Premier League : quand le Brexit relance la course aux jeunes pépites

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Le club de Chelsea risque de devoir miser davantage sur les jeunes espoirs anglais @Maxppp

Voté depuis juin 2016, le Brexit est toujours au coeur d'intenses débats en Angleterre. Un dossier toujours en suspens qui fait beaucoup réfléchir la fédération anglaise de football. Notamment en ce qui concerne les jeunes talents britanniques et étrangers.

Le Royaume-Uni ne s'est toujours pas mis d'accord. A l'heure où aucune tractation n'a été validée avec le reste de l'Europe concernant le Brexit, les sujets de sa Majesté sont toujours aussi divisés en interne. Ces derniers jours, le Premier ministre anglais, Boris Johnson, a d'ailleurs essuyé un cinglant revers au Parlement, alors qu'il avait promis une sortie de crise (avec ou sans accord) le 31 octobre au plus tard. Sous le coup d'un nouveau report, les négociations pour le Brexit sont donc loin d'être terminées. De quoi tenir en haleine le monde de la Premier League.

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Pour rappel, la fédération anglaise (FA) compte utiliser cette sortie de l'Union européenne (et donc des difficultés des clubs à pouvoir enrôler des joueurs étrangers) pour faciliter l'éclosion des jeunes talents anglais. Un choix pas forcément validé par la majorité des formations dont la plupart utilisent leurs moyens financiers XXL pour intensifier la course aux pépites, notamment à l'étranger, sans oublier des effectifs où les éléments anglais sont souvent minoritaires. La FA s'active donc pour protéger les siens. Dans un entretien accordé à The Independent, Les Reed, le directeur technique de la FA, a de nouveau insisté sur la volonté des instances de se servir de ce Brexit pour faire la part belle aux talents de l’île.

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La FA envoie un message fort aux clubs de Premier League

«Ça peut être très positif. Nous sommes à un stade où nous avons eu différents entretiens avec les parties prenantes, et en particulier avec la Premier League. Mais nous sommes dans une impasse étant donné que nous ne savons pas ce que fait le gouvernement en ce moment. Il y a beaucoup de théories sur ce qui pourrait arriver. Nous avons eu des réunions productives, mais nous ne pouvons rien faire de concret avant de savoir à quoi ressemblera l’accord (sur le Brexit). Mon sentiment est qu’à l’heure actuelle, nous comptons 32-34% de joueurs anglais évoluant en Premier League, soit un peu plus d’un tiers. Nous souhaitons garder cette proportion et même l’augmenter. Ce dont nous ne voulons pas, c’est que les nouveaux règlements nous ramènent à la saison dernière, à 26-27%. Nous voulons absolument que la Premier League reste le meilleur championnat du monde et qu’elle soit un choix très attrayant. Mais en même temps, nous désirons aussi pouvoir faire connaître les joueurs anglais. C’est une combinaison avec tout ce qu’il se passe avec le Brexit. Les joueurs pourront-ils se montrer et faire changer les managers de mentalité ?»

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Un message fort envoyé aux clubs de Premier League. Et ce n'est pas tout. Reed a aussi fait savoir que la FA aura bien le dernier mot lorsque le Brexit sera effectif et qu'il faudra éditer un nouveau règlement concernant les recrutements de jeunes étrangers. «Nous sommes l’instance dirigeante, le service de l'Immigration est très clair à ce sujet. Nous devons gérer le processus d’approbation pour les faire venir. Mais il s’agit de savoir comment adapter la réglementation en vigueur lorsque le monde entier devient un marché. Nous ne voulons pas étouffer les mouvements de joueurs européens, mais en allant sur le marché mondial, il va y avoir un marché énorme donc il faut avoir une réglementation sur l’approbation pour protéger notre réservoir de talents locaux». Une volonté ferme affichée en grand. Reste que, pour le moment, personne n'arrive à se mettre d'accord sur les conditions du Brexit.

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