Tunisie-France : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Les Tunisiens célèbrent leur but face à la France @Maxppp

Pour ce dernier match de groupe, les Bleus, déjà qualifiés, affrontaient la Tunisie, qui, elle, pouvait encore se qualifier. Les Tunisiens sont éliminés malgré leur victoire (1-0). Voici les notes de cette rencontre.

Déjà qualifiée et quasiment assurée de terminer 1ère de cette poule D, l’équipe de France jouait pour l’honneur ou presque son 3e match du groupe face à la Tunisie. Comme en 2018 contre le Danemark, Didier Deschamps en profitait pour faire démarrer l’équipe des "coiffeurs", et préserver ses titulaires en vue des 8es de finale le week-end prochain. Mandanda, Disasi, pour sa première sélection, Konaté, Camavinga, Veretout, Guendouzi, Fofana, Kolo Muani et Coman entraient dans un onze où seuls Varane et Tchouameni enchaînaient. La Tunisie, elle, se présentait plus conquérante sur la pelouse d’Al-Rayyan.

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Il faut dire qu’en cas de victoire, combinée à un score favorable dans l’autre rencontre du groupe, Australie-Danemark, les Aigles se hisseraient eux aussi au tour suivant. Ils jouaient crânement leur chance dans cette première période, dominant les duels et profitant du manque de repères de leurs adversaires. Ghandri pensait même ouvrir le score sur ce coup-franc de Khazri, avant d’être signalé hors-jeu (6e). Un premier coup de chaud, rapidement suivi de quelques mouvements collectifs qui mettaient les Bleus en difficultés. Latéral gauche, Camavinga vivait un calvaire, tout comme Guendouzi et Veretout au milieu, incapables d’assurer.

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Exploit inutile de la Tunisie

Seul Coman manquait une bonne opportunité après un service de Fofana (25e), tandis que Khazri testait les gants de Mandanda (35e). Les Tricolores redressaient un peu la tête à l’approche de la pause mais ça ne suffisait pas pour calmer les ardeurs tunisiennes. Ce léger temps fort était de bien trop courte durée. Au retour des vestiaires, les Bleus semblaient moins perdus sur le terrain, sans pour autant maîtriser les éléments. La preuve par l’engagement car Laïdouni frappait au-dessus (52e) après avoir remporté son duel. Puis Khazri, plus agressif, profitait d’un ballon égaré par Fofana pour filer et s’en aller battre Mandanda (1-0, 58e).

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Les Tunisiens avaient fait le plus dur en ouvrant le score, et peut-être même la porte des 8es de finale. Il fallait tout de même résister aux champions du monde en titre et surtout à l’entrée des titulaires (Mbappé, Griezmann, Dembélé et Rabiot, en plus de Saliba venu soulagé un Varane encore sur le retour). Le ballon circulait beaucoup mieux, à l’image de cet échange entre Mbappé et Griezmann, ponctuée par une tentative de Dembélé (82e), ce renversement de jeu conclu par une volée de Rabiot hors cadre (85e), le numéro de soliste de Mbappé (89e), ou encore ce jeu à trois où Kolo Muani manquait le cadre d’un cheveu (90e). Le danger se rapprochait et on pensait voir Griezmann arracher in extremis le nul d’une volée du droit (90e+8) mais celle-ci était finalement annulée dans la confusion. Cette victoire de la Tunisie 1-0 ne sert malheureusement à rien puisque dans le même temps, l’Australie a battu le Danemark. On retrouvera les Bleus, et on espère un meilleur visage, face au 2e du groupe C dimanche prochain à 16h.

  • L’homme du match : Khazri (7,5) : titulaire pour la première fois de cette Coupe du monde 2022, l’attaquant de Montpellier a fait ce qu’il sait faire de mieux : gêner les défenses, gratter des fautes en jouant avec son corps et se montrer dangereux avec des frappes vicieuses. Seul sur le front de l’attaque, il a su exister face à une défense française peu rassurante. Le Tunisien le plus dangereux du match et il a été récompensé par ce joli but peu avant l’heure de jeu. Remplacé ensuite par Jebali.
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France

  • Mandanda (5) : à 37 ans et 247 jours, le portier rennais est devenu le joueur le plus âgé de l’histoire à évoluer en équipe de France. Pourtant ses premières minutes n’ont pas été sûres. Il oublie de sortir sur corner, bien sauvé par Raphaël Varane, et surtout, il boxe un centre alors qu’il n’y avait personne aux alentours. Pas franchement rassurant au départ, il s’est repris en s’imposant devant Slimane (30e) et une frappe de Khazri (35e). Il ne peut pas grand-chose sur le but encaissé (58e).

  • Disasi (6) : positionné en tant que latéral droit, poste inhabituel pour lui, le Monégasque a plutôt montré de belles choses. Il s’est souvent projeté vers l’avant, même si ses habitudes l’ont poussé à envoyer des passes en retrait. Défensivement, il a été bien présent en revanche. Toujours le même en seconde période, on l’a même vu s’essayer aux centres, sans franchement grand succès.

  • Varane (3,5) : patron de la défense centrale et élément le plus expérimenté de ce onze, il est apparu fébrile. Sur le but, refusé pour hors-jeu des Tunisiens, il se fait devancer au duel. Quelques relances pas franchement inspirées qui auraient pu coûter cher. Il se fait complètement avoir par le dribble de Khazri sur le but (58e). Remplacé par William Saliba (63e). Le Gunner a connu une entrée compliquée, avec une perte de balle dangereuse devant Jebali.

  • Konaté (7) : finalement, dans la lignée de son premier match, ça a été lui le patron de la défense. Il s’est démultiplié pour venir en aide au pauvre Eduardo Camavinga en colmatant les trous de son coéquipier sur le flanc gauche de la défense. Il s’est aussi montré sûr de lui et serein au moment d’intervenir et de relancer. En seconde période, il a encore été énorme, faisant parler son physique.

  • Camavinga (2) : l’habituel milieu de terrain a été testé au poste de latéral gauche par Didier Deschamps depuis un moment et on se demande bien ce que le sélectionneur lui a trouvé. En effet, il a vécu un début de match catastrophique avec une relance complètement ratée plein axe notamment. En retard sur de nombreux ballons, il s’est aussi fait balader par ses vis-à-vis. Cela a été plus facile en seconde période quand les Bleus avaient la maîtrisent, mais match complètement raté.

  • Guendouzi (3) : première période difficile pour son premier match de Coupe du Monde. Le Marseillais a peu touché le ballon pendant les 45 premières minutes et a raté quelques passes qui semblaient faciles. On n’a pas franchement compris son positionnement, lui non plus visiblement. En secondé période, il est passé côté droit après l’entrée en jeu de Kylian Mbappé, mais n’a toujours pas eu de quoi se montrer positivement. Remplacé par Ousmane Dembélé (79e). Le Barcelonais a allumé la mèche à deux reprises et est tombé à chaque fois sur un bon gardien tunisien.

  • Tchouameni (4,5) : le milieu de terrain du Real Madrid est le seul rescapé des deux premiers matches. Lorsque les siens étaient bougés dans le premier quart d’heure, on ne l’a pas vraiment vu. Peut-être un peu de fatigue, mais surtout un manque de repère avec ses coéquipiers, semble-t-il. Du mieux à partir de l’heure de jeu quand les Bleus ont remis le pied sur le ballon. Mais il n’a pas tenu la baraque.

  • Veretout (3,5) : à l’image de ses rencontres avec l’Olympique de Marseille. Il court beaucoup, beaucoup dans le vide et surtout, il est trop neutre dans ses passes, ne prenant pas beaucoup de risques en jouant latéralement. Il a perdu quelques ballons dans des zones dangereuses. À sa décharge, il venait aussi souvent compenser les errements d’Eduardo Camavinga sur le côté droit. Remplacé par Adrien Rabiot (63e). Le milieu de la Juve a fait parler sa puissance en entrant en jeu et ça a fait du bien à un entrejeu français complètement dépassé depuis un petit moment.

  • Fofana (4) : on ne l’a pas trop vu défensivement, même s’il a porté main forte à Disasi de temps en temps sur le flanc droit. Bien plus en vue offensivement. Il aurait pu offrir une passe décisive à Coman, mais ce dernier a mal contrôlé le ballon puis tiré à côté. Il a été percutant balle au pied et a tenté une belle frappe, contrée, en fin de première période. Beaucoup trop dilettante défensivement, notamment dans le second acte. Il arrête de jouer après avoir perdu un ballon ce qui entraîne le but de Khazri (58e). Il a totalement coulé en seconde période. Remplacé par Antoine Griezmann (73e). Le maître à jouer des Bleus a montré qu’il avait des jambes et surtout qu’il souhaitait que les Bleus reviennent au score. Il croit égaliser d’une reprise de volée à la toute fin de la rencontre (90e +8), mais il est signalé hors-jeu.

  • Kolo Muani (5,5) : le joueur de l’Eintracht Francfort a souvent été bien seul sur le front de l’attaque des Bleus, alors il a essayé comme il pouvait de se débrouiller. Il n’a pas franchement mis le danger devant, mais il a essayé, lui, au moins. Il s’est beaucoup dépensé et a tenté, souvent avec succès, de bonifier le peu de ballons qu’il a pu recevoir. Il n’était pas loin d’égaliser d’une frappe de loin (89e). Il a sûrement plus montré que beaucoup d’autres lors de ce troisième match de poules.

  • Coman (3) : dans un début de match assez pauvre du côté de l’équipe de France, le joueur du Bayern Munich a eu l’opportunité d’ouvrir le score. Mais il a raté son contrôle, puis sa frappe (25e). Sinon, en première période, il a été globalement transparent, malgré quelques belles tentatives de dribbles. Totalement absent en seconde période. Remplacé par Kylian Mbappé (63e). Le natif de Bondy a mis du temps à se montrer et il n’a pas toujours fait les bons choix. Mais dès qu’il est rentré, il s’est passé quelque chose. Auteur d’un enchaînement de très grande classe sur le côté droit (89e). C’est au moins ça.

Tunisie

  • Dahmen (5) : le gardien de 25 ans n’a strictement rien eu à faire de toute la rencontre. En première période, il n’a pas eu à s’employer une seule fois. Et c’est quasiment la même chose en seconde période même si la France a poussé pour égaliser en fin de rencontre. Mais il n’a pas non plus été très serein.

  • Ghandri (5) : l’ancien d’Arles Avignon a beau avoir dominé ses duels aériens, il a néanmoins été plus en difficulté face aux prises de vitesse de Kolo Muani également. Mais dans l’ensemble, c’est un match réussi de sa part même s’il a profité du fait que l’équipe de France n’avait personne à gauche sur le secteur offensif. Solide dans les duels.

  • Meriah (5) : positionné dans le cœur de la défense tunisienne, Yassine Meriah a réalisé un match correct même s’il a semblé plusieurs fois galérer face à la vitesse et aux appels de Kolo-Muani. Mais face à une équipe de France très peu inspirée, il en a profité en faisant ce qu’il sait faire de mieux : mettre de l’intensité dans les duels.

  • Talbi (5) : le défenseur de Lorient a connu un match assez mitigé. En première période, il a été très serein, notamment dans les duels, mais il a semblé souvent en difficulté face à la vivacité de Kingsley Coman. Cela s’est encore ressenti en seconde période puisqu’il s’est souvent jeté.

  • Kechrida (5) : positionné dans un rôle de piston droit, le joueur d’Atromitos en Grèce, a eu une belle activité sur son couloir droit. Il a posé beaucoup de problèmes à Camavinga et n’a pas hésité à prendre les espaces sur les côtés en multipliant les centres et les combinaisons avec les attaquants.

  • Skhiri (6) : le milieu du FC Cologne a été plus discret que son compère de l’entrejeu, mais a souvent été utile pour gêner la relance des Bleus. Ce n’est pas pour rien si Guendouzi ou encore Veretout ont été très discrets dans cette rencontre. Son expérience a fait du bien à son équipe en fin de rencontre quand les Bleus poussaient.

  • Laïdouni (7) : dans la continuité de sa Coupe du monde, le milieu de Ferencvaros a encore livré une prestation très aboutie. Puissant dans l’impact, toujours solide dans les duels, facile techniquement, il arrive à fluidifier grandement le jeu de son équipe. Il aurait trouvé la faille d’une belle frappe du droit (52e). Un très gros match de sa part.

  • Maâloul (5) : le joueur d’Al Ahly a été aussi actif sur son couloir gauche. S’il a laissé des espaces défensivement, il a tenté d’apporter sur les attaques en tentant énormément de centres. Sans doute une consigne de son coach. Des centres qui n’ont pas toujours trouvé preneur. Il aurait pu faire encore plus mal aux Bleus surtout face à un Disasi qui n’est pas spécialiste du poste.

  • Ben Slimane (5,5) : le jeune attaquant de Brøndby a beaucoup donné. Et même s’il n’a pas su faire la différence avec le ballon, son placement a été plutôt utile pour les siens, car il a souvent gêné les premières relances françaises. Un match dans lequel il s’est sacrifié pour son équipe. Remplacé par Abdi à la 83e.

  • Ben Romdhane (6,5) : positionné en tant qu’ailier gauche dans un poste où il n’a pas trop l’habitude d’évoluer en club, le grand espoir de l’Espérance sportive de Tunis a eu une grosse activité sur son couloir gauche, mais on ne l’a pas trop vu offensivement. Mais dans la débauche d’énergie, ce milieu axial de formation a répondu présent et c’est sans doute ce qu’on lui demande. Prometteur pour un joueur qui faisait là ses grands débuts dans la compétition.

  • Khazri (7,5) : voir ci-dessus.

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