CAN 2023, Côte d’Ivoire : l’ASEC Mimosas, la fabrique des talents ivoiriens

Par Hanif Ben Berkane
4 min.
Diakité et Konaté à l'ASEC Mimosas @Maxppp

Encore en course pour le titre dans cette CAN 2023, la Côte d’Ivoire peut miser sur plusieurs joueurs formés à la prestigieuse académie de l’ASEC Mimosas. Le club, basé à Abidjan, reste la référence du pays en matière de formation.

En Côte d’Ivoire actuellement, difficile de parler d’autre chose que de la Coupe d’Afrique des Nations. La compétition phare du continent se déroule du 13 janvier au 11 février et ce mercredi auront lieu les demi-finales de la compétition. L’une des deux affiches opposera d’ailleurs le pays hôte, la Côte d’Ivoire, à la RDC. Les Éléphants vivent actuellement une CAN invraisemblable puisqu’après avoir subi une humiliation face à la Guinée équatoriale, ils sont proches d’accéder à la finale. Lors du dernier match face au Mali (2-1), la formation d’Emerse Faé a arraché la victoire, à dix contre onze, à la 120e grâce à un but d’Oumar Diakité, l’enfant du pays.

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L’attaquant de Reims fait en effet partie de ces nombreux joueurs ivoiriens formés à l’ASEC Mimosas, le géant du football local. Lorsque l’on se balade dans les rues d’Abidjan, du côté du quartier du Plateau, non loin du centre d’entraînement de l’ASEC, on peut rapidement mesurer l’impact qu’a le club sur la ville. Dans les bars, les boutiques, le célèbre écusson jaune et noir est partout. «Je suis fan depuis plus de 25 ans, j’ai grandi avec ce club, j’ai tout vécu avec, c’est notre fierté ici, on a longtemps porté la sélection», confie Christian qui s’occupe d’une boutique de maillots non loin du stade du club, le Félix-Houphouët-Boigny, surnommé « Le Félicia ».

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Une académie renommée

Au pays, voire même sur le continent, l’ASEC Mimosas est probablement ce qui se fait de mieux avec Génération Foot (Sénégal) et l’Académie Mohamed 6 (Maroc) en terme de formation. Les derniers talents arrivés jusqu’en sélection se nomment Karim Konaté, Oumar Diakité ou encore Odilon Kossounou qui ont donc disputé cette CAN. Mais dans l’histoire récente, les stars du club ne se comptent même plus. Yaya Touré, Kolo Touré, Didier Zokora, Salomon Kalou, Gervinho, Bakari Koné, Romaric N’Dri Koffi, Didier Ya Konan ou encore Jean Michaël Seri ont porté la tunique de l’ASEC. Des beaux noms qui confirment le poids de l’ASEC dans le paysage footballistique ivoirien. Et si le club n’est pas en très bonne posture actuellement en championnat (4e après 15 journées), son centre de formation est ce qui se fait de mieux en Côte d’Ivoire et il attire chaque année des milliers de personnes.

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«J’avais emmené mon petit neveu faire les détections il y a deux ans. Ici, quand l’ASEC ouvre ses portes à Sol-Béni, dis-toi qu’il y a des centaines et des centaines d’enfants qui viennent tenter leur chance. On était venu à 6h30 du matin pour qu’il puisse avoir la chance de participer aux détections. Et surtout, ce qui est bien et ce que cherchent les jeunes, c’est que l’ASEC s’occupe aussi de la scolarité. Malheureusement, mon jeune neveu n’était pas trop doué pour le ballon (rires)», explique Ghislain, habitant du quartier du Plateau. L’ASEC Mimosas a, en effet, la particularité de tout prendre en charge dans le développement des jeunes joueurs et surtout de ne pas hésiter à parcourir tout le pays, à se déplacer, pour trouver la jeune pépite qui fera le bonheur du football ivoirien lors des prochaines années.

Une gratuité pour attirer

«Tout est gratuit, à 100%. L’enfant n’a plus qu’à payer sa paire de crampons et ses protèges-tibia. Le reste, c’est-à-dire l’enseignement footballistique, scolaire, l’intendance, la restauration, l’hébergement, c’est gratuit. Et cela l’a toujours été. C’est notre particularité, l’ASEC est le club du peuple et au service du peuple», expliquait le responsable de la formation Pascal Theault (ancien directeur de formation de l’Académie Mohamed 6 au Maroc) à RTI. Récemment, après plusieurs escroqueries - certaines personnes malveillantes demandaient de l’argent aux familles des enfants et promettaient une place aux détections de l’ASEC - le club avait communiqué pour préciser, une nouvelle fois, que tout était gratuit.

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«L’ASEC Mimosas a fait le choix de la gratuité afin de faciliter l’accès du plus grand nombre à ce centre de formation d’élite, assurant non seulement la formation sportive, mais également une formation scolaire. Face à la recrudescence de tentatives d’escroquerie de la part de personnes mal intentionnées, l’ASEC Mimosas rappelle à tous que la participation aux tests de recrutement ainsi que l’intégration et la formation à l’Académie MimoSifcom sont entièrement gratuites» précisait Roger Ouégnin, président du club. Cette méthode semble donc bien porter ses fruits et ce sont les Éléphants qui en profitent en pouvant toujours compter sur un vivier très intéressant. À l’heure où certaines équipes africaines misent sur les binationaux, la Côte d’Ivoire continue de compter sur sa jeunesse. Et si, évidemment, les joueurs quittent souvent très tôt le pays pour s’envoler vers l’Europe (le groupe Red Bull est très actif au pays), la formation ivoirienne montre qu’elle a de beaux jours devant elle avec des joueurs de qualité.

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