Croatie - Espagne : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Espagne Ivan Perišić @Maxppp

La Croatie a su remonter un but de l'Espagne dans les premiers instants de la partie et s'est finalement imposée 2-1 face à La Roja. Ivan Perisic a marqué le but décisif à quelques minutes de la fin.

Avant le coup d'envoi de la rencontre, les deux équipes étaient déjà qualifiées. Mais la victoire était primordiale, dans la mesure où le premier du groupe va avoir un parcours relativement simple jusqu'à d'éventuelles demi-finales, pendant que le deuxième tomberait sur l'Italie dès les huitièmes. Si Del Bosque alignait le même onze que face à la Turquie, le sélectionneur croate faisait lui tourner, en plus de l'absence prévue de Luka Modric, blessé. Et l'Espagne ne tardait pas à imposer sa loi dans le match. David Silva lançait Fabregas dans la surface, ce dernier décalait pour Morata qui n'avait qu'à mettre le pied pour signer l'ouverture du score espagnole (1-0, 7e). Une action collective de toute beauté et un troisième but dans la compétition pour Morata.

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La maîtrise espagnole était totale, mais les Croates avaient aussi leur mot à dire. Kalinic obligeait De Gea à bien s'employer (12e). Profitant d'approximations défensives de l'Espagne, Rakitic envoyait ensuite le ballon sur la barre (14e) ! Après quelques moments de frayeur, les Espagnols se sont bien rattrapés, et Nolito, Fabregas et David Silva ne cessaient de venir inquiéter l'arrière-garde croate. Mais juste avant la pause, sur un centre de Perisic, Kalinic égalisait avec une jolie talonnade (1-1, 45e) ! L'Espagne voyait sa série d'invincibilité de 735 minutes sans encaisser de but dans un Euro toucher à sa fin.

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La Roja redémarrait la seconde période sur un bon rythme, mais la Croatie avait toujours du répondant. De Gea était encore décisif à la sortie d'un corner, montant rapidement sur un attaquant croate pour l'empêcher de cadrer sa frappe (57e). Les troupes de Del Bosque traversaient ensuite un moment compliqué, avec plusieurs situations chaudes pour les coéquipiers d'Ivan Rakitic. L'entrée de Bruno Soriano a permis aux Espagnols de resserrer un peu les rangs au milieu. Sergio Ramos voyait sa reprise de la tête passer à quelques centimètres des cages défendues par Subasic (67e). Le défenseur du Real Madrid manquait ensuite un pénalty provoqué par David Silva (72e) ! Et sur une superbe contre-attaque croate, Perisic s'en allait crucifier David De Gea, qui avait mal couvert son premier poteau (87e). Les Espagnols n'ont pas réussi à revenir, et terminent deuxième du groupe. On aura donc droit à un bel Espagne-Italie dès les huitièmes de finale...

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L'homme du match : Perisic (8,5): toujours aussi percutant, l’ailier de l’Inter a posé de nombreux problèmes à l’arrière-garde espagnole. Grâce à ses nombreuses percussions, il a été le Croate le plus dangereux sur le pré. En fin de première mi-temps, c’est lui qui était passeur décisif sur le but de Kalinic, après un superbe numéro sur le côté gauche (45e). Puis le numéro 4 de la formation au damier endossait ensuite le costume de buteur dans les derniers instants de la partie. Après une nouvelle accélération, il offrait la victoire aux siens en trompant De Gea d’une belle frappe à ras-de-terre. Talent. Averti et remplacé dans la foulée par Kramaric (90e).

Croatie

  • Subasic (7,5): superbe match pour le portier croate. Serein dans les airs, appliqué dans sa relance et solide dans ses sorties dans les pieds des Espagnols, il a parfaitement tenu son rang. Mieux, il se déploie de tout son être pour détourner superbement le penalty de Ramos (72e). Seul ombre au tableau, son but encaissé sur lequel il ne peut rien faire (7e).

  • Vrsaljko (5): soirée compliqué pour le latéral de Sassuolo. En difficulté face à la vivacité et la rapidité des attaquants espagnols, il n’a pas rayonné défensivement. Pire, il a surtout été à l’origine d’une grosse occasion de la Roja après avoir complètement manqué sa relance (21e). Une erreur qui aurait pu coûter cher. Averti (70e).

  • Jedvaj (7): le jeune défenseur central croate a montré qu’il avait toutes les qualités d’un patron ce soir. Solide dans ses duels, à l’affût face aux appels de ses adversaires, et appliqué dans son marquage, le défenseur du Bayer Leverkusen a livré une belle copie. Une rigueur défensive qui a fait le plus grand bien à la formation d’Ante Čačić. Complet.

  • Corluka (6,5): l’homme au casque, qui ne l’était plus en seconde période, a réalisé une prestation mitigée. Plutôt vigilant face aux nombreux appels des attaquants espagnols (37e), le défenseur croate était pourtant aux abonnés absents sur l’ouverture du score espagnole en laissant filer Fabregas (7e). Plus sérieux dans le deuxième acte, il a réalisé quelques interventions de grande classe et a tenté de s’appliquer dans sa relance (51e).

  • Srna (6,5): comme à son habitude, le capitaine croate a montré l’exemple dans la détermination. Toujours disponible, il s’est montré très généreux dans son couloir droit en multipliant les déboulés. S’il était trop court pour reprendre Morata sur l’ouverture du score des Espagnols (7e), il a par la suite été assez propre et solide dans ses duels. Averti (71e).

  • Rog (6): positionné au cœur du jeu croate, il avait la lourde tâche de remplacer un Luka Modric préservé pour la suite de la compétition. Et face à un milieu de terrain aussi talentueux que celui de la Roja, c’est généralement assez délicat. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune croate ne s’est pas dégonflé et n’a jamais hésité à mettre le pied dans la bataille de l’entrejeu. Intéressant dans la relance mais aussi dans la projection vers l’avant, il a tenu son rang. Averti (29e). Remplacé par Kovacic (82e).

  • Badelj (5): tout comme ses compères du milieu de terrain, il n’a pas compté ses efforts dans cette partie. Défensivement, son bon placement lui a permis de bien bloquer le bloc espagnol en récupérant notamment quelques ballons. Derrière, il a su se projeter et apporter des solutions à ses coéquipiers sur le front de l’attaque.

  • Rakitic (7): le meneur de jeu du Barça a une nouvelle fois brillé ce soir. Techniquement au-dessus, il a multiplié les gestes de grande classe et était même tout proche d’inscrire l’une des plus belles réalisations de cet Euro, mais son lob touchait la barre puis le poteau de De Gea (14e). Appliqué dans son placement défensif, il a été très précieux dans la récupération, mais surtout en contre-attaque où il a été la véritable rampe de lancement de sa formation.

  • Pjaca (5): moins en vue que son pendant à gauche, l’ailier croate a tout de même livré une copie correcte. Infatigable, il a montré toute l’étendue de son volume de jeu. L’une des ses nombreuses incursions aurait même pu offrir un penalty à sa sélection, mais l’arbitre en décidait autrement (72e). Remplacé par Cop (90e+2)

  • Perisic (8,5): voir ci-dessus.

  • Kalinic (6,5): esseulé à la pointe de l’attaque, le buteur de la Fiorentina a été un véritable poison pour la défense de la Roja. Dos au but, il a constamment pris le dessus sur son vis-à-vis et a constamment orienté le jeu d’une déviation de la tête ou de la poitrine. Si sa première tentative était contrée par De Gea (12e), c’est bien lui qui égalisait dans les dernières minutes de la première période en reprenant superbement un centre de Perisic (45e). Précieux.

Espagne

  • De Gea (4) : prestation médiocre du portier mancunien, avec déjà quelques imprécisions qui auraient pu coûter cher en première période. Il ne peut rien sur le premier but croate, mais est clairement coupable sur le but de la victoire, ne couvrant pas son premier poteau, même s'il est vrai que le ballon est légèrement dévié par Piqué.

  • Juanfran (5,5) : bon match du latéral droit de l'Atlético, qui n'a rien laissé passer sur son couloir, gagnant la plupart ses duels face aux joueurs adverses qui se présentaient face à lui. Il laisse cependant Perisic l'éliminer puis centrer sur le but de l'égalisation. Le Colchonero est beaucoup monté pour prêter main forte à ses joueurs offensifs, mais n'a été que trop imprécis dans le dernier geste.

  • Piqué (6,5) : contrairement à son acolyte Sergio Ramos, le Catalan a été assez solide derrière, réalisant plusieurs interventions décisives et neutralisant quelques belles actions offensives croates. Son sens de l'anticipation lui a permis de réaliser de belles interceptions. Dans le jeu aérien, il était tout simplement intouchable. Il peut éventuellement faire mieux sur le but de Perisic, mais la faute revient tout de même principalement à De Gea. Le joueur du FC Barcelone réalise pour l'instant un début d'Euro impeccable.

  • Ramos (3,5) : match à oublier pour le défenseur andalou, parfois serein derrière, mais parfois trop fébrile sur certaines actions. Il faut dire que la menace de la suspension en cas de jaune planait au-dessus de sa tête, et il a donc peut-être évité de trop aller au contact. C'est aussi lui qui lâche Kalinic sur l'égalisation croate, et il loupe un pénalty en deuxième période, ce qui l'a totalement sorti de la rencontre puisqu'il a ensuite loupé plusieurs passes faciles.

  • Jordi Alba (5) : hyperactif sur son côté gauche, le Catalan montait sur pratiquement toutes les offensives espagnoles, mais n'a cette fois pas fait la différence. Derrière, il a globalement vécu une soirée assez tranquille, jamais réellement inquiété par les joueurs qu'il marquait, mais on attendait surtout de lui plus d'adresse dans les derniers mètres, comme contre la Croatie.

  • Busquets (5) : très important au milieu, la tour de contrôle de la sélection espagnole a réalisé un travail défensif conséquent, ratissant énormément entre sa sa surface et la ligne médiane. Il était cependant un peu moins actif que d'habitude dans l'élaboration des actions, et a perdu quelques ballons, chose assez rare. En somme, un bon match mais loin de l'excellence à laquelle il a habitué tous les aficionados de la Roja.

  • Fabregas (6) : sa présence dans le XI lors du premier match était critiquée, et il n'avait pas forcément brillé. Contre la Turquie, il a ensuite réalisé un très bon match, et continue sur la pente ascendante avec une nouvelle belle performance ce soir et une passe décisive à la clé. Comme tous ses coéquipiers, il a eu un peu plus de mal en deuxième période, mais a tout de même tenu son rang. Thiago Alcantara l'a remplacé à la 84e minute, mais le joueur du Bayern n'a pas eu le temps de montrer quoique ce soit.

  • Iniesta (4,5) : le génie espagnol a été un peu moins en vue que lors des deux premiers matchs. Bien surveillé par ses vis-à-vis croates, il a moins pesé dans le jeu qu'à son habitude, et a fait moins de différences balle au pied si ce n'est lors de quelques coups d'éclat. De là à dire qu'il a été mauvais, il y a un monde, mais on espérait clairement le voir plus tranchant et plus incisif. Espérons que le magicien retrouve sa baguette pour les huitièmes.

  • David Silva (7) : distribuant de superbes ballons à ses coéquipiers, comme cette avant-dernière passe sur l'ouverture du score avec un excellent ballon pour Fabregas, le Canarien a brillé. Il a fait étalage de toute sa classe et qualité technique, ne perdant pratiquement aucun ballon et réussissant quasiment toutes ses passes. Il a un peu baissé le ton en deuxième période, mais place par exemple un superbe centre pour Sergio Ramos qui était à deux doigts de marquer (67e).

  • Morata (6,5) : encore buteur ce soir, l'attaquant du Real Madrid a une nouvelle fois répondu aux attentes et rend à Del Bosque la confiance que ce dernier lui a accordé. Il a aussi fait le sale boulot, décrochant beaucoup et et allant au combat régulièrement dans le jeu aérien. Remplacé par Aduriz à la 66e, que les joueurs espagnols ont souvent tenté de trouver via des ballons aériens dans la surface, la plupart du temps sans réel succès.

  • Nolito (4,5) : l'ailier du Celta - et peut être bientôt de Manchester City - a livré une copie assez moyenne. Devant, il a créé du danger certes, mais a été trop brouillon dans ses transmissions ou dans ses tentatives d'exploit individuel, ne réussissant jamais à réaliser le bon geste. Il a laissé sa place à Bruno Soriano à la 60e minute, venu solidifier l'entrejeu de la Roja. Il n'a pas énormément pesé offensivement, mais a permis - avec son travail défensif - à l'Espagne de reprendre le-dessus au moment où la Croatie dominait.

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