PSG : l’Italie s’en prend au choix Lucas Chevalier
Recruté pour remplacer Gianluigi Donnarumma, l’ancien Lillois a été désiré par Luis Enrique parce qu’il possèderait un meilleur jeu au pied que l’Italien. Mais de l’autre côté des Alpes, cet argument ne passe pas.

Luis Enrique n’est pas du genre à se défiler. Logiquement interrogé hier en conférence de presse sur le cas Donnarumma, l’entraîneur espagnol du Paris Saint-Germain a confirmé que c’est bien lui qui a demandé à faire partir le Transalpin. « Ce sont des décisions difficiles, mais j’assume la responsabilité du choix qui a été fait. S’ils étaient faciles à prendre, n’importe qui les prendrait. Ils ont à voir avec le profil de gardien de but dont mon équipe a besoin ».
Pour justifier son choix et expliquer les 40 M€ (+ 15 M€ de bonus) investis sur Lucas Chevalier, l’homme fort du club de la capitale a fait savoir qu’il souhaitait un portier meilleur que Gianluigi Donnarumma dans son jeu au pied. L’Italien a souvent été critiqué à ce sujet, ses relances hasardeuses ont parfois donné quelques sueurs froides à son entraîneur, mais « Gigio » pensait sûrement que ses dernières prestations XXL en Ligue des Champions suffisaient à le maintenir dans les cages parisiennes. En vain.
«L’histoire du « il est meilleur avec ses pieds », excusez-moi, mais c’est une connerie.»
Une désillusion partagée hier soir par l’agent du joueur, Vincenzo Raiola. «Je comprends la nécessité d’engager un nouveau gardien, mais dégager Gigio après tout ce qu’il a fait pour le club, c’est un manque de respect flagrant que j’évaluerai ça avec mes avocats. Même si l’entraîneur a accepté, il travaille aussi pour le club et, avec mes avocats, nous souhaitons mieux comprendre sa position». Luis Enrique n’a visiblement pas réfléchi de la même manière et l’Italie est une nouvelle fois venue prendre la défense de son champion d’Europe.
Gardien titulaire de la Nazionale lors des Coupes du Monde 1994 et 1998, Gianluca Pagliuca estime que l’argument du coach parisien n’a aucun sens. « L’histoire du « il est meilleur avec ses pieds », excusez-moi, mais c’est une connerie. Donnarumma est le meilleur au monde et sans lui, je ne sais pas où en serait le PSG en Ligue des Champions aujourd’hui. Mais le fait est que les entraîneurs s’obstinent à vouloir un gardien doué pour lancer l’action, et c’est une grave erreur. Le gardien doit être doué pour arrêter les tirs. Point barre », a-t-il déclaré dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. Un avis partagé dans le journal au papier rose par l’ex-portier de la Juventus (1992-2002), Michelangelo Rampulla.
Chevalier plus que jamais sous pression
« Oui, le gardien doit arrêter les tirs. Dans le football, il faut marquer des buts et on ne marque pas de but à 100 mètres… donc, ce sont surtout les attaquants qui doivent utiliser leurs pieds. Mes meilleurs joueurs avec leurs pieds ? Donnarumma, Courtois et Alisson. Ça ne sert à rien de partir de bas, parce que si les autres se referment comme un mur en t’attendant, tu peux partir comme tu veux… » Enfin, l’ancien coach de Parme et d’Empoli, Roberto D’Aversa, concède que le PSG a recruté un bon gardien et que l’évolution du jeu au pied est un constat réel. Mais lui aussi estime que la qualité première d’un gardien est de faire des arrêts importants.
« Chevalier est très bon, mais que dire de ce qu’a fait Donnarumma ? Il a largement contribué à la qualification en Ligue des Champions… Aujourd’hui, la construction à partir de la base est importante, d’une certaine manière, la tendance va dans ce sens ; mais lorsque les forces en jeu sont équivalentes, lorsque les buts comptent vraiment, qu’est-ce qui peut faire la différence ? Un gardien qui arrête les tirs. Lorsque deux équipes de même niveau s’affrontent, eh bien, les avantages vont à l’équipe qui a un numéro un qui sauve. Donc : le football a évolué et il est normal d’avoir cette qualité dans l’équipe, mais la première chose à laquelle il faut faire attention, et qui vous rend plus serein, c’est que votre gardien soit là quand vous en avez besoin. » Annoncé comme titulaire ce soir en Supercoupe d’Europe face à Tottenham, Lucas Chevalier a plus que jamais la pression.
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