Comment le FC Sochaux tente de se reconstruire

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Sochaux Pierre Gibaud @Maxppp

Club historique du football français, le FC Sochaux évolue depuis 2014 en Ligue 2. Mené par un nouvel investisseur, le FCSM espère retrouver l'élite dans les prochaines années. Un projet ambitieux mais difficile. Gros plan.

Un parfum de Ligue 1 va souffler sur le stade Bonal cette semaine. Mercredi, le FC Sochaux-Montbéliard accueille l'Olympique de Marseille pour une demi-finale de Coupe de France aux allures de match de L1. Aux allures seulement car le FCSM c'est désormais la Ligue 1 d'hier. Celle d'une autre époque. Depuis 2014, ce club historique du football tricolore évolue en Ligue 2. Mais l'été dernier, les Lionceaux ont écrit un nouveau chapitre de l'histoire du club. L'actionnaire historique Peugeot a laissé place au groupe chinois Ledus, spécialisé dans la fabrication de systèmes d'éclairage Led, qui a racheté Sochaux l'été dernier à hauteur de 7 millions d'euros. Dans un entretien accordé à L'Équipe le 13 janvier dernier, Li Wang-Sang, patron de Ledus, avait dévoilé les grandes lignes de son projet : «Notre objectif initial est de revenir en Ligue 1. Nous ne voulons pas rester en L2 trop longtemps. Cette saison, la montée est presque impossible. Le mercato estival sera très important donc nous en parlerons avec le staff. Et nous voulons aussi prévoir combien investir à moyen terme. Nous avons une vue d'ensemble (...) "Si nécessaire, nous sommes prêts à investir 10 M€, 20M€ ou 100M€, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont nous allons le faire».

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Un projet qui prend du temps

Malgré de hautes ambitions, le FCSM connaît une saison compliquée d'un point de vue sportif. En effet, Sochaux est 15e de L2 avec 34 points au compteur. Contacté par nos soins, le défenseur Pierre Gibaud commente cette situation : «Il y avait de grandes ambitions avec la reprise du club. On voulait remonter en Ligue 1. Il y a eu un début de championnat compliqué avec un changement d'entraîneur. On est encore en lutte pour le maintien. La Coupe de France est notre petit rayon de soleil. On a une demi-finale pour sauver notre saison. On a des objectifs qui ne sont pas encore atteints et ce n'étaient pas ceux du début de saison». Pour Aziz Bouras, entraîneur des gardiens revenu au club saison, plusieurs raisons expliquent cette année difficile pour les Sochaliens : «C'est une saison difficile. On a eu un début de saison compliqué avec un groupe relativement jeune. On s'est mis dans la difficulté très tôt. Je pense qu'on n'a pas eu le groupe tôt. Les joueurs ne sont pas tous arrivés en même temps. Ça n'a pas facilité la cohésion. Malgré tout, si on en est là, ce n'est pas un hasard. On n'a pas dû faire les choses qu'il fallait auparavant. On est aussi dans la continuité de l'année dernière».

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Forcément, la déception prédomine du côté des pensionnaires du stade Bonal. «Je pense et je suis convaincu qu'on avait une équipe compétitive pour jouer le haut de tableau en Ligue 2. Sauf que la mayonnaise n'a pas pris. Il y a eu beaucoup de changements au niveau des joueurs. Certains étaient là en début de saison et ne sont plus là», avoue Pierre Gibaud. Elle est d'autant plus importante pour l'actionnaire principal du FC Sochaux qui comptait sur le football pour offrir une visibilité à Ledus en France et en Europe. «C'était une année de transition commente Pierre Gibaud. Quand le nouvel investisseur arrive, il aimerait qu'il y ait un retour sur investissement rapidement. Mais malheureusement, l'effet se fera plus sentir l'année prochaine. Ça prend du temps. C'étaient des gens qui n'étaient pas dans le monde du foot. Il leur faut un temps d'adaptation. Il n'y a pas eu trop de changements au sein du club». Même son de cloche du côté d'Aziz Bouras : «Vu de son côté, c'est sûr que ça doit être une grosse déception pour lui. A mon avis, il ne s'attendait absolument pas à ça. Quand il est arrivé, il a dû se dire qu'on allait jouer le titre, voire monter dès la première année. Vu les résultats, c'est sûr que ce n'est pas évident».

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La Coupe de France pour sauver la saison

L'entraîneur des gardiens a connu l'ancienne version du FC Sochaux, puisqu'il avait été présent au club durant 11 ans avant de revenir cette année après 5 ans au Qatar : «Pour moi, ce n'est plus le même club. Soyons francs. Avant, on avait une identité forte par rapport à Peugeot. Il y a eu une histoire. Aujourd'hui, il faut continuer à améliorer l'histoire mais ce n'est plus le même club. C'est un autre club avec un contexte particulier. Malgré tout, il faut continuer et écrire une nouvelle histoire. L'investisseur est là et il a le mérite d'être là. S'il n'était pas là, que serait devenu le club ? Ce n'est pas le problème de l'investisseur. Aujourd'hui, la priorité c'est d'avoir des résultats». La fin de saison des jaunes et bleus sera donc très importante avec un maintien à aller chercher et une demi-finale de Coupe de France. Pour Pierre Gibaud, ce match face à l'OM sera l'occasion de faire honneur aux supporters, qui sont en moyenne 8236 spectateurs en moyenne cette saison à Bonal : «En début de saison, on avait à cœur d'offrir à nos supporters une montée. C'est un objectif qui n'est pas atteint. On s'est dit qu'avec la Coupe, on avait la possibilité de ramener du monde au stade, de leur faire vivre un peu le parfum de la Ligue 1. Ce qu'ils attendaient. Grâce à la Coupe, on a réussi avec la réception de Monaco puis de Nantes. Maintenant, c'est un autre gros morceau avec Marseille. On va avoir à cœur devant nos supporters, nos familles, de jouer cette demi-finale»".

Un match que tout le club attend même si le maintien en L2 reste la priorité : «Tout le monde nous parle de Marseille et tout le monde oublie un peu le championnat alors que c'est notre objectif principal. Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui aimerait battre Marseille et descendre en National. Les gens autour de nous en parlent beaucoup. Nous on se concentre sur la Ligue 2», nous confie Gibaud. Idem pour Aziz Bouras qui s'attend à un match compliqué : «La Coupe de France, c'est un peu la cerise sur le gâteau. Ce n'est pas une fin en soi.: Marseille n'est pas très bien actuellement. Mais il ne faut pas oublier que c'est un gros club. (...) Bon à prendre ? On verra après le résultat. On ne s'enflamme pas. On a eu la chance de les jouer en 2007 et on les avait éliminés aux penaltys. À mon avis, ils n'ont pas dû l'oublier même si ce ne sont pas les mêmes joueurs». Côté sochalien, on veut mettre la pression sur des Phocéens qui eux aussi vivent une saison très difficile : «Ça va être un grand match, avec une place en finale, souligne Pierre Gibaud. Beaucoup de personnes nous voient perdants. Tout le monde parle déjà d'une finale Paris-Marseille. On n'est pas dans la peau du favori. Ils vont avoir la pression, pas nous. L'OM, c'est une bête blessée .Mais si elle peut se réveiller le 21 avril et nous laisser tranquilles le 20, ça serait bien». Pas sûr que les Marseillais accèdent à la requête des Sochaliens. Réponse mercredi après le match...

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