Coupe du Monde 2018 : tout ce qu’il faut savoir sur la Serbie

Par Aurélien Macedo
6 min.
Aleksandar Kolarov @Maxppp

Absente du mondial brésilien en 2014, la Serbie fait son retour en Coupe du Monde pour cette édition 2018. En difficulté ces dernières années, les Aigles Blancs ont su ronger leur frein. Mêlant expérience et jeunesse, cette formation souhaite s'extraire d'un groupe E assez homogène.

Sélection relativement jeune suite à la fin de la Yougoslavie (2002) puis de la Serbie-et-Monténégro (2006), la Serbie n'a connu qu'une seule compétition au cours de la dernière décennie. Soit la Coupe du monde 2010 pour une élimination dès le premier tour. De plus la dernière campagne qualificative avait viré au fiasco. Placé dans le groupe I en compagnie du Portugal, du Danemark et de l'Albanie, la Serbie n'a jamais su se montrer en mesure de se qualifier pour l'Euro 2016 avec seulement quatre points inscrits en huit journées. Un véritable marasme dont la Serbie ne semblait pas pouvoir se relever rapidement.

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Un parcours sérieux

Situés dans le troisième chapeau au moment du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde, les Aigles Blancs pouvaient s'attendre à tomber sur un groupe difficile. Si la Serbie évitait les grosses nations, elle se trouvait dans une poule homogène avec l'Irlande, le Pays de Galles, l'Autriche, la Géorgie et la Moldavie. Des équipes abordables et qui laissaient présager d'une lutte avec les trois premières cités. Tout débutait par la réception de l'Irlande. Un match prometteur pour les joueurs de Slavoljub Muslin qui enchaînaient. Après une victoire autoritaire contre la Moldavie (3-0), les Serbes prenaient le meilleur sur l'Autriche (3-2). Lancés parfaitement vers la Russie, les coéquipiers d'Aleksandar Kolarov continuaient leur bonhomme de chemin contre le Pays de Galles (1-1) et la Géorgie (3-1).

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En tête du groupe D à mi-parcours, les Serbes pouvaient prendre une solide option pour la qualification en recevant le Pays de Galles pour la sixième journée des éliminatoires. Un match qui avait des odeurs de tournant. Si Aaron Ramsey ouvrait le score sur penalty (35e), Aleksandar Mitrović parvenait à égaliser en fin de rencontre (74e). Un match nul (1-1) qui mettait la Serbie dans les meilleures dispositions. Porté par cette bonne performance, la sélection de Slavoljub Muslin prenait le meilleur sur Moldavie (3-0) et l'Irlande (1-0). Deux succès qui offraient à la Serbie une belle occasion de se qualifier face à l'Autriche. Malgré un but hâtif de Luka Milivojević (11e), les Aigles Blancs perdaient le fil et la rencontre (3-2). Dos au mur, les coéquipiers de Nemanja Matić devaient s'imposer face à la Géorgie pour rejoindre la Russie. Finalement, Aleksandar Prijović inscrivait un but en toute fin de match et compostait le billet de la Serbie pour la prochaine Coupe du monde.

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Mladen Krstajić, le novice

Malgré un excellent parcours lors des qualifications où il a qualifié la Serbie pour le mondial, Slavoljub Muslin quittait la sélection le 30 octobre 2017 suite à un accord à l'amiable. Logiquement, son adjoint Mladen Krstajić débutait l'intérim avant d'être confirmé dans ses fonctions le 29 janvier dernier. Loin de mettre les supporters d'accord, il a subi de nombreuses critiques après une défaite de la Serbie contre le Maroc en mars dernier (2-1) avant de répondre par une victoire contre le Nigéria (2-0). N'ayant jamais occupé le moindre poste d'entraîneur, l'homme de 44 ans a occupé le poste de directeur sportif du Partizan Belgrade. D'ailleurs il occupe toujours le poste de président du club bosniaque du Radnik Bijeljina. Une double casquette assumée pour l'ancien défenseur. En tant que joueur, il a porté le maillot du Werder Brême - avec qui il a gagné la Bundesliga en 2004 - et de Schalke 04.

Un effectif complémentaire

Comme souvent, la Serbie affiche des individualités fortes. Entre Aleksandar Kolarov à l'arrière et Nemanja Matić dans l'entrejeu, elle dispose de véritables leaders techniques. Toutefois, différents secteurs de jeu souffrent de grandes carences. Indéboulonnable dans les buts serbes depuis près d'une décennie Vladimir Stojković (34 ans) commence à souffrir du poids des années. S'il possède une bonne expérience internationale, actuellement, il profite surtout du manque de relève à ce poste. Prédestiné à prendre sa suite, Predrag Rajković (22 ans), n'a toujours pas réussi à s'affirmer. La défense présente quant à elle davantage de garanties. Outre Aleksandar Kolarov, la charnière Branislav Ivanović-Duško Tošić se distingue par sa solidité. Complémentaires, les deux joueurs seront épaulés par Antonio Rukavina sur le côté gauche. Néanmoins, Matija Nastasić aurait du être un des leaders de cette défense mais le joueur de Schalke 04 a dû déclarer forfait pour cause de blessure.

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La grande force de la Serbie reste toutefois son milieu de terrain. Notamment sa paire de relayeurs. Même s'il a peu joué lors des derniers rassemblements suite à des pépins physiques, Sergej Milinković-Savić devrait être aligné auprès de Nemanja Matić. Un duo parfaitement complémentaire mêlant physique, jeu court, jeu long et efficacité. Une véritable rampe de lancement qui devrait alimenter les joueurs de couloirs comme Dušan Tadić et Filip Kostić. Placé dans l'axe en soutien de l'avant centre, Adem Ljajić fera valoir ses qualités de soliste. La pointe de l'attaque sera quant à elle occupée par Aleksandar Mitrović. Performant en sélection, ce dernier a vécu un début de saison difficile avec Newcastle. Prêté à Fulham, il revit et affiche 12 buts en 17 rencontres. Fort de ces statistiques flatteuses, il devrait arriver avec un excellent capital confiance pour cette compétition. Toutefois, le risque de le voir plafonner contre une grosse nation n'est pas à exclure.

Le joueur clé : Aleksandar Kolarov

Jugé comme indésirable par Pep Guardiola à Manchester City, Aleksandar Kolarov est arrivé à Rome sur les talons. Ancien joueur de la Lazio, le Serbe arrivait chez l'ennemi de toujours. Un mariage qui s'annonçait loin d'être évident. Pour autant, le latéral gauche n'était pas impressionné et mettait vite tout le monde d'accord. Rapidement devenu incontournable, il s'avérait précieux d'un point de vue offensif (3 buts et 14 passes décisives). Une renaissance pour le natif de Belgrade qui se distinguait comme l'un des hommes forts de la Roma. Notamment dans le parcours du club de la Louve en Ligue des Champions. Pour continuer son formidable exercice, Aleksandar Kolarov va devoir se montrer à la hauteur lors de la Coupe du monde. Éliminé au premier tour en 2010, il va participer pour la seconde fois à la plus prestigieuse des compétitions. Véritable cadre de son équipe à l'image de Branislav Ivanovic ou encore Nemanja Matic, il va devoir enchaîner les kilomètres et faire parler la poudre pour aider la Serbie à s'extraire d'un groupe compliqué.

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La liste de la Serbie :

Gardiens de but : Vladimir Stojkovic (Partizan Belgrade), Predrag Rajkovic (Maccabi Tel-Aviv), Marko Dmitrović (Eibar)

Défenseurs : Aleksandar Kolarov (Roma), Antonio Rukavina (Villarreal), Milan Rodic (Etoile Rouge), Branislav Ivanovic (Zenit Saint-Pétersbourg), Uros Spajic (Krasnodar), Milos Veljkovic (Werder Bremen), Dusko Tosic (Guanghzhou R & F), , Nikola Milenkovic (Fiorentina)

Milieux de terrain : Nemanja Matic (Manchester United), Sergej Milinkovic-Savic (Lazio), Dusan Tadic (Southampton), Filip Kostic (Hambourg), Adem Ljajic (Torino), Luka Milivojevic (Crystal Palace), Nemanja Radonjic (Etoile Rouge), Andrija Zivkovic (Benfica) et Marko Grujic (Liverpool)

Attaquants : Aleksandar Mitrovic (Fulham), Aleksandar Prijovic (PAOK Thessalonique), Luka Jovic (Eintracht Francfort).

Les maillots de la Serbie :

Maillot Domicile :

Maillot extérieur :

Le programme de la Serbie dans le Groupe E :

  • Costa Rica - Serbie, 17 juin à 14h sur beIN Sports
  • Serbie - Suisse, 22 juin à 20h sur beIN Sports
  • Serbie - Brésil, 27 juin à 20h sur beIN Sports
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