stade. (...) Au-delà des joueurs, c'est toute une ville et le peuple marseillais qui se sont fait agresser hier. Nous appelons tous les élus marseillais à se lever et faire front devant cette injustice. »

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Saluts nazis et moustache hitlérienne

Marwen, supporter de l'OM et abonné au Commando Ultra (CU), a bien voulu s'exprimer pour Foot Mercato sur son ressenti lors de la rencontre : « dès qu'on est arrivés dans le stade, du parcage, en regardant la Populaire Sud, on s'est dit que c'était abusé qu'il n'y ait rien pour protéger. Cela a été prémonitoire, même si on aurait aimé que cela ne le soit pas. C'était facile d'envahir le terrain. »

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Mais ce qui semble l'avoir le plus choqué, c'est l'inactivité des stadiers et autres personnels de sécurité concernant certains éléments. « C'était assez chaud, mais c'est normal. Du côté du parcage, il y avait les Ultra Brigante, qui n'étaient pas beaucoup, mais très chauds. Dès le début du match, il y a un mec qui a fait des saluts nazis. Il a mimé la moustache hitlérienne pendant tout le match, sans se faire sortir du stade. Cela a un peu chauffé le parcage et il y a eu quelques projectiles lancés », nous confie-t-il.

Les CRS gazent les Marseillais

Le plus étonnant semble avoir été le dispositif de sécurité plus que bancal de l'Allianz Riviera : « le match avance, on se chambre, c'est un Nice-OM, c'est chaud, mais tout est normal. Quasiment tout le match, on a eu des CRS dans le parcage. Au lieu d'être devant la Populaire Sud, ils étaient de notre côté. Au moment où Payet renvoie les bouteilles d'eau et où ça descend sur la pelouse, les CRS nous gazent. Ils étaient donc là au lieu d'être en bord pelouse et d'essayer de contenir la foule qui descendait sur le terrain. Ils nous gazent pour ne pas qu'on descende sur la pelouse. Mais en fait, on essaye de sortir du parcage parce qu'on se dit que les Niçois vont arriver. A la mi-temps, les mecs de l'ex-BSN étaient en latérales, ils se baladaient comme ils voulaient dans le stade. On a eu la volonté de sortir pour ne pas être attaqués dans le parcage et rester bloqués. Ils nous gazent donc allègrement. Il n'y avait pas suffisamment de CRS et le dispositif de sécurité n'était pas idoine. »

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Après cette 74e minute et les échauffourées, le stade attend, ne comprend pas réellement ce qui se passe et les fans olympiens décident de ranger leurs affaires. « Le match s'arrête et les joueurs rentrent dans le vestiaire. On n'a plus d'infos pendant longtemps. Donc nous avons débâché parce qu'on s'attendait à ce qu'on nous dise de sortir vite du stade. Je pense que personne dans le parcage n'imaginait que ça allait reprendre. On pensait que l'escorte policière allait arriver rapidement pour nous faire sortir et éviter les affrontements devant l'enceinte. On est restés une heure et demie. Il y a eu du flou, chacun demandait aux potes devant la télé. On se chambrait après. La Populaire Sud nous chambrait, nous insultait et on répondait. Assez rapidement dans le parcage, on s'est mis d'accord pour dire qu'il ne fallait pas reprendre et qu'il fallait partir vite », nous détaille-t-il.

Les applaudissements des joueurs de Nice ne passent pas

Mais, une heure et demie plus tard, le speaker annonce la reprise. L'arbitre Benoît Bastien fait jouer un corner sans joueur de l'Olympique de Marseille puis acte la fin de la rencontre. C'est à ce moment que les joueurs niçois reviennent sur la pelouse pour applaudir les supporters de l'Allianz Riviera.

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« Au bout d'une heure et demie, le speaker annonce que ça va reprendre, les Niçois reviennent, grotesque. On les siffle quand ils viennent applaudir tout le monde, ce qui est scandaleux. Puis on est partis sous une escorte policière assez lourde », conclut ainsi Marwen. Une soirée à oublier pour le football, mais à souligner pour l'image renvoyée par les supporters visiteurs, totalement opposée à ce qu'on a pu voir de l'autre côté de l'enceinte...

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