Baptiste Aloé : «je veux trouver le projet qui confirme mes six bons mois»

Par Maxime Barbaud
7 min.
Baptiste Aloé ici à droite avec le maillot de Valenciennes en 2019 @Maxppp

Vainqueur du championnat de deuxième division belge dimanche soir face à Louvain (1-0, 4-1) en finale de play-off, Baptise Aloé (26 ans) termine en apothéose ses six mois au Beerschot. L'ancien défenseur de l'OM et de Valenciennes est maintenant libre de tout contrat. À la recherche d'un nouveau challenge, il a évoqué avec nous sa première expérience à l'étranger, sa fin d'aventure un peu compliquée avec Valenciennes et bien sûr l'actualité marseillaise.

Foot Mercato : vous sortez d’une expérience de six mois avec le Beerschot à Anvers avec une fin en apothéose, un titre en Division 1B (la D2 belge), racontez-nous.

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Baptiste Aloé: j’ai résilié mon contrat avec Valenciennes en janvier. Beerschot, ça faisait un moment qu’ils étaient intéressés. J’ai pris cette solution de venir ici pour me relancer sportivement après six mois à Valenciennes un peu compliqués. Ça a été une expérience enrichissante. J’ai rencontré des personnes intéressantes dans ce club, j’ai commencé à apprendre l’anglais et puis ça m’a permis de me relancer sportivement. En plus, j'ai un titre supplémentaire sur le CV. Je joue au foot pour ça. À la fin de ma carrière, je ferai le bilan avec mes enfants et ma famille et je parlerai de ça. Ce n’est pas par hasard que ça tombe maintenant. J’ai galéré un peu avec VA. J’ai travaillé sur moi, j'ai travaillé pendant le confinement. Je n’ai pas lâché et ça se termine avec le titre. On n'a rien sans rien. On a été suivi pendant le confinement. On aurait pu lâcher, moi en plus j'arrivais en fin de contrat. Avec Beerschot, j'avais l’option de rester jusqu’à la fin de la saison ou partir le 30 juin. Je voulais rester car je savais que j’allais travailler, partir en stage. Il y a eu beaucoup de positifs dans cette expérience.

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FM : la possibilité de poursuivre en première division avec le Beerschot existe ?

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BA : On en a discuté et ce sont mes conseillers qui travaillent désormais. Je veux trouver le projet qui confirme mes six bons mois. Je souhaite trouver quelque chose qui me correspond.

FM : partir sur un titre de champion, ça doit aider à avoir des contacts ?

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BA : c’était l’objectif. Je voulais gagner le titre et jouer la finale pour avoir de la visibilité. Je suis content pour ça. Maintenant, je me projette vers l’avenir. Je suis prêt physiquement et maintenant à moi de choisir le meilleur projet pour confirmer ma relance.

«J'arrive à un âge clé»

FM : avez-vous déjà des contacts ?

BA : oui il y a des pistes. Je veux vraiment choisir le projet qui me correspond le mieux. C’est le plus important. Pour le moment, il y a des clubs intéressés mais nous ne sommes qu’au début du mercato. On a jusqu’au 6 octobre. Il ne faut pas faire n’importe quoi et tendre vers le meilleur projet. Je ne suis pas pressé car je sors de mon mois avec le Beerschot où j’ai travaillé physiquement. J’ai fait des matches amicaux et la compétition. L’idée c’est de ne pas perdre ces acquis. Je vais travailler avec un préparateur personnel et ensuite attendre le meilleur projet. J’arrive à un âge clé (26 ans). Je discute avec mes agents avant de choisir. Je suis content déjà d’en être arrivé là, d’avoir gagné un titre d’avoir beaucoup de matches pros. Je sens que je suis dans une bonne dynamique.

FM : vous sortez de votre première expérience à l'étranger, vous avez une préférence pour la suite ?

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BA : je suis ouvert à tout. Le mercato cette année va être compliqué car tant que ça ne bouge pas plus haut, chez ceux qui vont chercher en Ligue 2 ou dans les autres championnats, il n’y aura pas beaucoup de mouvements. En plus, il y a une pause en ce moment en France. Un retour ici, ça m’intéresse mais ça n’est pas ma priorité non plus. Je suis à l’écoute.

FM : votre dernière expérience en France s'est mal terminée. Alors que vous étiez titulaire depuis 4 ans à Valenciennes, l'arrivée d'Olivier Guégan à l'été 2019 a complètement changé la donne...

BA : J’y ai fait mon temps. J’avais besoin de changement aussi. Je jouais, je connaissais tout le monde. Ça s’est un peu mal terminé mais je n’en garde que des bons souvenirs. J’ai fait le grand saut de Marseille à Valenciennes. J’étais le petit jeune, je vivais encore chez mes parents. Et là j’arrive, j'étais seul chez moi dans mon appartement, je devais me faire à manger. C'est là que j’y ai commencé ma vie d’homme. C’est une belle histoire Valenciennes. J’avais dit à mon arrivée que je voulais marquer et gagner un derby. Je l’ai réalisé deux ans après (une victoire 1-0 face à Lens en septembre 2017). Je suis arrivé dans un club familial où je me suis senti bien. Les six derniers mois ont été difficiles. Il y a eu l’arrivée du nouvel entraîneur qui ne m’a pas fait confiance mais c’est comme ça. Ce sont 4 ans et demi de ma vie. Sur le plan sportif, c’est plus de 100 matches, un but contre Lens, des rencontres sur le plan humain, le grand saut dans ma vie.

«Quand j’ai fait mon dernier match avec Valenciennes, je ne savais pas que ça allait être mon dernier match»

FM : vous n'avez pas de regret sur cette fin d’aventure avec VA ?

BA : c’est dommage que ça se termine comme ça et c’est mon seul regret. Je n’ai pas pu dire au revoir aux supporters même si j’en croisais souvent en ville et j'étais apprécié. Quand j’ai fait mon dernier match, je ne savais pas que ça allait être mon dernier match. Après dans le foot, il ne faut pas trop avoir de sentiments. C’est un milieu difficile. Moi, j’aime bien l’humain et parfois ça me joue des tours (rires).

FM : est-ce qu'Olivier Guégan vous avait expliqué les raisons de son choix ?

BA : non, on n'a pas trop discuté de ça. On a eu une relation de travail. On discutait mais sans plus. Nous n’étions pas proches même si ça nous arrivait de parler de certains sujets. Après, les résultats étaient là. Je suis content pour VA. Si les résultats sont bons, je suis heureux pour eux. Je sais faire la part des choses. Je sais que parfois, ça ne peut pas coller avec des entraîneurs mais j’ai confiance en mes qualités. C’est le rectangle vert qui compte.

FM : vous êtes définitivement parti en 2017 de l'OM où vous avez été formé, vous suivez toujours l'actualité du club ?

BA : bien sûr ! Je suis tout le temps. C’est un peu bizarre de dire qu’on aime Valenciennes et Marseille (rires) mais c’est comme ça. Je n’étais pas né quand l’affaire a éclaté (rires). Je suis content qu’ils soient revenus en Ligue des Champions, c’est important pour tout le monde, le club, les supporters. C’est la plus grande compétition et c’est bien qu’un club historique comme Marseille revienne.

«Le rachat de l'OM ? Je n’y crois pas trop pour le moment»

FM : l'OM semble vouloir s'appuyer sur les jeunes du centre de formation, quel est le regard de l'ancien minot que vous êtes ?

BA : c’est une bonne chose car ça fait un moment qu’il y a de bons jeunes à Marseille. Quand on regarde les centres de formation de Monaco, Nice, Montpellier, il y a beaucoup de Marseillais. C’est important de s’appuyer sur le centre de formation. Quand un jeune sort, il y a une plus-value. Il y a toujours eu de bons jeunes et de bons formateurs à l’OM. Je regarde de loin mais ce qu’ils mettent en place, ça commence à être intéressant pour les jeunes. C’est toujours compliqué de jouer à Marseille, il y a plein de choses, les supporters, la pression médiatique… Ce n’est pas évident à gérer. On est en haut, le lendemain on est en bas. Quand on est jeune, on aime bien aller au resto avec sa copine. Quand on joue en pro, on est regardé d’un autre œil. Après, on fait du foot pour ça. Ça veut aussi dire qu’on a fait de bonnes choses. Il y a une certaine fierté. C’est la reconnaissance de tout ça.

FM : d'un point de vue extérieur, vous le voyez comment le projet marseillais en ce moment ?

BA : je crois que quand j’étais dans l’avion pour Valenciennes, c’était en passe d’être vendu (à Frank McCourt). Je sais que le club essaye de faire le maximum pour le centre de formation, de mettre plus d’argent là dessus, de développer ça. Je trouve que c’est un beau projet. Ils ne travaillent pas que sur l’équipe première. C’est plus global comme l‘évolution du centre d’entraînement, du centre de formation, des jeunes. Le futur du foot, je pense qu’il est là en plus en France, on a un bon vivier. Ça se voit avec tous les jeunes qui s’imposent à l’étranger et dans des grands clubs.

FM : qu'est-ce que vous pensez des rumeurs de rachat de l'OM ?

BA : je suis ça de loin. Je n’y crois pas trop pour le moment. McCourt, on n’en parlait pas beaucoup avant qu’il arrive. Et à Marseille, on aime bien parler. Je préfère parler quand c’est officiel (rires).

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