5 choses à savoir sur Paul Mitchell, l’homme pressenti pour devenir le nouveau directeur sportif de Monaco

Par Maxime Barbaud
5 min.
Paul Mitchell ici en compagnie de Ralf Rangnick @Maxppp

Inconnu du grand public en France, Paul Mitchell (38 ans) est pourtant un acteur majeur du milieu du football depuis plusieurs années maintenant. C'est bien pour cela que l'AS Monaco souhaite lui offrir le poste de directeur sportif.

Le nom de Paul Mitchell ne vous dit sans doute pas grand-chose. Et pourtant. L'Anglais de 38 ans, qui est pressenti pour devenir le nouveau directeur sportif de l'AS Monaco, possède toutes les qualités recherchées par Oleg Petrov. Expérimenté, connaisseur de plusieurs marchés européens et doté d'un gros carnet d'adresses qu'il s'est constitué au fur et à mesure de sa carrière à Southampton, Tottenham et Leipzig, il est une pointure dans le milieu. Ce CV international a probablement fait la différence aux yeux des dirigeants asémistes, qui ne souhaitaient pas d'un directeur sportif porté sur la Ligue 1.

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Un passé d'ancien joueur

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Avant d'occuper son rôle actuel, Paul Mitchell a eu un petit passé de joueur dans les 2e et 3e divisions anglaises. Formé à Manchester City et Wigan, le défenseur ou milieu de terrain ne s'est jamais véritablement imposé chez les Latics. Il enchaîne les prêts à Halifax Town, Swindon Town et Milton Keynes Dons, qui l’enrôle définitivement en 2005. En tout, il restera 5 ans chez le MK Dons, assorti de deux nouveaux prêts à Wrexham puis Barnet. Une vilaine blessure à la cheville le contraint en 2009 à stopper prématurément sa carrière. Les Dons lui proposent alors d'occuper un rôle d'ambassadeur, avant d'être nommé un an plus tard chef du recrutement avec l'arrivée du nouvel entraîneur Karl Robinson. Mitchell a maintenant un pied à l'étrier. Son bon boulot en League One tape dans l’œil des dirigeants de Southampton qui le débauche en 2012. Six mois plus tard, le club fait son retour en Premier League. Son nouveau chef du scouting réalise un recrutement bien senti avec les venues de Nathaniel Clyne, Maya Yoshida ou encore Steven Davis. Pochettino débarque en janvier de l'année suivante et les Saints accrochent une historique 8e en Premier League. Avant de suivre l'Argentin à Tottenham, Mitchell offre en cadeaux d'adieu à Southampton Sadio Mané, Graziano Pellè et Dusan Tadic.

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Un feeling avec Pochettino

Le courant passe bien avec Mauricio Pochettino. En novembre 2014, Mitchell file à Tottenham. Ensemble, ils bâtiront une équipe redoutable, jamais vainqueur, mais qui atteindra en point d'orgue la finale de la Ligue des Champions 2020. Le directeur du recrutement est l'oeuvre pour le recrutement de Dele Alli, repéré à Milton Keynes, Toby Alderweireld arraché à l'Atlético de Madrid, Heung-Min Son du Bayer Leverkusen, ou encore Kieran Trippier, qui faisait les beaux jours de Burnley. En 2016, les rapports avec la direction deviennent tendue. Surtout, Mitchell est de plus en plus frustré par son rôle où de trop nombreuses contraintes viennent compliquer sa tâche. En plus de cela, le mercato estival avec pas loin de 80 M€ dépensés pour Victor Wanyama, Vincent Janssen, Moussa Sissoko et Georges-Kévin Nkoudou ne convainc pas. Il dépose sa démission en août avec un préavis de 16 mois. Pochettino peine à cacher son désarroi. «Ce sont des choses personnelles qui se sont passées. Nous travaillons ensemble depuis de Southampton et je suis très déçu.» En attendant l'échéance de son départ, il poursuit sa tâche dans une ambiance un peu curieuse comme en atteste un article du Guardian de l'époque. Finalement, c'est le RB Leipzig qui le récupère en février 2018.

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Un fin connaisseur du marché international

C'est l'une des raisons pour laquelle Monaco souhaite l'engager. Comme l'explique L'Equipe ce dimanche, l'ASM ne souhaite pas d'un directeur sportif français et étiqueté "Ligue 1". Elle souhaite avoir accès à un réseau beaucoup plus large et Paul Mitchell dispose de cette vision internationale. Au cours de sa carrière, il n'a pas hésité à aller chercher des talents dans les divisions inférieures et dans des championnats moins scrutés. On pense notamment à la venue d'un Sadio Mané à Southampton, qui sortait de deux très belles saisons avec Red Bull Salzbourg, ou encore à Nordi Mukiele, un parfait inconnu en Allemagne mais dont la valeur était en train de grimper en flèche après deux ans à Montpellier. Pour Marcelo Saracchi, la réussite saute moins aux yeux, lui qui est actuellement prêté à Galatasaray. Voilà donc un profil parfait pour Monaco, qui a besoin de dégraisser sa masse salariale et ses 70 joueurs sous contrat, tout en repérant des jeunes pépites capables d'exploser au haut niveau dans les années à venir.

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Paul Mitchell, une grosse cote dans le milieu mais encore inconnu en France

L'anglais est très loin d'être un inconnu. Son nom résonne désormais dans tous les pays majeurs de football. A Leipzig, il est bien plus qu'un directeur sportif, il est devenu directeur stratégie de Red Bull en septembre dernier. C'est lui qui coordonne la galaxie Red Bull et tous ses clubs satellites. Un poste de premier plan qui oblige à rencontrer le gratin dans le milieu. Avant de devenir le favori de l'AS Monaco et même de signer son dernier contrat avec Red Bull en début de saison, Paul Mitchell a vu son nom revenir avec insistance en Angleterre. C'est bien simple, les meilleurs clubs de Premier League ont couché son nom pour gérer leur recrutement. Ce fut le cas pour Manchester United notamment, et de manière moins importantes pour Chelsea et Arsenal, à en croire les informations de Sky Sports. Car Mitchell a une autre réputation, celle de favoriser l'éclosion de jeunes joueurs formés au club. En d'autres termes, il n'est pas du genre à recruter un joueur qui pourrait bloquer la montée en puissance d'un jeune vers l'équipe première.

Un poste clé chez Red Bull mais trop éloigné du terrain

Arrivé comme chef du recrutement au RB Leipzig en février 2018, Paul Mitchell a gagné la confiance de ses dirigeants. Son profil a même été glissé aux grands chefs de la marque à la boisson qui donne des ailes. Un an et demi après son arrivée, il est carrément promu directeur de la stratégie de Red Bull, un rôle se rapprochant du poste de directeur technique. Il est désormais responsable de la philosophie globale et de sa mise en œuvre. Il doit superviser, coordonner, mettre en relation l'ensemble des clubs de la marque (New York Red Bull, Red Bull Salzbourg, RB Leipzig, FC Liefering, Red Bull Bragantino) mais ne gère plus le recrutement, les négociations de contrat, etc. C'est aussi là que Monaco a su saisir sa chance alors que Mitchell a tout pour être heureux. L'Equipe avance une hypothèse : le terrain manque à l'Anglais. Sur le Rocher, il retrouverait ce contact, tout en ayant la possibilité de rester dans la coordination d'un projet plus global en redynamisant le lien entre l'ASM et le Cercle Bruges.

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