Federico Chiesa, le surprenant homme providentiel de l’Italie

Par Maxime Barbaud
3 min.
Federico Chiesa célèbre son but face à l'Espagne @Maxppp

Remplaçant au début de l'Euro, Federico Chiesa a su mettre à profit son rôle de supersub pour gagner sa place de titulaire face à la Belgique et contre l'Espagne. Élu deux fois homme du match durant la compétition, le fils d'Enrico est en train de se faire un prénom.

Si l'Italie est en finale de l'Euro, elle le doit en partie à un homme que l'on attendait pas forcément : Federico Chiesa. Buteur du gauche en prolongation contre l'Autriche en huitième de finale, le Transalpin a remis ça en demi-finale face à l'Espagne, d'un bel enroulé du droit cette fois. Avec un Berardi plus adroit devant le but, il aurait même pu terminer la rencontre avec une passe décisive au compteur. Tant pis pour la statistique, il se consolera avec un titre d'homme du match et une finale à disputer demain soir à Wembley (à suivre en live commenté sur FM).

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«L'une des plus belles soirées de ma vie ? Sans aucun doute, oui ! Jouer pour mon pays de tels matches et représenter 60 millions d'Italiens, c'est un rêve incroyable que je n'aurais jamais imaginé réaliser », s'enflammait le joueur de la Juventus mercredi soir, buteur durant un Euro 25 ans après son père, Enrico. À 23 ans et 5 saisons après ses débuts professionnels à la Fiorentina, le fils s'est fait un prénom. Il est même en train de devenir l'homme providentiel de la Squadra Azzurra, ce que pas grand monde n'attendait il y a encore quelques semaines.

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Mancini : «un joueur qui fait peur à ses adversaires»

L'ailier de la Juventus a démarré sur le banc cet Euro. Roberto Mancini lui a préféré Domenico Berardi et Lorenzo Insigne sur les ailes pour accompagner Ciro Immobile durant la phase de poules. Titularisé face au Pays de Galles, où il a été élu homme du match, quand la Nazionale était déjà qualifiée pour les huitièmes de finale, il doit de nouveau s'asseoir sur la touche au coup d'envoi d'Italie-Autriche. «On a gagné ce match grâce aux joueurs venus du banc, entrés avec la mentalité qu'il fallait, et ils ont trouvé le moyen de résoudre ce match. Federico (Chiesa) et (Matteo) Pessina ont été très bons», témoignait Mancini après le huitième de finale.

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L'entrée en jeu de Chiesa a visiblement plu à son sélectionneur, qui a joué avec le père durant les années 80 et 90, à la Sampdoria notamment. Autrefois supersub, il n'a plus quitté le onze de départ depuis, au détriment de Berardi. «Physiquement, Federico est différent de son père. Enrico était un attaquant, Federico est un ailier, il court plus que son père. Tous les deux sont introvertis, comme tous les Génois, toujours corrects et sérieux. C'est un joueur qui fait peur à ses adversaires. Il faut toujours deux hommes pour le marquer», précisait Mancini en janvier dernier.

Un besogneux devenu héros

Le sang-froid et le sens du but de Fede ont fait la différence, lui qui est parfois raillé depuis le début de sa carrière à cause de son manque d'efficacité dans la surface (34 buts en 167 matches de Serie A, 3 réalisations en 31 sélections). Réputé gros travailleur, celui qui est encore prêté pour une saison par la Fiorentina à la Juventus (l'option d'achat est fixée à 40 M€) est en train de gagner ses galons de héros de tout un peuple. «Pendant deux ou trois ans j'ai eu du mal à obtenir du temps de jeu car mon physique n'était pas aussi développé que les autres jeunes de mon âge, rembobinait le piston à Rivista Undici. Quand on a 14 ou 15 ans, ça commence à ressembler à une situation un peu désespérée.»

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«J'ai pensé plusieurs fois à abandonner, mais ma famille y a toujours cru et, finalement, moi aussi. Travailler dur à l'entraînement a vraiment porté ses fruits, c'est ce qui m'a propulsé vers la Serie A et maintenant j'essaie de m'améliorer semaine après semaine. C'est la même attitude que Cristiano Ronaldo. Il n'a pas le talent de Messi, mais a remporté le même nombre de Ballon d'Or (un de moins en vérité, ndlr)», osait même le coéquipier du Portugais dans le Piémont. Comme son partenaire, il aime sans doute les statistiques et la loi des séries. Chiesa retrouve Wembley où il a déjà marqué en huitième puis en demi-finale. Alors, jamais deux sans trois ?

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