La vie de dirigeant de Ronaldo Nazário tourne encore au vinaigre

Par Jordan Pardon
4 min.
Ronaldo Nazário @Maxppp

Actionnaire des clubs de Cruzeiro et de Valladolid, Ronaldo Nazário connaît des expériences contrastées jusqu’à maintenant. Au Brésil, son club est aujourd’hui englué dans une crise sans précédent.

On a beau cumuler une argenterie sans égal au cours d’une carrière de footballeur, avoir son rond de serviette à la table des plus grands joueurs de l’histoire du jeu, on ne sera pas pour autant naturellement escorté par la même réussite en tant qu’entraîneur… ou entrepreneur. S’il a lui opté pour une nouvelle vie de dirigeant, devenant l’actionnaire majoritaire des clubs de Valladolid (Espagne) et de Cruzeiro (Brésil), son club formateur dont il détiendrait près de 90% des parts aujourd’hui, Ronaldo Nazário marche à l’ombre pour le moment.

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C’est la crise à Cruzeiro

En pénurie de résultats, et surtout, d’idées, Cruzeiro est englué depuis des mois dans une crise envahissante. À la recherche d’une victoire à domicile depuis juin dernier, le club de São Paulo se trouve aujourd’hui à la 15e place de Serie A brésilienne, en d’autres termes, à la lisière de la relégation (les 17,18,19 et 20e sont relégués en Serie B). Le récent cri du coeur de Ronaldo est d’ailleurs significatif de la période trouble traversée par le club, qui n’a gagné qu’une seule de ses 13 dernières rencontres.

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« Il y aura 11 matchs, qui seront désormais 11 finales. C’est une période très délicate. Personne ne s’attendait à vivre quelque chose d’aussi compliqué. Nous savions que nous serions confrontés à des fluctuations, que ce serait très difficile de passer de la Serie B à la Serie A, surtout avec un budget moins important que celui des autres équipes», a déploré la star brésilienne ce vendredi après le nouveau revers de son club contre Flamengo (0-2). Mais chez les supporters paulistes, on commence à perdre patience à l’idée de voir l’équipe se remettre en selle. En tribunes, les sifflets contre leurs propres joueurs ont supplanté les cris d’encouragements ces dernières semaines.

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Le gardien pris à parti par des supporters

La semaine dernière, certains supporters ont même franchi la limite du raisonnable. Alors qu’il était à l’aéroport, le portier et capitaine du club, Rafael Cabral, a été allègrement insulté par des fans du club. Désigné bouc-émissaire de ce marasme, le gardien de 33 ans a de nouveau été hué cinq jours plus tard lors de la défaite de son équipe face à Flamengo (0-2). En qualité de président et surtout en pompier de service, R9 est monté au créneau pour tenter d’éteindre l’incendie.

«Les fans ont choisi Rafael comme le grand méchant de l’histoire. Ils ne veulent pas comprendre la période que nous vivons. Nous venons de Série B, nous avons un budget limité et un milliard de dollars de dettes. Ce n’est pas une excuse, c’est un fait. Le comportement des supporters ne nous aide pas du tout. Je demande à nouveau du crédit aux fans de Cruzeiro. S’ils ne le font pas pour moi ou pour ma direction, qu’ils le fassent pour le club, pour son histoire, et qu’ils soutiennent les joueurs du début à la fin du match, car ce n’est que comme ça que nous sortirons de cette situation. Je comprends le mécontentement, mais pas la révolte, l’hostilité et la violence avec lesquelles ils ont réagi.»

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Valladolid fait l’essuie-glace entre la Liga et la Segunda División

Outre son rôle d’actionnaire majoritaire de Cruzeiro qu’il occupe depuis 2021, Ronaldo a également acquis 51% des parts du Real Valladolid en 2018, alors pensionnaire de Liga. Mais depuis, la même rengaine se répète : des allers-retours incessants entre l’élite du football espagnol et son antichambre. Ce n’était probablement pas ce dont rêvait la légende brésilienne lorsqu’il déclarait en septembre 2018 : « Nous voulons grandir aussi loin que nos rêves nous le permettent. »

Relégué en Segunda División lors de la saison 2020/2021, le club de Castille-et-León est remonté dans la foulée, avant de connaître le grand vide, encore, la saison dernière. Si quelques satisfactions sont toutefois à relever au niveau du recrutement (Salisu, Calero, Marcos Andre entre autres, qui ont rapporté près de 30 M€ au club), Ronaldo a dû essuyer des échecs cuisants, à l’image d’Hatem Ben Arfa, arrivé librement et ramené par ses soins (5 matches disputés). Mais aujourd’hui, voir son club être classé 7e de deuxième division espagnole serait presque un palliatif à ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. C’est dire la période de turbulence que traverse Il Fenomeno.

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