RC Lens - PSV : les notes du match

Comme lors de la précédentes journées des coupes européennes, le RC Lens ouvrait le bal des clubs français ce mardi pour le retour de la Ligue des Champions. Après leur match nul sur la pelouse de Séville pour leur entrée en lice (1-1) et une victoire prestigieuse à domicile contre Arsenal (2-1), les Lensois recevaient le PSV Eindhoven à Bollaert. Pour ce nouveau grand rendez-vous, Franck Haise faisait d’ailleurs appel à ses hommes forts dans son traditionnel 3-4-3. Dans une ambiance incandescente, comme toujours dans l’antre de la formation nordiste, les 22 acteurs mettaient beaucoup d’intensité dès les premières minutes de la partie.

Finalement, les Sang et Or prenaient le contrôle du jeu mais après un bon début de match, ponctué par une occasion manquée par les Lensois sur une frappe qui manquait de puissance de Deiver Machado (8e), le rythme retombait et les Néerlandais en profitaient pour se procurer la plus belle occasion avec une incursion signée Hirving Lozano qui décochait une frappe enroulée sur le poteau d’un Brice Samba battu (27e). Juste avant la pause, Kevin Danso était surpris après un bon coup franc d’Angelo Fulgini et le défenseur ne parvenait pas à reprendre correctement et le cuir terminait sa course au-dessus des cages du PSV Eindhoven (42e).

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La superbe inspiration de Wahi !

Au retour des vestiaires, Hirving Lozano était trouvé dans la surface lensoise mais Jonathan Gradit effectuait un superbe retour dans ses pieds avec un tacle glissé proche de la perfection (49e). Quelques minutes plus tard, Johan Bakayoko décochait une superbe frappe, avec assez de puissance et de précision pour tromper Brice Sama, pas exempt de tous reproches sur cette réalisation du Belge (54e, 0-1). A l’heure de jeu, les Lensois se rebellaient. Angelo Fulgini coupait un bon centre d’Elye Wahi mais sa tentative fuyait le cadre (59e) puis l’ancien Montpelliérain s’essayait à son tour mais avec le même manque de réussite (60e).

Heureusement, la nouvelle recrue des Sang et Or trouvait finalement la faille sur une reprise magnifique alors que Przemyslaw Frankowski lui avait envoyé un amour de ballon en amont (65e, 1-1). Malgré de nombreuses tentatives des deux côtés, dont Adrien Thomasson (69e) et Facundo Medina (81e) pour les Lensois, la rencontre s’achevait sur match nul logique. Avec ce petit point, le RC Lens perd la tête du groupe B au profit d’Arsenal qui est allé chercher la victoire sur la pelouse du Séville FC. Néanmoins, tout se jouera maintenant lors de la phase retour dans ce groupe très dense ou seulement quatre points séparent le premier du dernier.

L’homme du match

- Wahi (7) : il a réalisé un match décevant dans les premières minutes mais tellement satisfaisant juste avant sa sortie à la 71e minute. Très remuant, l’ancien Montpelliérain n’a pas été assez trouvé par ses coéquipiers dans les premiers instants de la rencontre. Alors que Florian Sotoca et Angelo Fulgini étaient les relais providentiels de leurs coéquipiers, Wahi a été sevré de ballons et lorsqu’il a été trouvé, le buteur de la génération 2003 a été pris en tenaille par les défenseurs néerlandais. Finalement, plus les minutes avançaient mieux l’international Espoirs aura été. Trouvé seulement 20 fois, il aura été intéressant sur la majorité des ballons qu’il a touché. Même s’il a eu un peu de déchet dans ses tentatives de dribbles, sa qualité de dribbles a été très honnête et il a été l’auteur de l’égalisation au retour des vestiaires. Trouvé sur un centre fantastique de Frankowski, le buteur de 20 ans a inventé un geste tant acrobatique que fabuleux pour tromper Walter Benitez. Sorti à la 71e minute, il a été remplacé par un Morgan Guilavogui intéressant.

RC Lens

- Samba (5) : Battu sur la frappe de Lozano à la 27e minute, il peut remercier son poteau. Sur l’ouverture du score de Bakayoko, il aurait sûrement dû être plus vif pour surgir sur sa droite mais il serait dur de lui faire porter le chapeau sur ce but. Pour autant, il a offert plusieurs bonnes choses dans cette rencontre. Rassurant dans les airs et bon sur sa ligne, il aura été l’auteur de plusieurs relances bien senties grâce à sa patte gauche.

- Gradit (6,5) : au sein de la très bonne défense à trois des Artésiens, Gradit a sûrement été le meilleur des trois larrons. Ayant gagné la grande majorité de ses duels, le défenseur de 30 ans a récupéré plus de ballons (6) qu’il n’en a perdu (5). Au diapason avec ses compères défensifs, il a été consciencieux dans ses relances et aura grandement contribué à la solidité défensive des siens face à des Néerlandais qu’ils ont rendu amorphes.

- Danso (6,5) : l’Autrichien a réalisé un match solide. Assez impérial dans les duels, le défenseur de 26 ans a également été très intéressant dans sa capacité à se frayer un chemin dans l’entrejeu. Alors que Mendy et Abdul Samed ont trop souvent été frileux dans ce registre là, celui qui était convoité par Naples a fait parler sa capacité physique monstrueuse pour rendre Luuk de Jong inoffensif. Globalement, Franck Haise peut être très satisfait de la prestation de son ogre défensif.

- Medina (6,5) : l’Argentin a rayonné dans son registre qui lui sied à merveille. Capable d’être plus tranchant quand il le faut, il a contribué à la bonne tenue de la défense lensoise face au PSV. Il a même été intéressant dans son apport offensif en n’hésitant pas à se projeter aux avant-postes (6e) et a tenté sa chance de loin (80e). Néanmoins, il aurait gagné à être encore meilleur dans la relance et dans l’appréciation de certaines interventions.

- Frankowski (6,5) : comme souvent depuis qu’il est à Lens, le Polonais a réalisé une belle prestation. Intéressant dans sa capacité à gratter plusieurs ballons, cette qualité d’interceptions lui a permis de gommer ses nombreuses pertes de balles puériles. Disposant d’une patte droite capable de tous les miracles, il a adressé une galette magnifique pour l’égalisation de Wahi. Solide défensivement, c’est une nouvelle belle prestation pour l’ancien de MLS.

- Mendy (4,5) : une performance assez neutre pour l’ancien de Nice. Bon dans les duels, il a perdu trop de ballons pour faire la différence dans l’entrejeu (11). Ne prenant pas assez de risques dans la projection offensive, il a réalisé de trop nombreuses passes latérales pour faire la différence. Il aurait assurément dû faire mieux ce soir. Averti à la 53 minute, il a été remplacé par David Pereira Da Costa à la 62e minute.

- Abdul Samed (5,5) : le Ghanéen a réalisé une belle prestation. Avalant les kilomètres, l’ancien Clermontois a gratté pas mal de ballons et a été intéressant dans sa qualité de relance. Même s’il aurait dû gagner plus de duels (2/11), sa grande capacité pour couvrir le terrain et sa justesse technique lui permettent de pouvoir être fier de son match. Seul autre bémol, il aurait dû être plus offensif et plus "inconscient" dans sa capacité à porter le ballon en phase offensive. Averti à la 93e minute.

- Machado (6) : intéressant dans son apport offensif, il aurait dû faire bien mieux sur son occasion de la 8e minute de jeu. Ayant parfois du déchet dans son jeu de transmission, le piston gauche est fautif sur l’ouverture du score batave car il ne sort pas du tout sur Johan Bakayoko. Pour autant, il a remporté tous ses duels défensifs et son coffre aura rendu de fiers services à ses coéquipiers. En somme, une performance correcte même si l’on peut attendre encore mieux de l’ancien Toulousain.

- Sotoca (4) : très disponible pour ses coéquipiers, il a trop souvent pêché dans le dernier geste. Réalisant de nombreuses passes imprécises, il a néanmoins été l’auteur d’un centre parfait pour Machado (8e). Sa qualité de passes aurait dû être meilleur et il aurait clairement dû faire bien mieux dans la conservation du ballon comme le témoigne ses 15 pertes de balles. Remplacé par Wesley Saïd (62e), qui a tenté plus de choses ce soir.

- Fulgini (5) : à l’instar de Florian Sotoca, il a tenté beaucoup de choses en première période. Pourtant, comme son compère d’attaque, l’ancien Angevin a perdu beaucoup trop de ballons pour faire une réelle différence. Malmené sur plusieurs duels, il aura au moins tenté d’apporter quelque chose offensivement. Sa tête non cadrée à la 59e minute illustre finalement bien son match : beaucoup d’idées mais trop d’imprécisions pour faire la différence. Remplacé par Adrien Thomasson à la 63e minute qui a eu des idées mais qui a été parfois brouillon également.

- Wahi (7) : voir ci-dessus.

PSV Eindhoven

- Benitez (5) : auteur d’un excellent début de saison, le portier de 30 ans n’aura pas été inquiété en première mi-temps. Rassurant et surtout propre avec son pied, Benitez est une valeur sûre. Mais il ne peut pas faire grand chose sur l’égalisation de Wahi à la 65e, la frappe est trop puissante.

- Dest (6) : toujours aussi intéressant avec le ballon, Dest a eu du mal en défense. Frankowski en a profité pour déborder. Mais le latéral gauche joue un rôle déterminant pour le PSV. Sa technique lui permet de créer des brèches, avec rien. Il a tenté de combiner avec Lozano. Son petit numéro à la 47e a fait du bien à son équipe pour faire remonter le bloc. Il laisse trop de temps à Frankowski qui envoie un caviar à Wahi sur l’égalisation des Sang et Or (65e, 1-1). Du bon et du moins bon.

- Boscagli (6,5) : impérial au duel, l’ancien niçois a fait son match. Il s’est même permis d’haranguer les siens à la 20e après un tacle réussi. Solide, il a longtemps couvert les espaces laissés par Dest, motivé par l’attaque. Il a également coupé plusieurs centres grâce à son sens du placement. Il contre plusieurs opportunités lensoises à la 62e, une autre à la 81e. Le meilleur défenseur du PSV.

- Ramalho (5,5) : lui et Boscagli se sont régalés du pressing lensois. Si la vitesse et les appels dans la profondeur de Wahi l’ont forcé à être très attentif (carton jaune à la 30e), Ramalho est un pion essentiel pour repartir de derrière. Il a bien anticipé les ouvertures adverses. Un QI défensif à noter pour combler son manque de rapidité. Il est battu par Wahi à la 65e sur le but de Lens (1-1).

- Teze (6) : une première mi-temps honorable pour venir contrer les montées de Machado. Teze est un joueur complet, capable de bouger Wahi à l’épaule (25e) comme d’être pertinent pour trouver ses milieux à la relance. Peu de déchets techniques, le danger était de l’autre côté. Il n’a pas grand chose à se reprocher ce soir. Une rencontre aboutie.

- Veerman (6) : le PSV aura mis du temps à le trouver et son entente avec Dest n’aura pas été parfaite, mais son jeu long a été diabolique pour distiller le jeu. Une belle qualité de passe pour orienter les offensives néerlandaises. Il s’est rendu disponible à la relance en multipliant les une-deux avec Schouten. Il a été mieux pris en seconde période. Il est pas loin de marquer à la 79e sur un coup-franc osé.

- Schouten (6,5) : comme Veerman, le premier quart d’heure n’aura pas été simple. Mais il a laissé passer l’orage et rend une copie propre. Très à l’aise techniquement, il est le maître à jouer du PSV et aura constamment rassuré les siens. Juste dans ses contrôles, il a pris des risques, parfois payants pour permettre à son équipe de se projeter. Il s’est bien entendu avec son compère néerlandais au milieu. Plus discret en 2ème mi-temps, comme ses coéquipiers.

- Tillman (4) : le jeune allemand s’est démené tout au long de la rencontre pour se placer entre les lignes lensoises. Mais il s’est montré trop brut dans ses décisions. De nombreuses fautes au pressing et des mauvais choix dans le dernier geste. Il aura mis la pression sur les défenseurs du RC Lens en les empêchant de relancer court. Un impact offensif trop léger, mais sa passe anodine à la 54e se transforme en passe décisive grâce à la magie de Bakayoko (0-1). Il sort à la 71e, remplacé par Saibari, audacieux et loin d’être inintéressant.

- Lozano (7) : sans doute le meilleur attaquant du PSV. Lozano a fait parler ses qualités premières : vitesse et vivacité. Il touche le poteau à la 27e après avoir fixé Frankowski à l’entrée de surface, proche d’ouvrir le score, donc. L’ancien napolitain a été très actif sur son côté gauche et a même permuté plusieurs fois. Il est impliqué sur le but de Bakayoko et continue d’avancer après la pause, esseulé. Il laisse Vertessen fouler la pelouse à la 82e, qui fait mal à Frankowski dans la foulée sur sa première accélération (88e).

- De Jong (5) : peu sexy, l’avant-centre de 33 ans aura tout de même été précieux pour faire remonter les siens, grappiller des fautes et donc peser sur la défense adverse. Dans son registre, De Jong aura mobilisé Danso à de nombreuses reprises. Sa tête à la 19e n’est pas cadrée. Utile en déviation, il a créé de l’espace pour ses flèches sur les ailes. Il aura gratté des coup-francs en permanence mais n’a pas eu d’occasions franches ce soir. Il sort pour Pepi à la 90e.

- Bakayoko (5,5) : le Belge est tombé sur un os ce soir face à Machado. Très concentré, le latéral gauche lensois a gêné la pépite du PSV. Peu touché en 1ère période, il aura été sevré de ballon et tant mieux pour Lens. Sa passe lumineuse à la 39e manque de puissance. Medina le bouscule avant la pause pour le prévenir. Mais au retour des vestiaires, il ouvre le score sur une superbe frappe flottante du gauche, pourtant excentré en dehors de la surface (54e, 0-1). Un but crucial. Til le remplace à la 82e minute de jeu.