RC Lens-FC Séville : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Medina face à Séville @Maxppp

Malgré une première période calamiteuse, le RC Lens a su valider son ticket pour la Ligue Europa en battant le FC Séville (2-1). Le club nordiste achève ainsi en beauté sa campagne de Ligue des Champions, même si tout n’a pas été simple…

Une place en barrages d’Europa League. C’est ce qui était en jeu ce soir à Bollaert. Le Séville FC, quatrième de ce groupe B de la Ligue des Champions, se déplaçait ainsi en terres artésiennes pour y affronter les Sang-et-Or, troisièmes. Les deux formations n’avaient plus aucune possibilité de se qualifier pour les huitièmes de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes, mais avaient à coeur de continuer l’aventure continentale du côté de sa petite soeur, par ailleurs compétition fétiche de l’écurie andalouse. Pour ce duel, Franck Haise devait composer sans Machado, mais pouvait tout de même aligner une belle équipe, avec ce trio Sotoca-Pereira da Costa-Wahi en pointe. En face, une équipe complètement décimée avec jusqu’à 14 absents…

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Le début de partie était plutôt à l’avantage des Andalous, qui montraient un peu plus de mordant. Les Lensois n’y étaient pas vraiment, à l’image de ce coup franc indirect pour Séville dans la surface française suite à une passe de Danso à Samba (7e). Dominateurs, les hommes de Diego Alonso n’étaient cependant pas très dangereux, si ce n’est sur quelques ballons bien sentis de Rakitic sur coup de pied arrêté. C’était donc une possession assez stérile de l’équipe espagnole, aidée par des Lensois qui ne proposaient pratiquement rien et semblaient même jouer avec la peur au ventre. Il fallait tout de même attendre la demi-heure de jeu pour que Samba soit réellement inquiété, avec une sacrée claquette sur une demi-volée de Rakitic.

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Une fin de match passionnante

Le chrono défilait, et c’était finalement à l’avantage de Lens, qui arrivait à la mi-temps avec ce score nul et vierge. Les Sang-et-Or tenaient malgré leur manque d’enthousiasme dans le jeu - aucun ballon touché dans la surface adverse sur toute la première période ! - alors que Séville accusait les nombreuses absences dans le secteur offensif. La deuxième période démarrait sur une dynamique similaire, même si les Lensois mettaient un peu plus le pied sur le ballon et semblaient, par moments, afficher des intentions un peu plus offensives. Les Sang-et-Or ont même eu un coup de pouce du destin, puisqu’ils ont bénéficié d’un penalty (60e), quelques minutes après une frappe de Pedrosa sur la barre (58e). C’est Frankowski qui se chargeait de transformer cette tentative, obtenue par Medina, prenant Dmitrovic à contre-pied (1-0, 63e).

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Les hommes de Franck Haise n’étaient cependant pas totalement à l’abri, et derrière, En-Nesyri sonnait un nouvel avertissement. La frappe du Marocain, bien positionné dans la surface, était cependant bien captée par Samba (68e). Séville allait ensuite bénéficier à son tour d’un penalty. Medina, dans sa surface cette fois, accrochait En-Nesyri (75e). Sergio Ramos s’élançait… et manquait sa tentative ! L’ancien du PSG voyait ainsi Samba stopper sa tentative. Mais c’était à retirer puisque le gardien lensois n’avait pas le pied sur sa ligne, et cette fois, le défenseur central espagnol ne se manquait pas et transformait une belle panenka (1-1, 79e). Il écopait d’un jaune dans la foulée après avoir mis un coup à Samba. Un geste qui aurait pu lui valoir un rouge, clairement… La fin du match était donc haletante, et malgré les sept minutes de temps additionnel, Lens a tenu, allant même jusqu’à inscrire ce but de la victoire, oeuvre de Fulgini. Un joli ballon piqué après un service de Sotoca, qui consolidait cette troisième place des Lensois. L’équipe de Franck Haise disputera donc les barrages de la Ligue Europa face à un deuxième de groupe !

L’homme du match : Medina (5,5) : lui qui aime batailler a eu de quoi faire avec les Sévillans, particulièrement déterminés. À la lutte avec Ramos sur les coups de pied arrêtés, il a eu fort à faire. Mais avec sa grinta et son envie, il s’est une nouvelle fois distingué. La preuve, c’est son appel rageur plein axe qui a changé le scénario de la rencontre. Touché par Soumaré, il a obtenu un penalty décisif pour son équipe. Mais il a les défauts de ses qualités, et n’a pas pu s’empêcher de retenir En-Nesyri du bras (75e). Résultat, un penalty concédé. Un mauvais geste qui n’aura heureusement aucun impact sur la suite de la saison européenne du RC Lens, désormais qualifié pour les barrages de Ligue Europa.

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Lens :

- Samba (6) : quelques imprécisions au pied et un coup-franc concédé en prenant à la main une passe en retrait de Danso. Étonnant, mais il s’est bien repris avec un bel arrêt sur une frappe de Rakitic (29e). Sauvé par sa barre en deuxième période. Il a détourné le premier penalty tiré par Ramos, s’est incliné sur le deuxième essai et a sacrifié sa main devant Sergio Ramos, qui aurait pu être expulsé…

- Gradit (6) : après le cauchemar vécu contre Arsenal, le défenseur avait à cœur de se racheter. Il a été l’un des rares présents dans les duels en première période côté lensois, et contrairement à Medina, il a joué la sécurité, montant rarement et se concentrant sur l’espace laissé dans son dos. Il se sacrifie devant Rafa Mir en toute fin de match. Sérieux. Remplacé en toute fin de rencontre par Khusanov.

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- Danso (5) : de bonnes interventions au cœur de la surface sur quelques moments chauds. Plus sérieux et concentré que lors de ses dernières sorties en Ligue des Champions, il a paré au plus pressé. Un peu trop nerveux en fin de rencontre et bêtement averti.

- Medina (5,5) : voir ci-dessus.

- Aguilar (4) : un déchet technique bien trop conséquent pour aider les Lensois à sortir du pressing adverse. Du mieux en deuxième période, mais il s’est trop souvent laissé déborder facilement par des appels lisibles. Il n’a pas encore pris ses marques dans son couloir droit.

- Mendy (non noté) : un match écourté, puisqu’il n’aura passé que 20 minutes sur le terrain. Touché à la cuisse gauche, déçu, il a laissé sa place à El Aynaoui (23e, note : 4,5). Lancé à la mi-temps contre Arsenal, le jeune milieu français a pu enchaîner en Ligue des Champions. Mais lui dont la technique est un point fort a été touché par la médiocrité environnante, avec des passes faciles ratées. Du déchet donc, mais de l’activité au cœur du jeu pour proposer une solution à ses partenaires.

- Abdul Samed (4) : d’abord positionné milieu relayeur gauche, il a tenté d’impulser un pressing mais n’a pas été suivi réellement par ses partenaires. Recentré après 15 minutes de jeu, il a mis de l’impact physique, comme souvent, mais a peiné à poser le pied sur le ballon. Il a souvent joué à contretemps et n’a jamais dominé l’entrejeu adverse. Il est encore loin du joueur de la saison passée.

- Frankowski (5,5) : positionné à gauche, l’habituel piston droit a terriblement souffert. Déjà, il a touché peu de ballons et n’a jamais semblé connecté à ses partenaires offensifs. Résultat, aucune montée en première période, et du mal à se positionner défensivement. Beaucoup mieux après la pause, il a joué plus libéré. Il s’est chargé du penalty si important pour prendre l’avantage, transformé sans trembler.

- Sotoca (5) : le jeu n’a pas vraiment penché à droite, enfin, il ne penchait réellement nulle part côté lensois. Peu inspiré, Sotoca a perdu beaucoup de ballons face à l’intensité adverse en première période. Il s’est battu, mais a proposé bien trop peu. Trop brouillon tout au long de la rencontre, mais précieux pour guider ses partenaires. C’est lui qui a gagné le ballon et délivré la passe décisive pour le but de Fulgini, un immense soulagement.

- Pereira da Costa (2) : une première période catastrophique. Rien à sauver, de son apport offensif inexistant à son incapacité à se placer correctement en phase défensive. Trop léger dans les duels, il a voltigé à chaque contact, et on n’a rien vu de sa qualité technique. Wahi est venu lui donner un coup de main côté gauche pourtant. Laissé sur le terrain en deuxième période, son manque d’impact physique a failli coûter un but (transversale de Pedrosa). Beaucoup trop léger pour un match de cette importance. Remplacé par Fulgini (72e), auteur du but qui a ravi tout Bollaert en fin de rencontre.

- Wahi (4) : on ne pourra pas lui reprocher un manque d’envie, puisqu’il s’est démené pour proposer des solutions en profondeur en première période. Mais il s’est heurté à Sergio Ramos et surtout à l’imprécision de ses partenaires. Avec un peu plus d’espace et de soutien après la pause, il a été à l’origine du penalty obtenu par Medina, même si sa passe vers son défenseur était loin d’être parfaite… Remplacé par Guilavogui (72e), auteur d’une bonne entrée dans le combat.

Séville

- Dmitrovic (3) : le portier serbe a passé la première période à regarder ses compères jouer. Il n’a jamais été inquiété, grâce à son bloc défensif et la pauvreté offensive lensoise. Il a été propre avec ses pieds, dans ses relances, et serein dans les airs (54e). Tranquille. Jusqu’à ce que Soumaré soit coupable d’une faute stupide dans sa surface pour permettre à Frankowski d’ouvrir la marque (1-0, 63e). Cruel pour le gardien, parti du mauvais côté, qui ne peut pas faire grand chose de plus sur le but de Fulgini (2-1, 90+6e).

- Sergio Ramos (6) : le légendaire défenseur central aura passé plus de temps dans la surface adverse que dans la sienne. Il a été dominant sur la majorité de ses interventions et a mangé Wahi à plusieurs reprises (2e, 4e, 36e). On lui promettait le pire face à la vitesse de l’attaquant français, comme à l’aller, mais Sergio Ramos n’a jamais douté. L’ancien Madrilène est peut-être un peu gentil sur l’action qui voit Medina obtenir un pénalty (61e). Il a raté le sien (77e), sans lourdes conséquences, car il le retire et inscrit une panenka dans le plus grand des calmes (1-1, 79e), avant de frapper la main de Samba et d’être averti. Il a totalement dévissé au mauvais moment (90+4e). Ses échanges houleux avec Medina ont animé la rencontre. Du Sergio Ramos dans toute sa splendeur, sauf que cette fois-ci, il a perdu.

- Gudelj (4,5) : le joueur de 32 ans n’aura même pas eu besoin de faire parler son physique. Il a joué dans un fauteuil dans le nord de l’Hexagone. Il faut dire que Séville a dominé les débats et qu’il était placé dans une défense à trois. Il aurait pu mieux faire sur le coup-franc indirect de Séville (8e). Il s’est permis quelques montées et a laissé Salas et Sergio Ramos s’occuper de Wahi. Assez neutre.

- Salas (4) : vaillant, le défenseur andalou n’a pas démérité. Son ouverture a amené un coup-franc indirect très dangereux en faveur de Séville (8e). Le Chilien a été attentif et a défendu en avançant. Parfois à la limite dans ses tacles, comme sur Sotoca (65e), il a, en deuxième période, eu plus de mal face au sursaut lensois. Il est dépassé par les évènements en fin de rencontre sur le but de Fulgini qui vient de son côté (2-1, 90+6e).

- Pedrosa (5,5) : le piston gauche s’est démené et a été très actif tout au long du match. Il a apporté le surnombre en phase de possession et a plongé jusqu’à la cage adverse. Il a touché la barre transversale (57e) et a rassuré son équipe en défense (66e). Une bonne prestation au global.

- Rakitic (7) : le chef d’orchestre de Séville a récité sa meilleure partition à Bollaert. Le Croate a fait un peu de tout, et souvent en bien. Au four et au moulin, il a fluidifié le jeu des Andalous (3e) et a cassé un nombre de lignes incalculables (13e, 24e, 35e…). Il s’est même offert la plus grande situation du match sur sa frappe puissante, repoussé par un Samba héroïque (29e). C’est lui qui sert En-Nesyri sur le pénalty obtenu par ce dernier (75e). À 35 ans, Rakitic est encore un joueur de grande classe, et il l’a encore prouvé ce soir face à Lens.

- Soumaré (4) : l’ancienne pépite du LOSC n’a pas fait de cadeaux au RC Lens, ou presque. Soumaré a été intraitable pour remporter les seconds ballons. Il a joué de l’épaule pour venir contrarier Wahi (39e) et a équilibré le jeu de son équipe, permettant ainsi à Rakitic et Sow de monter d’un cran sur la pelouse. Il a su couvrir l’espace. Mais sa faute sur Medina dans sa propre surface a tout gâché, puisqu’il a permis aux Sang et Or d’ouvrir le score sur pénalty (1-0, 63e). Terrible.

- Sow (5) : quel abattage. Le Suisse était partout ce soir, que ce soit à la récupération comme à la projection. Il a osé quelques passes intéressantes (19e) et s’est très bien entendu avec Rakitic (28e). Il a multiplié les courses à haute intensité et a montré l’exemple grâce à son envie débordante (34e). Tout a été plus compliqué après la pause, où son impact s’est moins fait ressentir. Il a été trop court sur le but de la victoire de Fulgini (2-1, 90+6e).

- Juanlu (4) : positionné en tant que piston droit, le Sévillan d’origine a permis aux siens d’étirer le bloc lensois, tellement il a collé la ligne de touche. À tel point qu’il s’est retrouvé en galère techniquement, à plusieurs reprises (4e), jusqu’à rater une touche (15e). Une présence offensive qui a obligé Frankowski à défendre pendant toute la rencontre, même s’il lui a manqué ce brin de folie pour venir animer l’aile droite avec Torres.

- Torres (5) : très excentré durant la majorité de la rencontre, l’ancien de l’Atlético a été actif, dans ses déplacements, pour offrir une solution en permanence. Il n’a cependant jamais vraiment mis le feu aux Lensois, pas aidé par son manque de confiance dans ses gestes. Il a tout de même souvent participé aux bons mouvements de son équipe et a gratté quelques coups-franc (37e). Il a aussi multiplié les courses, dans l’axe, à gauche comme à droite, mais a manqué de précision dans la dernière passe (41e). Il s’est éteint au retour des vestiaires, avant d’être remplacé par Mir (69e), pas en réussite (90e).

- En-Nesyri (5) : le Marocain n’a rien eu à se mettre sous la dent en première période. Toujours aussi dominateur dans les airs, il a joué en remise vers ses coéquipiers, et c’est à peu près tout ce qu’il a offert aux Andalous. Il s’est enflammé dans ses dribbles (39e), mais n’a pas arrêté de presser Danso et le reste de la défense lensoise. Mieux après la mi-temps, En-Nesyri est gourmand sur sa frappe en pivot alors que Rakitic arrivait lancé (69e). Mais il se rattrape et obtient un pénalty crucial dans la foulée, à l’expérience (75e). Une performance en demi-teinte.

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