Ligue des Champions

Borussia Dortmund-Real Madrid : les notes du match

Le Borussia Dortmund a suivi l'exemple du Bayern Munich hier soir et a fait exploser le Real Madrid (4-1). La finale 100 % allemande se rapproche...

Par La Rédaction FM
10 min.
BV Borussia 09 Dortmund Robert Lewandowski Maxppp
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Assiste-t-on à une passation de pouvoir entre les cadors espagnols et allemands ? La question se posait à l’aube de la deuxième demi-finale de Ligue des Champions entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich, suite à l’écrasante victoire du Bayern face au Barça. Après un court round d’observation, l’impression se confirmait face à la domination du BVB sur un Real mis sous pression. La première alerte venait de Marco Reus, intenable, qui se faufilait dans la défense espagnole et cadrait sa frappe en bout de course, détournée par Diego Lopez (7e). Dans la foulée, c’est Lewandowski qui surgissait à la réception d’un centre de Götze pour ouvrir la marque et faire exploser le Signal Iduna Park (8e). Avec une meilleure maîtrise du ballon et une plus grande intensité dans les duels, le Borussia étouffait sans mal le Real, seulement réveillé par un Cristiano Ronaldo en jambes. Le Portugais, sur coup-franc direct, offrait la première occasion aux Merengues (23e), mais c’était bien trop peu. Car le Borussia ne desserrait pas l’étreinte. Reus mettait encore la défense madrilène au supplice et s’écroulait dans la surface suite à un contact avec Varane (41e). L’arbitre ne bronchait pas. Sur l’action suivante, une déviation de Modric était mal contrôlée par Hummels, qui laissait filer Higuain. Ronaldo se chargeait de conclure (42e), son 12e but en 11 matches de Ligue des Champions, record égalé. A la pause, Dortmund pouvait nourrir d’énormes regrets au regard de sa première période.

Des regrets mais pas d’abattement, loin de là. La première période était séduisante ? La seconde allait être aboutie. Dès la 50e minute, Lewandowski redonnait l’avantage au Borussia, en battant de près Lopez à la limite du hors-jeu. Cinq minutes plus tard, l’international polonais humiliait la défense madrilène avec un enchaînement râteau-frappe en lucarne en pleine surface. Le Real avait la tête sous l’eau, et personne à l’exception de Cristiano Ronaldo ne donnait l’impression de pouvoir prendre une bouffée d’air. Pire, il se tirait une balle dans le pied, Xabi Alonso offrant un penalty pour une faute sur Reus. Lewandowski se chargeait sans trembler du penalty. 4-1 et 4 buts du Polonais, le Real avait trouvé son bourreau. Un bourreau qui n’était pas loin du quintuplé si Diego Lopez n’avait pas détourné sa frappe (78e). Mourinho tentait d’influer sur le sort inéluctable de la rencontre en faisant entrer Benzema, Di Maria puis Kaka, mais rien n’y faisait, malgré une ultime action de Ronaldo (89e), le Borussia était définitivement plus fort. Comme le Bayern hier soir face au Barça. Les deux meilleures équipes de Bundesliga sont en train de remettre à jour une expression autrefois consacrée à la sélection germanique : le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin ce sont les Allemands qui gagnent. Le Real Madrid saura-t-il inverser cette maxime lors du match retour ?

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L'homme du match : Robert Lewandowski (9) : énorme prestation de l’avant-centre polonais. Auteur d’un quadruplé, il a mis le Real Madrid à ses pieds. Si sa première réalisation est un vrai but de renard (9e), les deux suivantes respirent la classe. Sur le troisième, son enchaînement contrôle râteau-frappe enchainée ne laisse notamment aucune chance au pauvre Diego Lopez (55e) et mystifie Pepe au passage. Son quatrième, sur pénalty (67e), vaut très cher pour la qualification en finale. Poison constant dans la surface adverse, il aurait pu s'offrir un quintuplé sans l'intervention miraculeuse du portier espagnol (78e). Impressionnant.

Borussia Dortmund :

  • Weindenfeller (6,5) : peu sollicité en première période, il touche son premier ballon à la 23e minute en s’imposant bien sur un coup franc lointain de Ronaldo. S’il ne peut rien sur le but du Portugais (43e), le capitaine allemand a permis à son équipe de conserver une avance considérable en vue du match retour. Ses bonnes sorties aériennes (29e, 37e) et ses interventions décisives en fin de matchs devant les attaquants madrilènes (89e, 90+3e) valent chères.

  • Piszczek (6,5) : s’il a parfois souffert face à la vitesse d’exécution de Cristiano Ronaldo, le Polonais s’est, dans l’ensemble, magnifiquement débrouillé pour contenir les déboulées du Portugais. Face à la faiblesse offensive de Madrid ce soir, il s’est permis de nombreux débordements sur son couloir, apportant le surnombre en attaque. Très actif en deuxième mi-temps, il sort épuisé, remplacé par Grosskreutz (83e).

  • Subotic (6) : moins technique et moins précis que ses partenaires sur les longues transmissions, le Serbe a fait le boulot en défense, bien aidé par l’apathie des attaquants madrilène. Rarement dépassé, ses bonnes interventions aériennes ont soulagé son équipe.

  • Hummels (5,5) : auteur d’une erreur grossière et inhabituelle pour lui, il plombe complètement la première période de son équipe (43e) en effectuant une passe en retrait beaucoup trop molle. Une erreur qui se paye cash en Ligue des Champions. Dommage puisque l’international allemand s’était montré solide dans les duels jusqu’alors. Très concentré en seconde période.

  • Schmelzer (7,5) : positionné très haut sur son couloir sur les phase offensives de son équipe, il constamment offert des solutions à ses partenaires de l’attaque. Bon dans la relance, il a profité de l’absence d’adversaire direct pour déborder durant toute la rencontre. Le troisième but (55e) vient d’ailleurs d’un énième débordement du latéral.

  • Bender (7) : très bon match de la part du jeune milieu de terrain. Appliquant un pressing de tous les instants, il a récupéré un nombre incalculable dans l’entrejeu. Doté d’une très bonne qualité de passe, il a régulièrement trouvé ses partenaires dans la profondeur (6e, 44e). Très précieux jusqu’au bout, il a livré un match de patron.

  • Gundogan (8) : que ce soit à la récupération ou pour orienter le jeu de son équipe, le milieu de terrain a tout bonnement été énorme. C’est simple, tous les ballons du Borussia passaient par lui. Capable de se projeter très rapidement vers l’avant, il aurait pu s’offrir un but génial sans l’intervention de Diego Lopez (62e). Ses passes lumineuses, toujours dans le bon tempo, ont régalés les attaquants de son équipe.

  • Blaszczykowski (6) : peut-être la déception offensive de la soirée côté allemand. Collé à sa ligne en première période, il a eu du mal à tirer son épingle du jeu alors que son équipe faisait le jeu. Hormis un débordement intéressant (30e), le virevoltant ailier droit n’a pas proposé grande chose si ce n’est de bonnes combinaisons dans la moitié de terrain adverse. Remplacé par Kehl (82e).

  • Götze (6,5) : plus discret qu’à l’accoutumée, le désormais futur-ex joueur du Borussia a tout de même fait parler sa technique remarquable sur chacune de ses prises de balles. Excellent passeur, son jeu court, dans les petits espaces, n’avait pas d’égal ce soir sur la pelouse. Dommage qu’il ne se soit pas montré plus disponible dans la zone de vérité.

  • Reus (8,5) : difficile de faire plus explosif que lui ce soir. Impliqué sur les trois buts de son équipe, c’est également lui qui provoque le penalty (65e) qui va mettre K.O le Real. Capable d’éliminer ses adversaires avec une facilité à faire pâlir Cristiano Ronaldo, l’ancien joueur de M'Gladbach a fait vivre un véritable enfer aux défenseurs espagnols. Trop vif, les hommes de José Mourinho étaient contraints de faire faute pour l’arrêter. Altruiste à défaut d’être réaliste (6e, 25e), il a offert deux passes décisives à Lewandowski (9e, 50e). Un régal.

  • **Lewandowski (9) :**lire ci-dessus.

Real Madrid :

  • Lopez (4) : abandonné par sa défense ce soir, il a vécu une terrible soirée. Il a d'abord repoussé l'échéance (7e), avant de s'incliner face au talent de Lewandowski, d'un réalisme exceptionnel. Il a évité une déroute plus conséquente avec une belle parade sur une frappe du Polonais (78e).

  • Ramos (4) : il n'a pas retrouvé toutes ses sensations de latéral droit, se portant moins à l'offensive qu'à son habitude. Mais il a aussi été l'un des plus courageux côté madrilène, ne renonçant jamais. Défensivement, il a eu un mal fou à contrôler Reus et Götze.

  • Pepe (2) : il a fait une drôle de connaissance ce soir, un certain Robert Lewandowski, qui lui a fait vivre un calvaire. Il se fait dépasser par le Polonais sur le premier et le troisième but et n'est pas exempt de reproche sur le second. En retard au duel, il a été dépassé par l'envie des attaquants adverses. Un match catastrophique.

  • Varane (3) : à Galatasaray, il avait souffert face à Drogba. Là encore, il a éprouvé bien plus de mal qu'en Liga, et n'a jamais été le maître des airs dans les duels. Trop lâche au marquage sur le second but, il est malheureux sur le 3e but, où son dégagement de la tête a atterri dans les pieds de Pisczek. Même ses relances, l'un de ses points forts, n'ont pas été au rendez-vous.

  • Coentrão (3) : pas facile de contrôler les déboulés de Kuba ! Le Portugais a vécu une sale soirée, à l'instar de ses partenaires. Les mouvements allemands dans la profondeur l'ont rendu fou. Offensivement, il a tenté de combiner avec Ronaldo, mais n'a pas été inspiré dans ses choix.

  • Alonso (3) : mais où était passé le génial distributeur ce soir ? L'Espagnol a été submergé par le pressing allemand, a affiché un déchet surprenant et a récupéré trop peu de ballons. Pire, il se rend coupable de la faute sur Reus dans la surface, qui a provoqué le 4e but de Lewandowski. Remplacé par Kaka dans le dernier quart d'heure.

  • Khedira (4) : certes, il n'est pas beau à voir jouer, mais ce soir, il a servi dans un domaine où le Real Madrid était dépourvu d'envie : le combat. Il s'est battu, récupérant quelques ballons intéressants. Malheureusement, il n'a pas été très lucide balle au pied, avec trop de déchet. Averti (54e), il a eu le mérite de ne jamais baisser les bras.

  • Modric (3) : quasiment invisible en première période, il a trop souffert face au pressing allemand. Placé en soutien de Higuain, il n'a pas eu l'influence nécessaire pour permettre à son équipe de sortir la tête de l'eau. Il a toutefois été important sur le but madrilène, avec sa déviation en aile de pigeon. Un peu mieux en seconde période, avec quelques passes bien senties dans l'axe, mais c'était trop peu. Remplacé par Di Maria (68e), qui a tenté de faire la différence individuellement, sans succès.

  • Özil (3) : lui qui a été biberonné au football allemand pouvait-il se douter de la furie qui allait s'abattre sur le Real Madrid ? Toujours est-il qu'il n'a lui pas su être à la hauteur de l'évènement. Décalé à droite, il a été mangé par Schmelzer. Replacé dans l'axe après la sortie de Modric, il n'a pas fait mieux, avec des mauvais choix et des ballons lâchés bien trop tard.

  • Ronaldo (6) : le seul Madrilène à son niveau ce soir. Le seul aussi qui a entretenu l'illusion que le Real Madrid pouvait rivaliser. Du moins pendant une mi-temps. Un coup-franc cadré à la 24e pour enfin mettre à contribution Weidenfeller a lancé sa soirée. Ses nombreuses chevauchées ont parfois déstabilisé la défense allemande mais il état bien trop esseulé. Avec son but (42e), il permet toutefois au Real Madrid de croire à une remontée lors du match retour. Il aurait pu inscrire un second but en fin de match (89e) mais a buté sur Weidenfeller. Lui ne méritait pas telle fessée ce soir.

  • Higuain (2) : un match cauchemar pour lui. Coincé entre Hummels et Subotic, il n'a pas existé. Son premier fait d'armes dans le match : un beau retour dans sa propre surface pour annihiler une percée adverse, c'est dire. Certes, il a su profiter de l'erreur de Hummels pour offrir le but égalisateur à Cristiano Ronaldo. Avant de retomber dans l'anonymat. Remplacé par Benzema (68e), qui s'est plus montré que l'Argentin, tentant de combiner dans l'axe, sans se créer d'occasions.

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