Ligue 1 : le Stade Brestois et son mercato low cost font des miracles

Par Maxime Barbaud
4 min.
Les joueurs du Stade Brestois fêtent leur victoire contre Lyon @Maxppp

Premier de Ligue 1 après 6 journées, le Stade Brestois réalise un très bon début de saison. À l’heure de se déplacer sur la pelouse de son dauphin, l’OGC Nice, son opération maintien est déjà bien avancée malgré un mercato sans aucun moyen.

Même le Stade Brestois semble avoir du mal à y croire. Le club l’affiche pourtant en grand sur les réseaux sociaux. «Leader - 13 points - meilleur départ de l’histoire du club.» Après 6 journées, les Bretons sont bel et bien au sommet de notre championnat avant d’aller défier ce dimanche (15h) son dauphin, l’OGC Nice, à l’Allianz Riviera. Au-delà de l’enjeu sportif, la rencontre se tiendra forcément dans un contexte particulier après la tentative de suicide d’Alexis Beka Beka vendredi. Le milieu de terrain est sain et sauf mais l’émotion sera forte.

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Pour les troupes d’Eric Roy, forcément très touché, lui le Niçois d’origine et de cœur, il faudra réussir à se concentrer sur le terrain pour poursuivre cet excellent début de saison : 4 victoires, 1 nul et 1 défaite. Avec 13 points au compteur, le tiers de l’opération maintien est déjà bouclé. Pour atteindre ce même bilan comptable l’an passé, Brest avait eu besoin de 15 journées. Cette réussite est d’autant plus inattendue que les Ty’Zefs ont une nouvelle fois dû se creuser la tête pour réaliser leur mercato.

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Seulement 500 000 euros déboursés cet été

De nombreux cadres ont quitté le navire cet été comme Franck Honorat, transféré au Borussia Mönchengladbach pour 8 M€, mais aussi Jean-Kevin Duverne, Haris Belkebla, Christophe Hérelle et Noah Fadiga, tous partis libres. Pour les remplacer et comme souvent avec Brest ces dernières années, il faut sentir les bons coups, lorgner les joueurs en fin de contrat ou en post-formation et qui n’ont pas été conservés. Cet été ce fut même exacerbé puisque le club n’avait tout simplement pas d’enveloppe transferts.

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Si l’option d’achat de Mahdi Camara (Saint-Etienne, 3 M€) avait déjà été levée, Brest a simplement déboursé 500 000 euros pour convertir le prêt de Bradley Locko (Reims) en transfert. Jonas Martin et Adrien Lebeau ont signé libre alors que Bilal Brahimi (Nice), Marin Satriano (Inter), Kamory Doumbia (Reims), Jordan Amavi (OM) et Julien Le Cardinal (Lens) ont tous été prêtés, sans oublier le retour de prêt du jeune Axel Camblan. Cette semaine, c’est Yan Marillat qui est venu renforcer les rangs finistériens. Le gardien était libre. Mais le grand paradoxe de ce mercato est sans doute que seuls Locko et Satriano ont réussi à intégrer le onze de départ…

Être créatif

Grégory Lorenzi avait une mission : faire baisser la masse salariale de 7 M€, en plus de renforcer l’équipe. «Quand on n’a pas de moyens, c’est compliqué d’avoir un projet sur du long terme. Sportivement, il fallait se renforcer et, sans moyen, s’adapter. C’est ce que j’ai essayé de faire au mieux. (…) Allier le projet sportif et l’équilibre financier, c’est très difficile. C’est mon rôle. Je ne fais pas que ça au club, mais je serai jugé là-dessus. Je ne pleure pas, j’explique à ceux qui ne comprennent pas certains choix, qui ne comprennent pas pourquoi on n’a pas pris tel ou tel joueur», expliquait le directeur sportif à Ouest-France.

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Dans ce contexte économique très délicat, il faut savoir reculer et vite passer la déception. Dans Le Télégramme, Lorenzi prenait exemple du cas Han-Noah Massengo, finalement parti à Burnley. «Ça a été un mercato encore plus difficile que d’habitude, en plus de la hausse du prix des transferts et de l’inflation des salaires que je constate tous les ans. Quand, par exemple, on s’est mis sur le jeune Massengo, on a reculé aussitôt : entre les primes à la signature, les conditions salariales et ce que proposaient d’autres clubs, ce n’était pas possible pour nous.»

Brest a résisté pour Le Douaron

Tant pis pour l’abondance de biens et de moyens, Brest fait avec ce qu’il a et ça fonctionne. Eric Roy peut tout de même se satisfaire d’avoir conservé Jérémy Le Douaron ( 10 buts et 3 passes en 32 matchs de L1 l’an passé), courtisé par Lorient en fin de mercato. Les Merlus ont même formulé une offre de 4 M€, plus 1 million de bonus. Lorenzi a tenu bon. C’est désormais à l’ancien Briochin, mais aussi à Romain Del Castillo, l’homme en forme de ce début de saison (3 buts et 2 passes), Pierre Lees-Melou ou encore Martin Satriano, en manque de réussite pour le moment, d’assurer la relève des Faivre et autres Honorat. C’est déjà bien parti.

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