Ce qu'a déjà changé Niko Kovac à Monaco

Par Sebastien Denis
4 min.
Niko Kovac donne ses consignes à Sofiane Diop pendant Rennes-Monaco @Maxppp

Quelques mois après son arrivée sur le Rocher, la patte Niko Kovac est déjà visible. Si tout n’est pas parfait, l’émergence de nombreux jeunes talents, le style de jeu très offensif du coach croate permettent à Monaco d’être de retour en haut du classement. Le test face au PSG arrive à point nommé pour juger des progrès de l’équipe monégasque.

Niko Kovac est arrivé cet été à Monaco dans un contexte compliqué, avec un effectif pléthorique et pour le moins échaudé par deux saisons particulièrement difficiles. Grâce au travail du Vice-Président Oleg Petrov et de Paul Mitchell, le nouveau directeur sportif, l’effectif a été ramené à 27 joueurs (+ 10 joueurs de l’académie). Un groupe resserré, rajeuni avec quelques joueurs d’envergure en guise d’encadrement (Fabregas, Lecomte, Ben Yedder, Sidibé, Aguilar notamment). Les bases fixées, le coach croate s’applique depuis son arrivée à apposer sa patte. Celle qui lui a permis de faire ses premières armes avec la Croatie espoir, la Croatie A, l’Eintracht Francfort et le Bayern Munich. À savoir proposer un jeu offensif basé sur du pressing tout en accompagnant les jeunes talents du club et en leur permettant de progresser.

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Le tout en trouvant le bon équilibre entre rigueur, discipline et proximité avec les joueurs comme nous l’explique un proche du groupe monégasque. « C’est un coach qui arrive à manier cette exigence de rigueur, de discipline tout en gardant de la proximité avec les joueurs. Mais attention Niko est quelqu’un de très exigeant, même si c’est quelqu’un de juste, de l’avis des joueurs, envers l’ensemble de son groupe. Après la lourde défaite contre l’OL, il les a recadrés, mais de manière constructive tout en admettant devant eux qu’il avait eu sa part de responsabilité. Et quand ça gagne comme face à Nice et Bordeaux, Niko salue la performance, mais cela ne dure jamais très longtemps. Il pousse toujours ses hommes à faire plus, à travailler, à se remettre en question. Depuis son arrivée, les joueurs sont réceptifs à ce type de discours et à sa méthode », nous explique-t-on.

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Sofiane Diop et Willem Geubbels en symboles

Mais au-delà de ses qualités de management, le coach est également apprécié en Principauté pour sa capacité à accompagner et à faire progresser les jeunes joueurs. Si Aurélien Tchouameni et Youssouf Fofana sont devenus des piliers de l’ASM, que dire de Benoît Badiashile que Kovac a tout fait pour retenir l’été dernier ou d’Axel Disasi. Fraîchement recruté à Reims il y a quelques mois, le solide défenseur central a confirmé ses bonnes dispositions rémoises depuis son arrivée et a même été promu vice-capitaine de l’équipe. En l’absence de Ben Yedder, vendredi soir, c’est lui qui portera le brassard. Même chose pour le grand espoir Willem Geubbels, peu épargné par les blessures depuis son arrivée à Monaco en provenance de l’OL et qui progresse chaque semaine. Interrogé en conférence de presse ce jeudi, Niko Kovac n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur son jeune attaquant. « Willem est aussi un joueur très jeune, mais très talentueux. Quand je suis arrivé, il avait quelques difficultés sur le plan physique, donc il ne pouvait montrer toutes ses qualités, mais il s'améliore jour après jour. Ces trois, quatre semaines, il a franchi un palier. Il a de plus en plus de minutes. »

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Mais le cas le plus intéressant est peut-être celui de Sofiane Diop. Le très polyvalent milieu de terrain de 20 ans, qui sortait d’un prêt mitigé en Ligue 2 à Sochaux et que Monaco n’avait pas forcément prévu de conserver, est devenu un joueur important de l’ancien coach du Bayern Munich. Avec 10 apparitions sur les premières journées et deux buts, Diop a marqué des points auprès de Kovac, sans doute encore plus lors de ses deux dernières titularisations qui ont coïncidé avec les deux dernières victoires de son équipe face à Bordeaux puis à Nice. « Il est très exigeant, mais compréhensif, patient et bienveillant. Il n’hésite d’ailleurs pas à interrompre des séances d’entraînement pour replacer les plus jeunes joueurs qui se sentent beaucoup plus considérés et motivés. » Résultat, les performances des jeunes pousses du club de la Principauté ont apporté une nouvelle concurrence et cela redistribue forcément les cartes et créé une saine émulation. Cesc Fabregas, resté sur le banc lors des deux derniers matches, peut en témoigner.

Avec un groupe composé de quelques cadres et de jeunes joueurs qui auront besoin de temps pour pleinement exprimer leurs qualités, l’AS Monaco version Kovac a déjà effectué un premier quart de championnat très prometteur. Il faut se rappeler qu’avec un tandem de choc Slimani-Ben Yedder, l’ASM n’était que 14e avec 21 buts encaissés et seulement 12 petits points après 10 journées la saison passée. Aujourd’hui, et en dépit d’une lourde défaite au Groupama Stadium 4-1, le club du Rocher pointe à la 6e place (5 ex-aequo), à seulement deux points de Lille, deuxième du classement. De quoi redonner de l’espoir aux supporters du club de la Principauté à quelques heures d’affronter le PSG et ses stars. Un match de Ligue des Champions pour Monaco, qui espère retrouver le parfum des soirées européennes le plus rapidement possible… Mais avant cela, il faudra résister aux assauts de Neymar, Mbappé et de toute la bande de Thomas Tuchel. Pas une mince affaire surtout sans Wissam Ben Yedder (positif à la COVID), Ruben Aguilar (suspendu) et Benjamin Lecomte (blessé à la main) …

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