Espagne, Euro 2020 : les terribles confidences du conspué Alvaro Morata

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Morata avec sa sélection @Maxppp

Dans un entretien accordé à la presse ibérique, Alvaro Morata a avoué avoir vécu un véritable calvaire pendant le dernier Euro.

L'Euro semble bien loin derrière nous, et pourtant, la compétition qui a vu l'Italie conquérir le Vieux Continent n'a terminé qu'il y a cinq mois. Et s'il y a un joueur qui a été marqué par cette compétition, en dehors des joueurs de la Squadra Azzurra ou du survivant Eriksen et de ses partenaires bien sûr, c'est Alvaro Morata. On peut le dire, le buteur de la Roja est passé par toutes les émotions pendant ce tournoi. Conspué, encensé, critiqué puis encore porté aux nues, le joueur de la Juventus n'a pas vécu un Euro évident. Dans un entretien accordé à El Pais, il est revenu sur ces quelques semaines avec la Roja.

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« Les sifflets, c'est désagréable pour tout le monde. Quand ma famille ou mes amis essayent de leur enlever de l'importance en disant "c'est pas toi qu'ils sifflaient, c'est le changement du coach", je leur répondais : "imaginez mon cousin qui travaille à la station essence, s'ils commencent à le siffler et à l'insulter parce qu'il a fait tomber un petit peu d'essence". Il n'y a personne de parfait, nous ne sommes pas des machines, je sais ce qu'on exige de nous. Toutes les critiques respectueuses ou les sifflets ça ne peut pas me mettre en rogne, même si ça m'embête, mais il y a certains choses sur lesquelles nous devons avancer, comme dans la haine que nous montrons parfois. Il y a un problème d'éducation, j'ai vu des enfants avec leurs pères et ces derniers être pleins de rage, et c'est ça qu'apprend son fils. Mais je pense que les choses changent, les gens se rendent compte qu'il y a des limites. Sur le terrain ils peuvent insulter ou cracher, mais quand je suis dehors, ou ma femme, avec nos enfants, non, c'est différent », a lancé le joueur formé à l'Atlético et au Real Madrid.

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Des semaines très dures

Il faut dire qu'après la première rencontre de la Roja face à la Suède, celui qui appartient encore aux Colchoneros avait pris cher. Il avait ensuite un peu lavé son image en marquant face à la Pologne, avant d'en faire de même contre la Croatie en huitièmes, puis en signant l'égalisation face à l'Italie en demies. Il a ensuite raté le penalty qui a permis aux Italiens de filer en finale. Mais pour lui, plus question de se cacher ou de passer sous silence les soucis de santé mentale auxquels peuvent être exposés les joueurs. « Pour moi, gagner l'Euro aurait été une victoire, mais réussir à me remettre de cette situation qui était tragique l'est déjà », a notamment confié celui qui ne veut pas que « les joueurs se cachent ».

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« Il y a des fois où je me levais dans ma chambre et je n'avais envie de rien. Jusqu'à ce que je descende prendre le petit déjeuner, je voyais mes coéquipiers ou je parlais à ma femme au téléphone et je récupérais cette envie. Pendant que j'étais la personne la plus observée d'Espagne j'ai tiré un penalty face à la Slovaquie, qu'on a bien battu mais qui aurait pu nous éliminer. Ensuite, contre l'Italie, j'ai tiré celui qui nous a éliminé, mais je pense qu'il y a peu de gens qui auraient donné tout ce qu'ils ont comme moi pour gagner avec l'Espagne. [...] Je n'ai plus 20 ans, je ne peux plus être inquiété par ces choses. Mais c'était dur car j'étais dans ma chambre et je recevais des messages, je ne veux même pas parler des médias... Tu reçois des messages du type "regarde cet enclé ce qu'il a dit sur toi". C'est compliqué, mais j'ai eu des coéquipiers qui me traitaient comme un joueur de plus du groupe et pas comme celui que tout le monde descendait »*, a conclu le buteur. Comme quoi, le rêve de disputer un tournoi international avec son pays peut vite se transformer en cauchemar...

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