Burnley : les premiers pas gagnants du coach Vincent Kompany

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Vincent Kompany  @Maxppp

Cet été, Burnley a misé sur Vincent Kompany. Un pari gagnant pour le moment puisque le Belge réalise un travail remarquable avec les Clarets, solides leaders de Championship.

Vincent Kompany a plusieurs casquettes. Durant vingt ans, le Belge a porté celle de footballeur professionnel. C'est à Anderlecht qu'il a débuté sa carrière professionnelle avant de rejoindre Hambourg (2006-08) puis Manchester City où il est devenu une légende (2008-19). Entre temps, le natif d'Uccle, véritable couteau-suisse, a enfilé le costume de consultant télé à plusieurs reprises pour la BBC Sport en Angleterre. Il l'a notamment porté lors de l'Euro 2016, qu'il avait manqué suite à une blessure. Mais c'est bien sur les terrains de football que celui qui était international belge (86 capes, 4 buts) était le plus à l'aise.

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Une première expérience mitigée à Anderlecht

Après dix années de bons et loyaux services, il a souhaité revenir à la maison le 19 mai 2019 pour terminer sa carrière et en démarrer une nouvelle. «Je choisis d'être reconnaissant avec le passé tout en restant ambitieux et déterminé pour l'avenir. Au cours des trois prochaines années, je prendrai le rôle d’entraîneur-joueur du RSC Anderlecht. C’est ce qu’il se fait de mieux en Belgique. Cela peut vous surprendre. C’est la décision la plus passionnée et la plus rationnelle que j’ai jamais prise. En tant que footballeur, je suis né et j'ai grandi au RSC Anderlecht. Depuis l'âge de 6 ans, je fais partie de ce club», avait-il avoué.

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Mais après seulement quatre journées, le Belge alors âgé de 33 ans a repris uniquement son rôle de joueur. Un an plus tard, le 17 août 2020, Kompany a décidé de raccrocher définitivement les crampons pour se consacrer à sa carrière de coach. Une nouvelle aventure qui n'a pas vraiment été un franc succès. S'il a imposé son style, il n'a pas remporté de titres avec les Mauves. Un échec. Ancien entraîneur du club et désormais chroniqueur, Johan Boskamp l'avait critiqué : «celui qui devient l'entraîneur d'Anderlecht sait qu'il doit remporter le titre de champion, point final. Si vous ne l'avez toujours pas fait après trois ans à la tête du club, il est normal que les gens perdent patience avec vous.»

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Burnley, un nouveau défi taillé pour lui

Il est vrai que l'homme de 36 ans a essuyé pas mal de critiques au sein du Plat Pays. On attendait et on espérait mieux de sa part. Son histoire avec Anderlecht s'est donc achevée il y a quelques mois. Le 14 juin, il est officiellement devenu l'entraîneur de Burnley, lui dont le nom avait également été cité du côté de l'OGC Nice. Relégué en Championship, le club anglais a fait confiance à Kompany. Ce dernier a signé un bail de trois ans avec un salaire annuel de 2,9 M€, faisant de lui le technicien le mieux rémunéré de Championship. Prêt pour ce nouveau challenge, le principal intéressé avait envoyé un message fort lors d'un entretien accordé au site officiel des Clarets.

«Burnley est une équipe anglaise véritablement historique et c'est un honneur d'être nommé manager de l'équipe première. Je suis excité par le défi qui m'attend. J'ai hâte de travailler avec les joueurs et de créer une équipe qui gagne pour nos fans lorsque nous reviendrons à Turf Moor. J'ai été impressionné par la vision du conseil d'administration pour le club qui s'aligne sur la mienne et j'ai hâte de jouer mon rôle alors que nous entrons dans une saison importante». Sa casquette de coach bien vissée sur la tête, Vincent Kompany s'est donc mis au travail pour réussir une deuxième fois en Angleterre, lui qui avait laissé une belle image en tant que joueur.

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Les Clarets de Kompany cartonnent

Et on peut dire que pour le moment, le pari est réussi. Cette saison, son équipe a déjà joué 20 matches toutes compétitions confondues (19 en championnat, 1 en coupe de la Ligue). Au total, elle comptabilise 11 victoires, 8 nuls et 1 défaite. Toujours en course en coupe (victoire 1-0 face à Shrewsbury Town le 23 août, ndlr), Burnley est leader de Championship avec 38 points (10 victoires, 8 nuls, 1 défaite), soit 5 de plus que Blackburn (2e, 33 points) et 6 de plus que Sheffield United (3e, 32 points). Surtout, les Clarets possèdent la meilleure attaque de la deuxième division avec 35 buts inscrits et la troisième meilleure défense à égalité avec Coventry City avec 18 buts encaissés.

Seuls Preston North End (15 buts encaissés) et Sheffield United (16 buts encaissés) font mieux. Invaincu depuis près de trois mois (défaite le 12 août dernier, ndlr), Burnley a enchaîné une série de 17 matches sans défaite (16 en Championship), dont 6 victoires lors des 7 dernières journées de championnat. La dernière date du 2 novembre face à Rotterham United. Un succès 3 à 2 auquel Kompany n'est pas étranger, puisqu'il a fait des choix gagnants. Alors que son équipe était menée 2 à 1, il a fait entrer Manuel Benson, qu'il avait mis au repos suite à l'enchaînement des matches. Son joueur a égalisé à la 91e minute avant que son coéquipier Dervisoglu marque le but de la victoire 3 à 2 dans les arrêts de jeu.

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Le Belge fait l'unanimité

Les Clarets avaient déjà fait le coup durant la saison, eux qui ont notamment battu sur le fil Reading 2 à 1 dans le temps additionnel grâce à un but de Zaroury. Outre ses choix tactiques, le jeu proposé par son équipe séduit les pensionnaires de Turf Moor et leurs fans. Mais pas seulement. La presse anglaise est sous le charme. «Burnley est en avance sur le calendrier sous Kompany», écrit The Athletic avant d'ajouter : «il se passe quelque chose de spécial à Burnley. Cela peut être ressenti par ceux qui sont à l'intérieur du club et ceux qui le soutiennent. Des nuits et des moments comme ceux-ci sont de plus en plus fréquents et l'attitude de ne jamais dire mourir que Kompany a inculqué à son équipe ne cesse de se renforcer».

Le média anglais a conclu ainsi : «le club est en avance sur le calendrier. Les attentes de Kompany étaient que son équipe soit dans le top six avant la pause de mi-saison. Compte tenu du turn-over et du temps nécessaire qu'il pensait qu'il faudrait pour inculquer correctement ses méthodes, il estimait qu'il y aurait des bosses sur la route». Mais finalement, tout se passe mieux que prévu et son équipe assimile vite ses principes de jeu. De son côté, Kompany a demandé à ses troupes et à son club de rester "humble" et de ne pas s'enflammer pour rester concentré sur la montée en Premier League. Un championnat où le Belge attirerait d'ailleurs déjà les regards. Son ancien club, Manchester City, suivrait de près son évolution. Et vu ce que Vincent Kompany réalise à Burnley, les Skyblues ne doivent pas être les seuls à l'observer flanqué d'une casquette de coach qui lui sied à merveille.

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