Blue Crow, multipropriété, data room… où en est le possible rachat du HAC ?
Maintenu en Ligue 1 au terme d’un scénario complètement fou, Le Havre s’apprête à disputer une troisième saison consécutive dans l’élite du football français. Avant cela, le board des Ciel et Marine risque de vivre un été particulièrement agité, notamment après les récentes rumeurs de rachat.

Au Havre, l’été s’annonce bouillant. Quelques jours seulement après avoir validé son maintien en Ligue 1, le club normand - sauvé par une panenka d’Abdoulaye Touré à la dernière minute de la 34e journée - s’apprête désormais à vivre un mercato estival pour le moins mouvementé. Récemment interrogé sur le futur des Ciel et Marine, le directeur sportif, Mathieu Bodmer, avait notamment promis d’importants changements à venir avec 70-75% de l’effectif renouvelé. Mais ce n’est pas tout. Outre le groupe professionnel, les hautes sphères havraises ont également entamé une refonte globale au niveau des staffs. Dans cette optique, le préparateur physique, Thomas Joubert, a décidé de mettre les voiles.
Blue Crow parmi les entreprises intéressées
Une fois la restructuration actée, le club doyen - plongé dans une situation financière toujours aussi chaotique - devrait logiquement accélérer sur l’aspect purement sportif. Au programme ? Un vaste chantier. En effet, comme nous vous l’indiquions dernièrement, le HAC - qui dispose de 18 joueurs en fin de contrat - ne retiendra personne. Contexte économique oblige. Si plusieurs départs sont donc à prévoir lors de la fenêtre estivale (Junior Mwanga, Mahamadou Diawara, Daler Kuzyaev, Abdoulaye Touré…), des prolongations sont parallèlement discutées (Josué Casimir, Mathieu Gorgelin…) et des arrivées à moindre coût restent d’actualité. Une équation d’autant plus complexe à l’heure où les pensionnaires du stade Océane sont actuellement liés à de nombreuses rumeurs de rachat.
Si ces dernières ne sont pas nouvelles dans la cité portuaire, elles ont, aujourd’hui, le mérite d’être plus concrètes, comme l’a récemment confié Jean-Michel Roussier, président du HAC. «Les dernières rumeurs ont l’air plus précises, mais tous les dossiers sont passés par des réunions, avec les potentiels acheteurs, leurs représentants, des financiers ou des avocats», avouait, en ce sens, le dirigeant havrais. Ces derniers jours, le quotidien sportif espagnol AS évoquait, à ce titre, des discussions entre le groupe Blue Crow, basé à Houston, aux Etats-Unis, et le propriétaire américain du HAC, Vincent Volpe, qui partage sa vie entre Le Havre et la ville texane. Une information que nous sommes en mesure de vous confirmer. Pour autant, la holding américaine - déjà actionnaire majoritaire de plusieurs clubs (Léganès, Cancún FC, MFK Vyškov…) - n’est pas seule dans la course.
Le HAC bientôt sous le modèle de la multipropriété ?
Ainsi, d’autres entreprises sont également intéressées et ont ainsi eu accès aux documents financiers du club (data room). De quoi envisager un rachat dans les prochains jours ? Pour l’heure difficile de le dire. En effet, si des discussions sont actuellement en cours, rien est encore acté et aucun potentiel acquéreur se retrouve , aujourd’hui, dans un processus de finalisation. Interrogé, à ce sujet, Jean-Michel Roussier avait d’ailleurs précisé ne pas savoir quand ces échanges pourraient aboutir. «Quinze jours, trois semaines, trois mois ? Je suis infoutu de vous dire, je n’ai pas de calendrier». Une chose est sûre, si Blue Crow venait à rafler la mise, le HAC passerait alors sous le régime de la multipropriété, à savoir un club détenu par un actionnaire étranger qui possède une galaxie de clubs.
Déjà expérimenté par l’Olympique Lyonnais ou encore le Racing Club de Strasbourg, ce modèle présente, toutefois, son lot d’incertitudes comme nous vous l’avions récemment exposé. «Le HAC ne doit être la succursale de personne, on peut avoir d’autres clubs autour, discuter avec d’autres clubs, mais le HAC, c’est le HAC», avait d’ailleurs rappelé Mathieu Bodmer, lors de la conférence de presse de fin de saison. Conserver son identité, construire un effectif compétitif, réorganiser les staffs, réformer l’école du foot, préserver la santé financière du club, sans oublier la section féminine (elle aussi engagée dans un processus de vente)… Oui, les prochaines semaines s’annoncent chargées pour les Ciel et Marine mais la devise reste la même : toujours avancer, ne jamais rien lâcher.