Liga Portugal

André Villas-Boas tire la sonnette d’alarme sur l’état du football portugais !

À l’occasion du 111ᵉ anniversaire de la FPF, le président du FC Porto, André Villas-Boas, a vivement critiqué l’état du football portugais, pointant du doigt les tensions entre Fernando Gomes et Pedro Proença, ainsi que les retards structurels qui freinent le développement du championnat. Il met également en garde contre le risque d’un déclin du Portugal au sein des compétitions européennes et appelle à un alignement stratégique des entités de la Fédération pour préserver son rôle à l’UEFA.

Par Alexandre Gonçalves
4 min.
André Villas-Boas, président du FC Porto, tire la sonnette d'alarme sur l'état du football portugais. @Maxppp

Le football portugais traverse une crise grave. Le président du FC Porto, André Villas-Boas, a vivement critiqué lundi soir le différend entre Fernando Gomes, ancien président de la Fédération portugaise de football (FPF), et Pedro Proença, son successeur. La raison ? Pedro Proença, récemment élu à la présidence de la FPF, est l’un des candidats à un siège au Comité Exécutif de l’UEFA. Une candidature que son prédécesseur Fernando Gomes refuse de soutenir publiquement, alors que les élections se tiendront ce jeudi à Belgrade, en Serbie. Il estime en effet, dans une lettre adressée à divers présidents de fédérations européennes et retranscrite par le journal Record, qu’il ne partage "pas une vision commune du football et du sport" avec Proença, tout en accusant son successeur de "détruire l’héritage" du travail réalisé pendant ses 13 ans de mandat aux commandes de la FPF. Une situation que AVB déplore et qui menace sérieusement la représentation portugaise à l’UEFA… « Le football portugais est gravement malade, et nous nous mentons les uns aux autres depuis trop longtemps. Il ne suffit pas d’évoquer les récentes tensions entre l’ancien et l’actuel président de la FPF, il existe aussi un désalignement entre les trois grands clubs (ndlr. Benfica, Porto et Sporting), ainsi que le report constant des discussions sur la centralisation des droits TV, l’arbitrage vidéo (VAR) et d’autres technologies, ce qui cause un retard conséquent dans le développement du football portugais », a-t-il déclaré à son arrivée du dîner du 111ᵉ anniversaire de la FPF, à la Cité du Football, à Oeiras, lundi soir, dans des propos relayés par RTP. Une crise qui peut affecter le football portugais au niveau continental ?

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Villas-Boas avait sans aucun doute besoin de vider son sac : l’ancien entraîneur de l’OM s’est longuement entretenu avec les journalistes en zone mixte, adoptant un ton critique sur l’état actuel du football au Portugal et regrettant que, malgré après près d’un an à la tête du FC Porto, la situation "continue d’aller dans la mauvaise direction". « Il y a un désalignement évident qui se faisait déjà sentir auparavant entre deux grands présidents, l’un de la Ligue (ndlr. Proença) et l’autre de la Fédération (ndlr. Gomes), qui est peut-être le président le plus important que la FPF ait connu et qui a obtenu des résultats historiques. On constate que nous vivons depuis des années dans cette paix pourrie et que nous continuons à retarder notre développement », a-t-il affirmé. Il a également évoqué le risque que le Portugal perde du terrain au coefficient UEFA face à la Belgique, ce qui compromettrait sa représentation en Ligue des Champions et en Ligue Europa. « Peut-être que bientôt, nous serons condamnés à jouer en Conférence League… Peut-être que c’est ce que nous méritons », a-t-il lancé.

Tout comme le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa, AVB appelle à la raison

Concernant le conflit entre Fernando Gomes et Pedro Proença, Villas-Boas a dénoncé des «scènes lamentables de conflits de pouvoir» sur le fait que le désormais président du Comité olympique du Portugal (COP) refuse de soutenir son successeur pour un poste au Comité exécutif de l’UEFA. «Il est fondamental que le football portugais se rétablisse. (…) Pour un pays aussi petit, nous produisons énormément de talents, mais nous tardons à sortir de cette zone de conflit où personne ne sort gagnant», a-t-il déclaré. Avec un "profond sentiment de tristesse", il a appelé à un "bon accord et un alignement" pour que le Portugal maintienne son "rôle stratégique fondamental dans le football européen" et puisse continuer à y être représenté. « Nous ne pouvons pas stopper notre développement, nous avons une Coupe du Monde [en 2030, avec l’Espagne et le Maroc] qui approche. Je ne sais pas comment réagiront les autres fédérations internationales. C’est un recul pour la dignité, la transparence et l’éthique du football portugais, c’est indéniable. S’il y a une place à occuper, c’est au Comité exécutif de l’UEFA. J’ai pu obtenir un siège au Comité des compétitions de l’UEFA grâce à l’Association européenne des clubs, et le président de la FPF doit siéger au Comité exécutif», a-t-il conclu.

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Une affaire qui inquiète en tout cas aux plus hautes sphères de l’État portugais, puisque le Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a exhorté les dirigeants du football et du Comité Olympique portugais à régler leurs différends sans nuire à l’image du pays à l’international. Le chef de l’État portugais a souligné que « si ce différend a des répercussions externes négatives, ce sont les athlètes olympiques qui en pâtiront, ainsi que les joueurs de nos équipes nationales de football et l’organisation des compétitions auxquelles le Portugal participe». À voir comment l’affaire va évoluer à l’issue des élections pour les sièges au Comité Exécutif de l’UEFA jeudi soir à Belgrade…

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