Eliminatoires CM - Afrique

Les critiques assassines pleuvent sur l’Algérie

L’Algérie a terminé ce rassemblement du mois de septembre dans un climat d’incertitude et de tension. Malgré une victoire et un nul, les Fennecs n’ont pas vraiment convaincu et inquiètent. En première ligne, on retrouve le sélectionneur Vladimir Petkovic, qui est plus que jamais dans la ligne de mire des supporters et de la presse.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
@Maxppp

Le 29 février 2024, Vladimir Petkovic est devenu le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie. L’ancien entraîneur de Bordeaux avait été choisi par la Fédération algérienne de football pour prendre les commandes des Fennecs et les mener lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026. Un challenge de taille pour celui qui avait la lourde mission de succéder à Djamel Belmadi. Un peu plus de dix-huit mois après sa nomination, le natif de Sarajevo est dans une position de plus en plus inconfortable. En effet, il a essuyé de nombreuses critiques durant cette trêve internationale de septembre durant laquelle les Verts se sont pourtant imposés 3 à 1 face au Botswana avant de concéder le nul (0-0) face à la Guinée. Mais la manière et le cœur n’y étaient pas.

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La presse algérienne n’adhère pas au projet de Petkovic

Depuis, Petkovic est dans la ligne de mire des supporters et de la presse algérienne, qui le flingue à tout-va. C’est le cas de La Gazette du Fennec qui a écrit : «le Bosniaque semble avoir perdu son immunité (…) Pour certains, le successeur de Djamel Belmadi a fait le job pour lequel il a été engagé. Qualifiée déjà pour la CAN 2025, l’Algérie est en passe de se hisser vers son cinquième Mondial de son histoire (…) Il va sans dire alors que les critiques glissent sur un Petkovic qui a atteint ses deux principaux objectifs. Seulement voilà, la prestation des coéquipiers de Riyad Mahrez a frustré certains et crispé d’autres. Si bien que l’impression générale au lendemain de ces sorties face au Botswana et à la Guinée vire au pessimisme. Car au-delà des résultats, c’est surtout la manière qui inquiète.»

Le média algérien précise ensuite : «Les Verts sont méconnaissables et Vladimir Petkovic en assume l’entière responsabilité parce que c’est lui le sélectionneur. Et force est de constater que ses choix ne sont pas bons. Voire mauvais. Carrément ! Après un an et demi, l’ancien sélectionneur de la Suisse a eu le temps de ratisser large et de tracer, ne serait-ce que, les prémisses d’un projet de jeu. Or, lorsqu’on voit comment l’Algérie a évolué face au Botswana et à la Guinée, il y a de quoi s’inquiéter à quelques encablures de la CAN.» Plus que les résultats, le jeu proposé par les Fennecs n’emballe pas les foules et inquiète selon le quotidien Compétition.

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Le sélectionneur et plusieurs Fennecs sont dans la ligne de mire

« Le match nul face à la Guinée (0-0), lundi dernier, a laissé un goût amer chez les supporters et observateurs du football algérien. Non pas pour le résultat, mais pour le contenu du jeu et les choix récurrents de Vladimir Petkovic, qui, 18 mois après sa prise de fonction, semble enfermé dans une logique de continuité qui ne donne pas satisfaction. L’un des reproches majeurs adressés à Petkovic concerne sa fidélité à des joueurs qui peinent à s’imposer ou à évoluer dans le temps. Aouar, Zerrouki, Benrahma, Tougaï et même le capitaine Mahrez, malgré un vécu en sélection, ne justifient plus leur statut d’indiscutables. Ces joueurs, à défaut d’apporter un plus dans le jeu, symbolisent une forme d’immobilisme qui freine l’éclosion d’un collectif plus dynamique.»

Compétition ajoute : «pire encore, cette continuité se fait au détriment de jeunes talents qui frappent à la porte, mais restent ignorés ou sous-utilisés. Badreddine Bouanani, Hadj Moussa et Ibrahim Maza, tous performants en club, peinent à obtenir leur chance en sélection. Même des éléments confirmés comme Kebbal ou le gardien Benbot, qui brillent en club, eux aussi, ne bénéficient pas de la confiance qu’ils mériteraient.» DZ Foot est du même avis. «Dans le jeu en lui-même, Vladimir Petković agace également parce qu’il adopte la même stratégie que Djamel Belmadi… la victoire en Coupe d’Afrique des Nations (pour l’instant ?) en moins. Un ultra conservatisme dans le choix des hommes – tout du moins dans son XI de départ – et le maintien de certains dont la simple mention (Benrahma est très régulièrement ciblé) suffit à hérisser bien des crinières, donc. »

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Un vestiaire soudé face aux critiques

Le média poursuit : «l’absence d’autres éléments, précédemment évoqués, frustre d’autant plus que ceux qui leur sont préférés ne brillent que ponctuellement, comme peut ainsi l’illustrer le maintien d’un Zerrouki, qui semble sur la pente descendante, et l’absence totale (même de pré-convocation) d’un Titraoui, qui n’a de cesse de briller en Belgique. Ce maintien entêté de certains tontons flingueurs agaçait déjà en fin de règne Belmadi, et il ne s’améliore évidemment pas avec les années s’accumulant, et leur âge avançant. L’Algérie donne souvent l’impression d’être une équipe lente, vieillissante, où seuls les rares nouveaux éléments (Amoura en tête) brillent. À l’inverse, les jeunes ou ceux qui sont en forme ne semblent à aucun moment avoir une réelle chance de s’imposer : Benrahma aura encore déçu, lui qui sort de six mois en seconde division saoudienne, là où Maza et Kebbal n’auront pas eu une seule seconde de jeu.»

Une forme d’injustice qui déplaît en Algérie, où certains évoquent des tensions dans le vestiaire. Compétition, qui a interrogé une source interne, assure que le groupe vit bien ensemble et reste soudé malgré les critiques. En ce qui concerne Petkovic, il peine à fédérer et convaincre les observateurs. Au-delà des résultats et du jeu proposé, l’attitude du sélectionneur est également pointée du doigt. Certains médias estiment qu’il n’est peut-être pas compatible avec le poste qu’il occupe. DZ Foot a expliqué qu’il n’a pas réussi à créer un lien fort avec le pays et ses supporters, qui sont de vrais passionnés de ballon rond et qui sont derrière leur équipe nationale. Le média ajoute que ses conférences de presse et plus globalement sa communication ont fini par lasser et agacer. Bref, vous l’aurez compris, le coach de 62 ans ne fait pas l’unanimité. Tous les médias algériens espèrent des changements lors des deux prochains rassemblements avant la CAN 2025. Une compétition où Petkovic jouera gros et pourrait mourir avec ses idées en cas de gros échec.

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