Durant leur période commune à Nice l'an passé, Christophe Galtier reprochait à Julien Fournier un mercato inadapté aux besoins du club. A l'inverse, le directeur sportif n'a pas aimé la façon dont le coach a traité les joueurs de confession musulmane à l'occasion du ramadan.
Il y a de la tension dans l'air. Alors que les esprits s'étaient calmés, chacun étant parti de l'OGC Nice, l'un vers le PSG, et l'autre à Parme, Julien Fournier a finalement relancé la machine médiatique mercredi soir sur RMC. «Très honnêtement si j’explique les vraies raisons pour lesquelles Christophe et moi on s’est disputé, car c’est le mot, il n'entrera plus dans un vestiaire en France et en Europe», rapportait l'ancien directeur sportif azuréen.
Galtier n'a pas mis longtemps à réagir. A l'occasion de la conférence de presse d'avant-match PSG-Nice, où il retrouvera donc son ancienne équipe, il a pris les propos de son ancien collaborateur comme étant un moyen de déstabilisation. «Je ne suis pas surpris de la manière dont il s’est exprimé. Je ne suis pas surpris non plus, quand on est l’entraîneur du PSG, on a une grande exposition. Je ne veux pas me fatiguer sur tout ce qui peut se dire parce que la fonction fait que, automatiquement, on crée un débat. Sur la forme je ne suis pas surpris connaissant le personnage.»
Un vestiaire trop jeune et pas à l'image de la ville
Ce matin, L'Equipe dévoile les coulisses de ces tensions. En premier lieu, il y a le mercato de l'été 2021 qui ne donne pas satisfaction au technicien. Mais au fur et à mesure des semaines, les désaccords sont devenus toujours plus importants. Et puis au mois d'août, alors que la saison démarrait à peine, Galtier a regretté en privé la sociologie d'un vestiaire, trop jeune selon lui pour être compétitif, mais aussi qui n'était pas à l'image de la ville de Nice. D'après lui, les supporters ne se reconnaîtraient pas dans cette équipe. Un proche de l'actuel entraîneur du PSG dément mais la rupture est entamée avec Fournier.
Elle sera définitive à l'occasion du ramadan en avril 2022. Après un mercato de janvier que n'a pas apprécié Galtier, avec notamment l'apport de l'inexpérimenté Brahimi, le coach regrette que la période de jeûne intervienne à un moment où l'équipe est en panne de résultats. Il adapte ses séances mais essayerait aussi de convaincre les nombreux joueurs musulmans de son effectif (8 selon L'Equipe) de s'alimenter et de boire au nom de la performance. Fournier est furieux et fait remonter ses reproches à sa direction. D'après lui, les critères religieux ne peuvent être pris en compte.
Un ramadan qui tombe mal
Il s'agit là d'un point de non-retour. Une nouvelle fois, l'entourage de Galtier se défend, indiquant que jamais l'entraîneur «n'a incité un joueur à ne pas faire le ramadan. Il n'a jamais sorti un joueur de la feuille de match à cause du jeûne». Il n'empêche, il n'y aura pas de retour en arrière entre les deux hommes, pourtant amis depuis longtemps. La cohabitation ne pouvait plus durer et cela a suffi à Ineos à mettre fin à ces deux collaborations.
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