Les 5 choses à savoir sur Jorge Sampaoli !

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Chili Jorge Luis Sampaoli Moya @Maxppp

Annoncé du côté de l'Olympique de Marseille et d'autres grosses écuries européennes, Jorge Sampaoli devrait bientôt faire ses grands débuts sur un banc du Vieux Continent. L'occasion de se pencher sur celui qui est présenté comme le premier disciple de Marcelo Bielsa !

Une carrière modeste

Originaire de Casilda, petite ville de 40.000 habitants dans la banlieue de Rosario, dans le nord du pays, Sampaoli a connu un parcours semé d’embûches. Une grave blessure l'a empêché de jouer au niveau professionnel, et il a fait ses débuts en tant qu'entraîneur au niveau amateur, avec le Club Atlético Alumni, équipe de sa ville, à 34 ans, en 1994. Peu à peu, il gravira les échelons, et s'exilera au Pérou pour faire ses débuts en première division, à Juan Aurich, en 2002. Une aventure qui a vite tourné au vinaigre puisqu'il a démissionné après seulement 8 rencontres. Il restera au Pérou jusqu'en 2007, dirigeant 4 équipes, avec plus ou moins de réussite. C'est alors qu'il met les pieds au Chili pour la première fois, à O'Higgins, où il terminera à la 3e position lors de l'Apertura 2008, avant de voir comment les résultats de l'équipe se dégradaient et d'être licencié à l'été 2009. C'est à Emelec, en Equateur, qu'il connaîtra ses premiers vrais succès en tant qu'entraîneur et commencera à impressionner en Amérique du Sud. Il battra le record de points obtenus en saison régulière (95 points) mais ne sera pas sacré champion. Des performances qui lui ont valu un retour au Chili, s'emparant de la place de coach de l'Universidad de Chile au nez de Diego Simeone. Avec la U, il raflera pratiquement tous les titres nationaux et atteindra les demi-finales de la Libertadores en 2012. Cette même année, il prend les rênes du Chili. La suite, tout le monde la connaît...

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Un disciple de Bielsa

« Nous avons toujours été des grands suiveurs de Bielsa depuis toujours, de sa philosophie, de ses idées, c'est ce qu'on poursuit footballistiquement », affirmait le propre Sampaoli dès son arrivée à la tête du banc chilien. Dans le reportage « Loco por el Loco », la sœur de Jorge Sampaoli retrace les débuts de son frère et explique comment son frère buvait les discours d'El Loco, en plus de visionner des heures et des heures de vidéos de ses entraînements. Il a donc construit son style autour de Bielsa, avec des approches similaires dans le jeu, le travail et l'obsession pour le jeu primant sur tout, le relationnel avec son vestiaire étant également une pierre angulaire de sa philosophie. Le surpassement de soi est la première notion qu'il essaye d'inculquer à ses joueurs, quitte à les pousser à bout et à les exposer à des problèmes physiques, répétant souvent la phrase « si ça ne fait pas mal, ça ne sert à rien ». Des joueurs comme Vidal ou Medel ont souvent joué en étant blessés. Pour l'anecdote, sous ses ordres, la Universidad de Chile était surnommée "Le Barcelone des Amériques" !

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mais pas que...

Si Sampaoli s'est énormément inspiré de l'oeuvre de l'ancien entraîneur de l'Olympique de Marseille, il diffère de son mentor sur beaucoup de points. Le vainqueur de la Copa América 2015 est plus pragmatique, et semble avoir une vision plus "européanisée du football", où l'ordre et le vice sont des éléments aussi primordiaux que la qualité du jeu proposé. Il a ainsi introduit plus de variantes tactiques à son jeu, dérogeant par exemple à la règle des trois attaquants, sacrée au Chili, n'en utilisant que deux, généralement Vargas et Alexis Sanchez. Le propre Marcelo Bielsa confiait qu'il avait suivi attentivement l'évolution de la sélection chilienne après son départ : « j'ai vu tous les matchs qu'ils ont joués (au Mondial 2014). Je crois qu'il a clairement amélioré l'équipe que j'ai dirigée. Je n'ai pas parlé avec lui, mais avec les résultats qu'il a eus avec la même équipe que moi ce serait plus moi qui devrait l'interroger que lui à moi ».

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Une gestion de son effectif particulière

Sa gestion de la sélection chilienne pré-mondial 2014 n'a cependant pas plu à tout le monde. Le cas Marcos Gonzalez a fait beaucoup de bruit au Chili par exemple. Le défenseur était titulaire indiscutable en sélection, et avait participé à toutes les rencontres de qualification pour la Coupe du Monde au Brésil. Seulement, il a peu à peu perdu la titularisation en club, à Flamengo. Sampaoli lui a donc conseillé de revenir au pays pour trouver du temps de jeu. Gonzalez a donc signé à l'Unión Española, mais n'a finalement plus eu de nouvelles du sélectionneur, qui ne l'a donc pas sélectionné pour le Mondial. Matias Fernandez, touché avant la CDM, avait décidé de faire une croix dessus, préférant passer par la case opération. Une décision qui n'a clairement pas plu à Sampaoli, qui souhaitait qu'il joue sous infiltration, et qui ne l'a pas convoqué pour les matchs du Chili après le Mondial. Pendant ce temps, des joueurs comme Valdivia, connus pour leurs écarts de comportement, ont été sélectionnés pour le rendez-vous brésilien. De même pour Arturo Vidal, arrêté en état d'ébriété pendant la dernière Copa América. Sampaoli avait décidé de fermer les yeux sur cet incident et le milieu du Bayern n'avait pas été sanctionné. L'entraîneur veut tellement atteindre ses objectifs, la victoire, qu'il est prêt à prendre des risques et faire l'impasse sur certains incidents. Là encore, il diffère de Marcelo Bielsa, pour qui la méritocratie et surtout l'attitude passent avant les noms, on l'a principalement vu à l'Athletic.

Plus conciliateur mais plus polémique que Bielsa

Pendant sa courte étape en France, le moins que l'on puisse dire c'est que Bielsa n'a clairement pas tenté de faire copain-copain avec les médias. Ce qui lui a par ailleurs valu beaucoup de critiques. Pour autant, son nom n'a jamais été cité dans des affaires extra-sportives et il se faisait très discret en dehors des terrains et des salles de presse. Jorge Sampaoli est lui bien plus friand des apparitions médiatiques, est plus proche des médias et n'hésite pas à les utiliser pour faire passer des messages à ses joueurs ou à ses dirigeants. Ces derniers mois, il a tenu des déclarations plutôt polémiques dans la presse locale, et a été impliqué dans plusieurs scandales. Les droits d'image Sampaoli et d'autres membres du staff chilien sont reversés à des sociétés off shore situées dans les Îles Vierges britanniques. Le sélectionneur a également reçu un gros chèque en échange d'un rôle de conseiller auprès de l'Institut National du Football chilien, qui n'a finalement jamais été justifié. Des faits qui ont considérablement écorché son image auprès des fans chiliens.

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