PSG - OM : le gros coup tactique signé Luis Enrique !

Par Valentin Feuillette - Josué Cassé
6 min.
Luis Enrique avant PSG-OM @Maxppp

En clôture de la 6e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain n’a pas tremblé pour se défaire facilement de l’Olympique de Marseille (4-0). Un succès de prestige permettant au club de la capitale de revenir sur la troisième marche du podium. Une victoire symbolisant également le collectif brillant des Rouge et Bleu et la philosophie de Luis Enrique, auteur d’un gros coup tactique et de choix gagnants au Parc des Princes…

Soir de Classique au Parc des Princes. Pour refermer la 6e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain, septième au coup d’envoi, accueillait l’Olympique de Marseille, juste devant les Parisiens avant la rencontre. Un duel au sommet entre deux rivaux historiques aux dynamiques opposées… Après une semaine explosive marquée par la démission de Marcelino et le départ avorté de Pablo Longoria, pris à partie par certains groupes de supporters, le club olympien entraîné par Jacques Abardonado, assurant l’intérim, avait en effet fort à faire contre une formation parisienne sûre de ses forces. Un contexte pouvant logiquement attirer le pessimisme des fans marseillais, à contrario des hommes de Luis Enrique, prêts à confirmer leur montée en puissance. L’issue de ce choc (4-0) ne pourra d’ailleurs que confirmer les pressentiments…

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Bradley Barcola, un choix surprenant et… payant !

Rapidement dépassés par l’intensité des champions de France en titre, les Marseillais cédaient logiquement face à la justesse technique et l’envie francilienne de marquer les esprits. Une première fois sur un magnifique coup-franc signé Achraf Hakimi (8e), bien que la faute amenant à l’ouverture du score semblait légère et ne manquait pas de faire réagir le collectif phocéen. Absent des débats, l’OM craquait encore sur une percée du numéro 2 parisien. À l’entrée de la surface, Hakimi voyait sa frappe repoussée par le poteau d’un Pau Lopez, trop juste. Une aubaine pour Randal Kolo Muani qui ne se privait pas pour inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs (37e). En démonstration, le PSG parachevait finalement son succès au retour des vestiaires quand Ousmane Dembélé trouvait la tête de Gonçalo Ramos et le rejoignait pour célébrer la première réalisation du Portugais (47e). Loin d’être rassasié, l’ancien de Benfica, parfaitement servi par RKM, s’offrait même un doublé en fin de match (89e).

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La fin d’un véritable calvaire pour l’OM. Une soirée définitivement parfaite pour le club de la capitale. Arrivé en confiance et fort de quelques certitudes après la victoire contre le Borussia Dortmund lors de la première journée de Ligue des Champions, le PSG - porté par son architecte Luis Enrique - bouleversait pourtant quelque peu ses plans. Exit le 4-3-3 et place au 4-4-2 modulable pour l’ancien sélectionneur de la Roja. Sûrement conscient de la volonté de son adversaire du soir de fermer les espaces, le nouveau coach parisien optait donc pour deux attaquants de pointe avec Randal Kolo Muani et Kylian Mbappé associés. Un choix tactique qui offrait également à Bradley Barcola sa première titularisation de la saison. Pour le reste, le technicien espagnol décidait de faire confiance aux mêmes joueurs victorieux face aux Marsupiaux. Un système plutôt nouveau et très osé qui portait rapidement ses fruits…

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À son aise, Barcola faisait ainsi l’étalage de sa classe technique et de ses qualités de percussion contre un Jonathan Clauss souvent dépassé… Devant, Mbappé (puis Ramos après la sortie du Bondynois sur blessure) et Kolo Muani multipliaient les déplacements pour offrir des solutions à leurs partenaires. Collé sur son côté droit, Dembélé retrouvait lui son tranchant et sa justesse, à l’image de ce caviar déposé sur la tête de Ramos au retour des vestiaires. Pouvant par ailleurs s’appuyer sur une défense très peu inquiétée et un milieu toujours aussi souverain, Luis Enrique appréciait alors le spectacle (77% de possession de balle, 807 passes parisiennes contre seulement 241 pour l’OM). Le résultat d’une mise en scène parfaitement pensée et terriblement bien exécutée. Et que dire de la modulation prévue avec Achraf Hakimi…

Le classement de la Ligue 1

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
1 PSG PSG 70 31 47 20 10 1 76 29
2 Monaco Monaco 61 32 20 18 7 7 62 42
3 Brest Brest 58 33 16 16 10 7 50 34
4 Lille Lille 55 32 17 15 10 7 48 31
5 Nice Nice 54 32 12 15 9 8 37 25
6 Lens Lens 49 32 8 14 7 11 42 34
7 Lyon Lyon 47 32 -8 14 5 13 46 54
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Achraf Hakimi, un élément «central» pour Luis Enrique !

Piston droit au coup d’envoi, le latéral marocain, une nouvelle fois brillant et impliqué sur les deux premiers buts, représente, à lui seul, les belles idées de son entraîneur. Dans le 4-4-2 dessiné par «Lucho», l’ancien joueur de l’Inter Milan n’hésitait ainsi pas à rentrer au cœur du jeu pour apporter le surnombre et amener un 3-3-4 tout aussi efficient sur de nombreuses séquences offensives. Un très joli coup réalisé par le nouvel homme fort des Parisiens, qui plus est pour une rencontre aussi attendue et dans un contexte où il cherche à mettre en place un système séduisant sur la durée. Une tactique payante rapidement soulignée par Randal Kolo Muani, présent au micro de Prime Video à l’issue de la rencontre. «Ça été une soirée magique, inoubliable pour nous et les supporters, on voulait marquer le coup et on l’a très bien fait, on peut être très fier de nous. Le plan ? C’était de jouer notre jeu, de bien attaquer les espaces, d’avoir la possession, on l’a bien fait, on a eu les occasions et on les a mises au fond, ça été un match complet. C’était un bon schéma tactique, on a eu beaucoup le ballon et dès qu’on le perd, on a accéléré avec ce pressing directement. C’est une bonne chose on l’a très bien fait et on est fier de nous», assurait l’ancien buteur de l’Eintracht Francfort avant de tempérer en zone mixte.

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«Pour moi, ce n’était pas un système à quatre attaquants, on a toujours joué avec ce style là, quand Vitinha est là, il colle aussi beaucoup la ligne, c’était la même chose avec Bradley (Barcola, ndlr), on a pas forcément changé le style de jeu, c’est toujours le même». Interrogé, à son tour, sur ce nouveau dispositif et ce onze inédit, Luis Enrique gardait, quant à lui, une certaine humilité, précisant au passage que cette formule efficiente pourrait perdurait dans le temps. «C’est ce qu’il faut faire dans le foot. Si vous gagnez tout va bien, si vous perdez, le coach est le premier responsable. J’ai fait de nouveaux choix ce soir parce que j’ai beaucoup de joueurs de qualité et je devais donner du temps de jeu à certains. Est-ce que ça va durer ? Qui sait… Pour moi ce sont en tout cas des options agréables. (…) Je n’ai rien de spécial à expliquer d’un point de vue tactique, mais j’ai aimé ce qu’on a fait aujourd’hui.»

Relancé en conférence de presse, l’Espagnol de 53 ans n’hésitait, par ailleurs, pas à s’enflammer de la prestation réalisée par ses protégés. «Nous avons utilisé différentes positions en fonction de notre adversaire. Nous avons fait le match le plus complet depuis mon arrivée, c’est une chance que ça arrive lors du Classique. C’était vraiment une bonne soirée. On se rapproche d’une domination totale du match. Les joueurs sont connectés entre eux. C’est vraiment un grand jour pour nous par rapport à notre performance. Bradley (Barcola), Randal (Kolo Muani), Gonçalo (Ramos), et ? Rappelez-moi ? Ah, oui, Ous (Ousmane Dembélé). Ça en fait des noms (rire). Le but n’est pas d’avoir quatre mais onze attaquants dans l’équipe. C’est pareil en défense, où je souhaite non pas avoir quatre mais onze défenseurs. Quand vous savez ça, des joueurs peuvent évoluer à plusieurs postes. Le plus important est que l’équipe conserve la mentalité dont elle a fait preuve ce soir. Attaquer et défendre tous ensemble. C’est l’objectif». Plus qu’une tactique nouvelle, l’ancien coach du Barça préfère donc retenir l’animation et l’attitude de ses joueurs. Une chose est sûre, avec toutes ces options possibles, le PSG de Luis Enrique peut envisager un avenir radieux. La concurrence est d’ores et déjà prévenue…

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