Chili : Eduardo Vargas, le buteur aux deux visages

Par Alexis Pereira
3 min.
Chili Eduardo Jesús Vargas Rojas @Maxppp

Auteur d'une Copa América de haute volée, Eduardo Vargas confirme à la pointe de l'attaque du Chili qu'il est l'un des meilleurs à son poste en Amérique du Sud. Mais depuis son arrivée en Europe, le buteur n'a jamais confirmé en club. Gros plan sur ce paradoxe.

À l'été 2015, l'Olympique de Marseille, encore dirigé par Marcelo Bielsa, a tenté sa chance avec Eduardo Vargas (26 ans). Finalement, Hoffenheim soufflait l'attaquant de pointe aux Phocéens. Et lorsque l'on voit la Copa América Centenario que réalise actuellement le n° 9 du Chili (6 buts sur 7 tirs cadrés en 4 apparitions, dont un quadruplé en quart de finale contre le Mexique !), il y a de quoi avoir des regrets pour les supporters olympiens. Que ce soit sous les ordres de Bielsa, de Jorge Sampaoli ou, aujourd'hui, de Juan Antonio Pizzi, le natif de Santiago a en effet toujours été performant avec le maillot de la Roja, comme en témoignent ses 30 buts en 57 sélections. L'an passé, il s'était révélé décisif dans la conquête du titre continental, avec 4 réalisations dont un doublé en demi-finale contre le Pérou (2-1). Le Chilien est d'ailleurs, à égalité avec Enrique Hormazábal, le meilleur buteur de l'histoire de son pays en Copa América, avec 10 buts !

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Il confirme donc qu'il est l'un des meilleurs attaquants d'Amérique du Sud. Mais si on se penche de plus près sur ses performances, on découvre que, loin des terres sud-américaines, il éprouve davantage de difficultés à exprimer son talent et ses qualités. Arrivé à Naples en janvier 2012, l'ancien de la U de Chile n'a jamais réussi à s'imposer (aucun but en 19 apparitions en Serie A). Riccardo Bigon, directeur sportif des Partenopei à l'époque, explique cet échec. «Nous l'avions pris alors qu'il venait d'être élu ballon d'argent derrière Neymar. Au Chili, il avait un succès fou,il a remporté la Coupe Sudamericana avec l'Universidad de Chile. À cette époque, il connaissait une grande réussite, beaucoup d'équipes le suivaient, nous avions réussi à prendre tout le monde de vitesse. Mais c'était peut-être trop tôt pour quitter le Chili», a-t-il confié à la chaîne de télévision italienne Sky Sport avant de poursuivre.

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Hoffenheim, la loi des séries

«Il est probablement arrivé en Italie à un moment particulier de sa jeune carrière, ce n'était peut-être pas le bon moment. (...) Il était arrivé à Naples en janvier. Ce n'était sans doute pas le bon moment pour son adaptation». Un prêt au Grêmio Porto Alegre, au Brésil, en 2013, le remettra en selle (6 buts en 18 matches en Série A). Malheureusement, celui qui est surnommé Turboman au pays n'a pas réussi à transposer cela à son retour sur le Vieux continent. Lors d'un nouveau prêt, à Valence cette fois, il a laissé entrevoir des bribes de ses possibilités (5 réalisations en 25 apparitions toutes compétitions confondues sur le premier semestre 2014) qu'il n'a pas réussi à confirmer, toujours en prêt, à QPR (3 buts en 21 apparitions en Premier League en 2014/15). Il a globalement déçu, même si son professionnalisme n'a jamais été remis en question.

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Hoffenheim a malgré tout tenté le pari l'été dernier. Pour l'heure, il est plutôt manqué. Il n'a en effet trouvé le chemin des filets qu'à deux reprises en Bundesliga (24 apparitions, 16 titularisations). Huub Stevens lui a longtemps maintenu sa confiance. Eduardo doit jouer, les buts vont finir par arriver, expliquait-il. Remercié en cours de saison, le coach allemand a été remplacé par le jeune Julian Nagelsmann, qui a bien moins compté sur lui sur la deuxième partie de la saison. D'ailleurs, Kicker assure que le TSG ne serait pas contre laisser filer l'attaquant cet été. Pour l'heure, des écuries sud-américaines auraient manifesté leur intérêt au regard de ses prestations récentes en sélection. Eduardo Vargas, sous contrat jusqu'en juin 2019, se laissera-t-il tenter ou essaiera-t-il de s'imposer, enfin, en Europe ? Réponse dans les prochains jours. En attendant, il espère bien remporter une nouvelle Copa América avec le Chili.

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