Al-Rayyan : les débuts à tâtons de Laurent Blanc au Qatar

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Laurent Blanc lors de la finale de la Coupe de la Ligue 2016 entre Lille et le PSG @Maxppp

Le 19 décembre dernier, le Cévenol surprenait tout son monde en s'envolant à destination du Qatar pour prendre les rênes d'Al-Rayyan. Focus sur les premiers pas du Français au pays de l'or noir.

Il a surpris tout son monde. Annoncé dans le viseur de plusieurs clubs, notamment de Ligue 1 (OL, Nantes, Nice par exemple), Laurent Blanc avait laissé entendre en novembre dernier qu’il ne fermait aucune porte, mais qu’il pourrait finalement revenir dans le milieu du football pour s’occuper des plus jeunes. « Je reviendrai sûrement, mais ça ne sera sûrement pas vers les adultes, plus vers les enfants. Je pense qu’il y a de quoi faire dans le sport amateur. » Vingt jours plus tard, le Cévenol s’est finalement engagé avec le club qatari d’Al-Rayyan, pour dix-huit mois.

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Pour expliquer ce choix sportif étonnant, Blanc avait brandi la carte de l’aventure exotique excitante. Passé par le Paris Saint-Germain version QSI, le Français a d’ailleurs avoué que son ancienne collaboration avec les dirigeants qataris lui permet de ne pas faire un grand saut vers l’inconnu. D’autant que Blanc a pris la tête d’un des clubs les plus importants du pays. En effet, si le Al-Sadd de Xavi fait souvent parler de lui au-delà des frontières qatariennes, Al-Rayyan est l’un des deux clubs les plus populaires du pays.

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Une arrivée surprise

« Il y a un débat sans fin ici sur quelle équipe est la plus populaire : Al-Rayyan ou Al-Arabi. Al-Rayyan a les fans les plus passionnés, les plus inconditionnels. Mais malgré tout cela, ils n'ont remporté qu'un seul titre de champion au cours des 25 dernières années ! Gagner le titre de champion fera de Blanc une légende, mais ce sera difficile », nous a confié le journaliste local Mohamed El Gharbawy, ancien de beIN Sport MENA travaillant pour Football Qatar.

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Sixième du championnat à seize points du leader, Al-Sadd, Al-Rayyan (qui affronte ce soir Al-Gharafa) ne sera vraisemblablement pas champion. Pour espérer inverser la tendance dans les mois à venir, le club du Sheikh Abdullah Bin Hamad a donc misé sur Blanc. Mais l’intronisation du Cévenol reste une surprise. Et pas qu’en France. Au Qatar aussi, l’arrivée de Blanc en a étonné plus d’un. « Oui, c’était une surprise, parce qu’il n’a pas entraîné depuis des années et son nom n’était pas cité parmi les potentiels remplaçants de Diego Aguirre », explique El Gharbawy.

S’ils ont été pris de court par la nouvelle, les inconditionnels d’Al-Rayyan ne doutent cependant pas des qualités de l’ancien coach du PSG. Malgré ses quatre années de chômage, Blanc reste considéré comme un grand nom et son passé de joueur plaide également pour lui. Installé dans le rôle de la tête d’affiche, l’homme à la touillette est le premier étage de la fusée. Car pour beaucoup, le décollage ne sera possible que si Al-Rayyan s’active pour étoffer son effectif (où figurent l’ancien Rennais Yacine Brahimi et l’ex-Sévillan Gabriel Mercado, entre autres).

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Un mercato d'hiver décisif

« La plupart des joueurs expérimentés de l'équipe nationale sont à Al-Sadd et Al-Duhail. Al-Rayyan ne peut signer que quatre étrangers, ils auront donc toujours des faiblesses face à des équipes plus fortes. Ce que Blanc devrait faire, c'est peut-être recruter de jeunes joueurs. Il y a beaucoup de diplômés de l’académie Aspire qui sont bons au moins techniquement, et ils sont assis sur les bancs des grandes équipes. S'ils peuvent obtenir certains de ces joueurs, il pourrait avoir une meilleure chance », nous confirme El Gharbawy.

Une frustration que Blanc a pu constater, notamment après le dernier match perdu contre Al-Sailiya (0-2). Alors qu’il se dirigeait vers le bus, le Français était entouré de jeunes supporters lui réclamant le départ de l’attaquant ivoirien Yohan Boli. Épargné par la critique après deux défaites (et une victoire) lors de ses trois premiers matches, Blanc jouit de son statut de nouvel arrivé, mais il est bien conscient du chantier qui l’attend. D’ailleurs, le Cévenol tâtonne encore.

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En termes de jeu, il n’a pas bouleversé son équipe, privilégiant au début le 4-2-3-1 installé par Aguirre, avant de passer parfois au 4-3-3. Des premiers pas timides, mais somme toute logiques. « Les médias ne lui mettent pas la pression, ils comprennent qu'il est encore nouveau. Ils critiquent surtout le manque de bons joueurs et s'attendent à ce que l'équipe soit renforcée pendant la trêve hivernale. Je pense qu'ils commenceront à le juger dans la seconde moitié de la saison », conclut El Gharbawy. Affaire à suivre.

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