Le ras-le-bol général des anciens de l'OM

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
André Villas-Boas et ses joueurs pendant une pause fraîcheur @Maxppp

Désastreux à Porto mardi soir alors qu'une première révolte était attendue, l'Olympique de Marseille désespère ses amoureux, en premier desquels on trouve ses anciens joueurs et entraîneurs. Ces derniers ont la dent dure face à la situation.

De l'avis du plus grand nombre, le meilleur Marseillais mardi soir était bien Eric Di Meco, consultant pour RMC. Ancien latéral rugueux du club phocéen, il en avait gros sur la patate en commentant la rencontre de son équipe de cœur, apathique face à Porto. Et il n'a pas manqué de le faire savoir, sortant du traditionnel rôle d'expert. « Enlevez toutes les cordes, tous les câbles qui pourraient servir de potence, je suis au bord du (suicide) », a-t-il par exemple lancé, avant d'énumérer les amis qui lui envoyaient des textos. Cela en dit long sur l'effet généré par cette rencontre désastreuse pour le club phocéen, dont la devise Droit au but est galvaudée par l'équipe actuelle.

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Les anciens de la maison olympienne qui sont devenus consultants sur les diverses chaînes ou radios ont livré chacun à leur façon leur désarroi et leur colère face au spectacle proposé en Ligue des Champions depuis le début de la compétition. « Les joueurs doivent se dire quand ils rentrent sur le terrain, je vais mettre le coeur, gagner les duels, mettre les pieds, car je représente Marseille. Tous les joueurs n’ont pas la possibilité de mettre le maillot de l’OM. C’est un maillot qui est lourd à porter, on doit avoir du caractère et de la personnalité, ça, ça veut dire jouer pour l’OM. On dit toujours, mouillez le maillot, mais mardi soir le maillot n’était pas mouillé », a par exemple lancé Fabrizio Ravanelli sur Téléfoot La Chaîne.

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Les anciens sont choqués

Dans son édition du jour, le quotidien La Provence a contacté d'anciens joueurs qui ont livré des mots forts, comme Manuel Amoros. « Oh ! C'est la coupe d'Europe ! Tu représentes un club français dans la plus belle compétition européenne. Il faut se battre, se lever le cul, mais il n'y a rien du tout, c'est d'une pauvreté absolue. Les joueurs subissent et le coach n'est pas très bon non plus dans sa com'. Il dit que c'est de la merde, mais c'est lui qui met tout en place. » Pascal Olmeta, lui, s'est chargé de dézinguer Dimitri Payet avec son bagout légendaire. « Quand tu es professionnel, ce n'est pas normal de faire 100 kilos ! C'est ne pas aimer son club. À mon époque, la question aurait été vite réglée ! Quand quelque chose ne va pas, tu le dis, tu aides l'autre à se remettre sur les rails. Et encore, ils ont la chance de ne pas avoir les supporters. »

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L'OM a pourtant connu moult désillusions ces dernières saisons, des résultats en dents de scie, des défaites douloureuses face au PSG, mais rien n'a jamais provoqué un tel rejet, de la part des supporters comme des ex-joueurs. Élie Baup, entraîneur de l'OM qui avait récolté 0 point dans un groupe composé d'Arsenal, Naples et Dortmund, a forcément repensé à son aventure. « Voir ce match, entendre Mandanda complètement défait à la fin, ça m'a replongé des années en arrière et ça m'a foutu la tête à l'envers. L'histoire se répète, ça rappelle de mauvais moments... », dit-il, avant de rappeler que l'OM avait bien plus bataillé à l'époque, ce qui est loin d'être faux, comme nous vous l'avions rappelé.

Un fatalisme total

Ce qui génère autant de colère et de honte, c'est aussi la sensation qu'il sera difficile, voire impossible, d'améliorer les choses, comme l'expose Benoît Cheyrou dans les colonnes de La Marseillaise. « Pour l’OM dans cette version, c’était mission impossible. Maintenant, est-ce que dans cette configuration, avec les mêmes joueurs, André Villas-Boas peut arriver à améliorer les choses ? J’en doute. Sa tâche est très compliquée. Et si cette équipe peut exister en championnat, elle n’est pas faite pour exister en Ligue des Champions. » Il est rejoint par l'ancien milieu du club Marcel Dib, qui dès le coup de sifflet final, avait dit sa peine face à la situation.

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« L'équipe n'a pas le niveau. Pour tous ceux qui ont joué à l'OM, ça fait mal de voir ça. On a toujours eu des leaders. Là, ça manque de leaders. Il y a de bons jeunes, mais ils doivent être entourés. (…) Si c'est pour jouer avec une équipe qui n'a pas le niveau, je me demande ce qu'on fait dans cette compétition C'est flagrant ». « De la merde », a répondu Andre Villas-Boas en conférence de presse, avec une franchise confondante. Le coup de gueule général des ex-Olympiens, alimenté aussi par les stars marseillaises du web, peut-il provoquer une révolte ?

Tout n'est pas perdu, et l'OM peut espérer une qualification en Ligue Europa en sachant qu'il doit recevoir Porto et l'Olympiakos à l'Orange Vélodrome. Même cette possibilité ne redonne pas un semblant de sourire à Marcel Dib. « Il ne faut pas regarder ça. Le problème est profond. Il faut s'occuper du championnat qui arrive. La Ligue Europa, si c'est pour tomber sur un club allemand, espagnol ou anglais... Ça ne sert à rien de la jouer. Pour faire quoi ? » Le moral est totalement à plat, et il faudra des améliorations significatives pour redonner le sourire au peuple marseillais.

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