Comment l’OM s’est sabordé depuis sa victoire à Paris
Le succès face au PSG en septembre dernier, après 9 ans de disette, avait impulsé l’espoir d’une saison heureuse, à se battre dans les sommets du classement. Plus de quatre mois plus tard, c’est un club en pleine crise qui reçoit le PSG, entre fronde des supporters, mise à pied de l’entraîneur et résultats en chute libre. Retour sur ces mois qui ont bouleversé les plans de la saison.

Neuf longues années sans connaître la victoire face au Paris Saint-Germain. Alors, ce 13 septembre 2020, c’est tout Marseille qui a pu rugir de plaisir en allant l’emporter 1-0 (but de Thauvin) sur la pelouse du Parc des Princes, lors de la 3e journée de Ligue 1 (mais seulement le 2e match de la saison pour les deux équipes). Les médias marseillais présents au stade ce soir-là pouvaient savourer et illuminer leurs interventions de larges sourires. L’OM mettait fin à cette terrible série face à son rival honni et lançait parfaitement sa saison après la victoire initiale à Brest. Deux matches à l’extérieur, deux victoires et un calendrier abordable : l’horizon apparaissait très dégagé.
Il faut dire qu’à ce moment de la saison, l’OM peut se considérer comme un des favoris pour une place sur le podium au regard de sa 2e place de la saison précédente, avec un entraîneur apprécié par son effectif, qui est resté globalement stable. Après cette victoire de prestige à Paris, l’OM se prépare à recevoir trois fois d’affilée. Il ressortira de cette séquence avec 1 défaites et 2 nuls, annihilant de fait le bon début de saison. Ce qu’il manque alors à cette équipe de l’OM ? De l’efficacité offensive. Pénalisé par un Benedetto pas inspiré et par un Payet physiquement hors de forme (mais aussi souvent absent pour cause de Covid et suspension), le club phocéen s’en remet essentiellement à Thauvin, efficace à défaut d’être emballant. L’OM a gâché ses deux victoires à l’extérieur du début de saison mais rien n’est dramatique, d’autant que le club enchaîne deux victoires consécutives en Ligue 1, contre Bordeaux puis Lorient.
La Ligue des Champions a tendu l’OM
Mais c’est le retour de l’Olympique de Marseille en Ligue des Champions qui va tendre tout le monde, d’André Villas-Boas aux joueurs. La faute à des performances piteuses et des résultats désastreux, qui donneront à l’OM le triste record du nombre de défaites consécutives en Ligue des Champions. Les critiques s’abattent alors de toutes parts, des observateurs aux supporters en passant par les consultants. Le poids de Payet, les choix d’AVB, le manque de consistance de Thauvin, tout y passe. L’absence médiatique de Jacques-Henri Eyraud n’aide pas l’entraîneur portugais, qui s’agace de plus en plus face à la presse, au point d’en venir quasiment aux mains avec un journaliste de La Provence, dont l’un des articles ne lui avait pas plu.
Une série de 3 victoires consécutives, dont une enfin en Ligue des Champions, ramène un semblant de sérénité, avant qu’une défaite à Rennes n’interrompe le tout. Et les choses repartent du mauvais pied, avec un Payet qui célèbre un but avec véhémence face à Montpellier, vexé d’avoir été mis sur le banc une fois de plus, et qui ne cache plus son entente peu cordiale avec Thauvin, officialisée en conférence de presse par AVB. Pour donner un peu d’espoir, Pablo Longoria se démène sur le mercato hivernal pour renforcer l’effectif tout en dégraissant. Encensé par les supporters sur les réseaux sociaux pour son efficacité, Longoria sera toutefois le déclencheur de la nouvelle crise en recrutant Olivier Ntcham et en poussant Villas-Boas au départ, plus que l’envahissement brutal de la Commanderie par quelques personnes mal intentionnées, témoignant du rejet de la direction actuelle par les supporters. Moins de cinq mois après l’avoir battu au Parc des Princes, c’est un OM en totale déliquescence, bien loin de ce que le succès initial laissait espérer, qui recevra le PSG dimanche soir. L’Orange Vélodrome sonnera creux mais on peut d’ores et déjà parier sur la présence de banderoles qui en diront long sur l’état actuel du club…