Ligue 2

Jocelyn Blanchard explique la stratégie du RC Lens et dévoile les grandes lignes du mercato estival

Alors que Lens se prépare à fêter sa remontée en Ligue 1, le club artésien s’active en coulisse pour préparer la saison prochaine. Sous l’impulsion d’Hafiz Mammadov, Lens peut espérer retrouver son lustre d’antan. Mais l’affaire ne sera pas simple et prendra du temps comme nous l’a expliqué Jocelyn Blanchard qui nous a dévoilé les grandes lignes du projet du RCL.

Par La Rédaction FM
5 min.
Lens @Maxppp
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Mercredi 16 avril. En ce jour très printanier, le soleil envahit la Gaillette. Un temps idéal pour visiter les très belles installations du RC Lens. Après un excellent accueil et une visite des infrastructures, nous avons eu le privilège de nous entretenir très longuement avec Jocelyn Blanchard. L’ancien milieu de terrain du club artésien, passé brièvement à la Juventus Turin, a troqué les crampons pour le costume de directeur sportif du RCL. Homme de confiance de Gervais Martel, Blanchard peut se targuer d’avoir entre ses mains l’un des plus beaux projets sportifs de ces dernières années en France grâce à notamment à l’appui de l’homme d’affaires azéri Hafiz Mammadov qui a récemment racheté le club.

Le directeur sportif du RCL revient d’ailleurs sur les conditions de la reprise du club par Mammadov. « Il a repris un club qui végétait au milieu de tableau de Ligue 2. Il nous a demandé si nos ambitions c’était de monter et si on était capable de monter et ce qu’il fallait faire pour ça. On a juste réclamé qu’il fallait des moyens et pouvoir construire un projet pour remonter économiquement en Ligue 1. Il se chargeait de trouver les moyens, on se chargeait de construire le projet. On n’a pas réclamé des milliards, on a réclamé l’argent qui coûte au club avec ses charges et avec son fonctionnement pour pouvoir avoir une équipe compétitive. »

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S’il n’a pas hésité à investir dans ce projet, c’est que l’homme d’affaires azéri croit dur comme fer au projet lensois et à l’incroyable ferveur qui sévit autour du club, et ce, même s’il sait que Lens ne redeviendra pas un grand de L1 du jour au lendemain. « Je pense qu’il est là pour remonter et nous voir évoluer en L1, explique Blanchard. C’est un projet qui peut durer trois, quatre années. Mais dans le football tout va tellement vite qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain. Notre ambition est d’aller en L1, de s’y maintenir et pouvoir évoluer dans cette division-là. Elle n’est pas d’être dans les trois premiers au bout de six mois, un an. C’est complètement irréaliste et puis on n’en a pas les moyens. Par contre, se construire pour progresser chaque année et se rapprocher des places européennes au fur et à mesure c’est un projet qui est cohérent pour nous. À force de bâtir cette équipe, on a l’ambition qu’un jour elle puisse disputer des places européennes. (…) »

Car si Hafiz Mammadov possède des moyens financiers impressionnants, il ne semble pas prêt à toutes les folies. Il ne faut donc pas s’attendre à voir Lens dépenser des dizaines de millions d’euros cet été pour recruter, comme a pu le faire notamment l’AS Monaco lors de sa remontée. « Quand vous annoncez un projet pour dire ‘’je veux gagner la Ligue des Champions dans trois, quatre ou cinq ans’’, ça veut dire que c’est un président qui est capable de mettre 150 M€ par an, à chaque fois. Nous, sur dix ans, je ne sais même pas si on va être capable de les mettre. On veut se construire sportivement, c’est-à-dire une équipe bâtie avec des joueurs du club et puis avoir une identité et un projet RC Lens. Bien sûr que notre ambition c’est de gagner, d’aller le plus haut possible. Mais on ne le fera pas à coup de millions », a justifié Blanchard.

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Pour parvenir à monter une équipe ambitieuse taillée pour la Ligue 1, la direction lensoise a déjà un plan bien défini. Celui de miser sur les jeunes talents du club et de s’appuyer sur le recrutement de joueurs libres qui possèdent une solide expérience de la Ligue 1 avec des profils tels que ceux de Guillaume Hoarau ou de Jimmy Briand par exemple. Un recrutement cohérent qui restera raisonnable, Jocelyn Blanchard refusant de rentrer dans la spéculation et dans les salaires démesurés. « Aujourd’hui, notre première mission c’est de recruter des joueurs qui sont libres. Mettre des indemnités de transfert sur des joueurs, il faut en avoir les moyens. On aura besoin d’abord de recruter des joueurs libres qui puissent nous faire progresser. Mais il faudra être intelligent. On ne fera pas que ça non plus. Il faut aussi avoir des joueurs qui nous appartiennent, de jeunes joueurs comme on a fait cette année avec Loïc Landre. Ce sont des projets qui font qu’un jour ces joueurs auront une cote qui nous apporteront une plus-value. Dans le marché du football, il y a eu beaucoup de joueurs surévalués, des salaires très importants et des clubs qui ne peuvent pas toujours suivre. On ne va pas spéculer, se lancer dans ce marché-là. On va essayer d’être cohérent, de respecter ce qu’on est capable de faire financièrement. »

Avec une moyenne de 30 000 spectateurs à Bollaert en L2 (ce qui en ferait la 6e affluence de L1 derrière St-Etienne, mais devant Nantes), un centre d’entraînement de qualité, une formation à la pointe, et l’appui d’Hafiz Mammadov, le RC Lens possède toutes les cartes pour retrouver son lustre d’antan. Reste tout de même à régler l’épineux problème de la rénovation de Bollaert puisque le club d’Antoine Kombouaré devra évoluer toute la saison prochaine ‘’à l’extérieur’’, à Lille, Valenciennes, voire même ponctuellement au Stade de France. Un dossier loin d’être réglé et qui pourrait venir perturber temporairement les beaux projets du club artésien. Mais l’horizon semble tout de même dégagé pour le club cher à Gervais Martel. Une bonne nouvelle pour tous les supporters Sang et Or, mais également pour toute la Ligue 1, qui a besoin d’un club tel que le RCL parmi son élite.

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