OM : une défaillance offensive et beaucoup de frustrations !

Par Josué Cassé
7 min.
Pierre-Emerick Aubameyang sous le maillot de l'OM. @Maxppp

Défait (0-2) par le Paris Saint-Germain à l’Orange Vélodrome, l’Olympique de Marseille, en supériorité numérique pendant près d’une heure, s’est crée une multitude d’occasions mais s’est surtout distingué par un manque d’efficacité, de sang-froid et de justesse…

Droit au but, telle est la devise de l’Olympique de Marseille. Pourtant, dimanche soir, en clôture de la 27e journée de Ligue 1, le club marseillais, toujours bloqué à la septième place du championnat, a clairement pêché face aux cages parisiennes. Le constat est d’ailleurs accablant : 22 tentatives au total dont 10 cadrées. Un manque d’efficacité offensive que les hommes de Jean-Louis Gasset ont finalement payé cash sur deux contres assassins du PSG. Surpris par Vitinha après la pause (53e), les Phocéens rendaient définitivement les armes sur une nouvelle réalisation de Gonçalo Ramos dans les derniers instants (85e). Une défaite frustrante, qui plus est au regard du scénario où les Olympiens auront longtemps évolué en supériorité numérique après l’expulsion de Lucas Beraldo (40e). Déjà muet face au Stade Rennais, l’OM - qui n’a inscrit qu’un petit but lors de ses trois derniers matches toutes compétitions confondues - s’est en effet sabordé sur le plan offensif.

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Des espoirs au désespoir…

Replacé dans l’axe, un cran en dessous de Pierre-Emerick Aubameyang, Iliman Ndiaye (24 ans) a d’ailleurs symbolisé cette maladresse marseillaise. Coupable de neuf ballons perdus (3 duels remportés sur 7), le Sénégalais a surtout multiplié les touches de balle inutiles, ralentissant alors le jeu. Imprécis face au but, il n’est cependant pas le seul à blâmer. Dans son sillage, le buteur gabonais, excellent ces dernières semaines, a lui aussi failli dans le dernier geste (76e, 79e). Entré en jeu pour les derniers instants de ce choc, Faris Moumbagna n’a guère connu plus de réussite face à un Gianluigi Donnarumma - auteur de dix arrêts - impérial (77e, 87e). Trop juste techniquement, pas assez lucide au moment d’adresser cette dernière passe tranchante et souvent barré par le dernier rempart parisien, l’OM a par ailleurs fait preuve de malchance. En début de match, Jordan Veretout aurait ainsi pu donner l’avantage aux siens mais sa lourde frappe à l’entrée de la surface touchait malheureusement le poteau adverse (16e). Autant de situations manquées auxquelles il faut, aussi, ajouter ce but refusé par Benoît Bastien pour une position de hors-jeu de Luis Henrique, juste à côté du gardien transalpin (58e). De quoi engendrer une large frustration dans les rangs marseillais.

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«La déception est de perdre devant les supporters, c’est toujours difficile de perdre un Classique face aux supporters, surtout qu’ils étaient à dix. Dans l’ensemble, on a mis de l’intensité, surtout en première mi-temps c’était pas mal mais on a pris deux buts sur contre, il faut corriger ça. On a manqué d’efficacité, le gardien a fait son match aussi c’est à souligner, on a dépensé pas mal d’énergie aussi donc on a manqué d’efficacité collective mais dans l’ensemble il y a des matches très importants qui arrivent et il faut se focaliser sur ça. Le football, c’est de l’efficacité, on en a manqué, on va essayer de s’améliorer pour le prochain match. On ne va pas se mentir, c’est douloureux, on était invaincu à domicile mais on a fait de bonnes choses aussi et il faut le garder pour les matches importants à venir, il faut déjà regarder de l’avant», reconnaissait à ce titre Geoffrey Kondogbia, présent en zone mixte. Un discours similaire à celui tenu par Jordan Veretout au micro de Prime Vidéo.

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Un OM frustré mais pas inquiet

«On avait une consigne à la mi-temps de ne pas perdre des ballons bêtement et surtout en contre car cela va très vite devant. C’est ce qui nous a fait mal ce soir. Ils ont deux contre-attaques et ils marquent deux buts. Et nous on arrive pas à marquer. Déçu mais on a fait un match où on les a regardés dans les yeux. On a tout donné. Si on continue avec cet état d’esprit, on va en gagner des matchs et essayer d’aller le plus loin en Ligue Europa». À son tour interrogé sur les défaillances offensives observées, Amine Harit - lui aussi trop tendre dans les derniers mètres parisiens - préférait cependant relever la très belle prestation réalisée par Gianluigi Donnarumma, crédité d’un 7,5 par la rédaction FM. «Il y a beaucoup de déception, on fait une très bonne première période, on est solide et on se fait avoir sur deux contres. On savait qu’ils allaient attendre et essayer de nous contrer mais on n’a pas su être efficace défensivement, offensivement on a eu les occasions et on est tombé sur un bon gardien. On a eu mal sur les contres mais on a eu la plupart du temps le ballon, ils ont été bons là où il le fallait, on savait qu’il ne fallait pas se faire contrer mais on est tombé sur un gardien incroyable».

Frustré, Ulisses Garcia, exceptionnellement repositionné latéral droit pour compenser les nombreux forfaits, l’était aussi au moment de se présenter face aux journalistes. «On a failli c’est très frustrant dans l’ensemble on a fait un bon match. On n’a pas réussi à concrétiser malgré nos occasions, on connaît la qualité de Paris et c’était aussi à nous d’être plus réaliste dans les 30 derniers mètres. À ce moment du match (après l’expulsion de Beraldo, ndlr) on est très bien on a un joueur de plus, le coach nous a dit de faire attention aux contres et malheureusement nous n’avons pas fait attention mais c’est vrai qu’à la mi-temps, il y avait cette euphorie de se dire qu’aujourd’hui c’était le moment de le faire», reconnaissait, à ce titre, le défenseur suisse de l’OM. Présent en conférence de presse, Jean-Louis Gasset ne cachait pas non plus sa déception et son amertume. «Il y a beaucoup de frustration. Tout le monde me parle de la période à 11 contre 10 (à partir de la 40e minute), mais avant on est bien dans le match. On récupérait bien le ballon malgré leur talent offensif. On a eu trois ou quatre situations de contre où on doit mieux maîtriser, être plus efficace. À onze contre dix, il est dur de se prendre des contres alors qu’on les accule dans leurs trente mètres. On devait être beaucoup plus concentrés».

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Le vestiaire croit en un avenir radieux

Relancé sur la prestation offensive de ses ouailles, le technicien marseillais apportait toutefois une lecture différente. «On n’a pas forcément péché offensivement, on a eu des opportunités et Paris a un très grand gardien. Il y a eu ce but refusé aussi (Veretout, 58e), je me languis de le revoir parce que ça me semble discutable. Je vois deux faits majeurs. La sortie de Mbemba (51e), d’abord, ce qui fait encore un défenseur central en moins. Le temps que Gigot, qui n’a pas joué depuis Montpellier (le 25 février), trouve sa position, on prend le but, une minute après… Et ensuite le but refusé à Veretout, parce que là, ça change tout le match, on les met dans leurs 30 mètres, il reste quinze ou vingt minutes et là, on pouvait le gagner ce match. La frustration, elle est pour ça». Pourtant, si l’OM n’a plus marqué au Vélodrome face au PSG en Ligue 1 depuis 461 minutes de jeu (le dernier buteur marseillais était Florian Thauvin en 2017), le vestiaire olympien n’a pas non plus souhaité tout jeter après cette performance. «Je pense que si on fait le match qu’on a fait aujourd’hui et qu’on améliore les 30 derniers mètres, ça pourra nous permettre de gagner pas mal de matches, il faut voir les choses positivement, on va continuer de travailler pour gagner à Lille. Aujourd’hui, on a regardé le PSG les yeux dans les yeux et il faut continuer comme ça», notait ainsi Garcia.

Classement live

De son côté et malgré un nouveau revers face au rival francilien, le coach phocéen voyait, lui aussi, quelques motifs d’espoirs. «À la fin du match, j’ai vu des joueurs abattus, fatigués, parce qu’ils ont tout donné. Le public ne s’y est pas trompé, il nous a encouragés tout le match, il a vu qu’on a essayé. Si on a cet état d’esprit, on va faire une bonne fin de saison. On a des matches magnifiques à jouer : un déplacement à Lille, vendredi, l’équipe en forme du moment. Un quart de finale de Ligue Europa (contre Benfica, ndlr). Gardons cet état d’esprit, récupérons quelques joueurs et on va se régaler». Des propos optimistes qu’il faudra désormais confirmer, au plus vite, sur les terrains. En attendant des jours meilleurs et en espérant retrouver rapidement plusieurs cadres de son effectif (Clauss, Sarr, Rongier, Murillo…), l’OM va, malgré tout, devoir retenir son souffle quelques heures de plus après la blessure de Chancel Mbemba, touché au retour des vestiaires après une première période de très haut niveau…

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