Info FM : à la découverte de Yoan Severin, espoir tricolore de la Juventus Turin

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Juventus FC @Maxppp

La Juventus Turin aime le made in France. Patrice Evra et Paul Pogba ont une place de choix au sein du club italien. Un club qui a aussi misé sur Yoan Severin, jeune défenseur âgé de 19 ans. Foot Mercato fait les présentations.

L'Olympique Lyonnais s'est fait une belle réputation de club formateur en France mais aussi en Europe. Un club où rêvait de jouer Yoan Severin. Natif de Villeurbanne, ce joueur passé par l'Isle-d'Abeau et Bourgoin-Jailleu a atteint son objectif en rejoignant les Gones en U14 : «J'ai grandi à Lyon. Quand j'ai appris que l'OL me voulait, au début je n'y croyais pas, nous confie-t-il. J'étais content. C'était un rêve de jouer dans mon club de cœur». Un rêve qui a été de courte durée : «Sur les deux années où j'ai été à l'OL, j'ai fait un an et demi où j'ai été bon. Mais les 6 derniers mois en U15, j'ai eu un creux, un manque de confiance. Au début, je ne me posais pas de questions. Mais le problème c'est que je ne jouais pas. Chaque entraînement, j'avais la pression de faire bien les choses et au final Lyon ne m'a pas gardé». Le premier coup dur dans la carrière du jeune homme : «J'ai eu les larmes aux yeux quand ils m'ont annoncé qu'ils ne me gardaient pas. Mon père m'a dit qu'il n'y avait pas que l'OL et qu'il fallait relever la tête». Une phrase qui comptera dans son parcours...

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Malgré son échec à l'OL, Yoan Severin a vite rebondi : «L'OL avait accepté que je fasse le tournoi de Neuville-sur-Saône. J'étais le seul joueur de l'équipe à jouer et être "viré" par l'OL. Au final, j'ai fait un bon tournoi. L'entraîneur d'Evian, Souleymane Cissé (actuel entraîneur de la réserve de l'AS Monaco), m'a récupéré. J'ai joué en U17 nationaux, j'ai fait une super saison. J'ai énormément progressé là-bas grâce au coach. Il m'a mis en confiance et m'a fait progresser dans les domaines où j'avais le plus de difficultés. Le fait de jouer titulaire dès ma première année en U17 nationaux, ça m'a fait évoluer. Je jouais relâché». Les qualités de ce talentueux défenseur n'ont d'ailleurs pas laissé insensible un grand d'Europe. La Juventus a sollicité le jeune homme âgé de 16 ans à l'époque. «J'avais déjà commencé ma deuxième saison avec Evian. La Juventus voulait que je vienne (en 2013). J'avais visité les installations à Turin. Ils étaient venus me voir jouer, m'avaient expliqué le projet. Mais je ne me sentais pas encore prêt. J'ai fait les 6 premiers mois à l'ETG. En décembre, mon agent (Frédéric Guerra) m'a appelé et m'a dit que la Juve voulait encore me récupérer. Et là j'ai accepté d'y aller».

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Grandir à Turin

À ce moment-là, le footballeur né en 97 repense aux mots de son père après son départ de l'Olympique Lyonnais : «Quand la Juventus m'a voulu, je n'arrivais pas à y croire. Quand j'ai accepté, mon père m'a dit : "Tu vois que j'avais raison"» . À seulement 17 ans, Yoan Severin quitte donc la France pour aller vivre son rêve de l'autre côté des Alpes. Les premiers pas chez nos voisins transalpins n'ont pas été évidents pour celui qui n'était encore qu'un adolescent : «Au début, j'ai vraiment galéré. Mais heureusement ma famille et mon agent ont été là pour moi. Ce n'était pas facile dans un pays où tu ne parles pas la langue. Je ne pouvais communiquer avec personne. C'était dur. Maintenant, je suis Italien (rires). Je parle italien couramment. On avait la même professeure avec Paul Pogba». Actuellement joueur de la réserve, le footballeur âgé de 19 ans à présent évolue sous les ordres de l'ancien Lyonnais Fabio Grosso. Gravement blessé l'an passé, il revient petit à petit à son niveau : «Je me suis fait les croisés. J'ai galéré les premiers mois pour retrouver mon niveau. Depuis 2-3 mois je me sens mieux. On est premier de notre poule et on jouera les phases finales de l'épreuve fin mai. On a gagné le plus gros tournoi d'Italie qui s'appelle le Viareggio. On était en finale de Coupe d'Italie et on a perdu contre l'Inter Milan. On a pu jouer au Juventus Stadium et à San Siro. C'était un sacré moment. Il y avait 20 000 personnes. C'était très beau».

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Un petit avant-goût de ce que le jeune homme aimerait vivre plus tard. «Il y a 4 mois, mon objectif était de retrouver mon niveau. Maintenant que ça commence à revenir, je veux continuer ma progression et pourquoi pas m'imposer avec les pros de la Juventus. Mais comme dans tous les grands clubs, il y a du monde. À mon poste à la Juve, les gars sont des murs. C'est costaud. De temps en temps, je m'entraîne avec les pros». Certains donnent d'ailleurs des conseils à ce jeune défenseur rapide et propre sur ses relances, mais qui doit encore progresser dans le jeu de tête : «Giorgio Chiellini et d'autres me donnent beaucoup de conseils. Généralement quand on fait des mises en place, on est souvent à côté et ils me corrigent. J'ai aussi l'occasion de parler avec les francophones comme Paul (Pogba), Patrice (Evra) ou Mario (Lemina). Ce sont ceux dont je suis le plus proche». Des joueurs avec lesquels il aura peut-être l'occasion de partager plus que des entraînements, lui dont le contrat prend fin en 2017 : «Pour l'instant, je me concentre sur ma fin de saison. Je n'ai pas eu discussion avec mon agent. Je sais que dans les prochaines semaines il rencontrera la Juve pour faire un point». Il avoue toutefois rêver de jouer dans certaines ligues : «J'aime bien la Serie A, la Premier League. J'aime aussi le championnat français, même si beaucoup de personnes le critiquent. Je pense qu'il y a un bon niveau». Un retour à Lyon, qu'il suit de près, est-il envisageable ? «Pourquoi pas ? S'ils font appel à moi, je réfléchirai...». Le message est passé...

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