Il y a des buts qui comptent dans une carrière. Ce n'est pas Stéphanie Roche qui dira le contraire. L'internationale irlandaise a réalisé l'un des chef d'oeuvres de l'année 2014. Logique donc de la voir figurer dans la liste des buts nommés pour l'obtention du Prix Puskas FIFA 2014. A l'époque à Peamount United, il faut dire que la jeune femme âgée de 25 ans avait frappé fort le 19 octobre 2013 lors de la victoire 6-1 face à Wexford Youths. Un petit bijou alliant technique et précision dont elle se souvient : «La balle est venue du coté droit, je l’ai contrôlée du pied droit avant de le faire passer par-dessus mon adversaire du gauche, et puis j’ai réussi à la reprendre de volée. C’était bien». Mieux que bien d'ailleurs puisqu'elle est en lice pour remporter le prix du plus beau but de l'année. Une fierté pour cette attaquante polyvalente. «Je suis heureuse d’être nommée. Je trouve ça génial que des gens me supportent. J’espère avoir quelques votes et peut-être que je finirai sur le podium, ce qui serait un bel accomplissement».

Ce qui est sûr, c'est que Stéphanie Roche a déjà reçu le soutien de son club de l'ASPTT Albi et de sa coéquipière Gladys Boilard : «Son but est vraiment exceptionnel. Je ne savais pas qu'elle était nommée. J'ai reçu l'information comme je m'occupe du site internet du club. J'ai regardé son but et bien évidemment j'ai voté pour elle. Son but est magnifique. J'aimerais qu'elle en marque des comme ça avec nous (rires)». L'Irlandaise est arrivée cette saison en D1 Féminine. Un championnat où elle prend ses marques petit à petit : «C’est une culture et une langue différentes, mais j’apprécie. Tout va aller de mieux en mieux». Recrutée par le promu albigeois, elle apporte son expérience et son talent à une formation classée actuellement septième. Une équipe au sein de laquelle elle fait l'unanimité. «Stéphanie est arrivée cet été à Albi, comme moi, explique Gladys Boilard. C'est une personne très simple, dynamique, gentille, motivée, investie. Elle prend des cours de français pour pouvoir échanger avec nous. Nous on fait pareil. On apprend des mots en anglais pour que sur le terrain on puisse échanger. Elle s'est bien intégrée au sein du groupe. Même si au niveau de la langue, je comprend que ça doit être compliqué pour elle».

Une chance malgré la concurrence

Il faut dire que Stéphanie Roche a fait toute sa carrière en Irlande. «J'ai commencé quand j'étais plus jeune. Je jouais dans la rue avec mes amis garçons. J'ai ensuite évolué en club», nous explique-t-elle. Avec 4 buts en 28 sélections avec les "Girls in Green", elle s'est imposée comme l'une des références du football féminin irlandais après ses passages à Raheny United et Peamount United. Un club avec lequel elle a d'ailleurs marqué son superbe but qui lui vaut une nomination pour le Prix Puskas 2014. Mais la concurrence sera féroce. Zlatan Ibrahimovic, Robin van Persie, James Rodriguez ou encore Diego Costa, voici les noms de certains joueurs nommés à ses côtés. Malgré tout, la joueuse d'Albi croit en ses chances : « C'est une fierté d'être nommée. J’aime penser à ceux qui soit derrière moi. J’essaie d’avoir de nouveaux votes. Je pense pouvoir en trouver et avoir peut-être cette opportunité». Sa coéqupière Gladys Boilard est toute acquise à sa cause : «Pour elle, j'espère vraiment qu'elle va gagner. C'est la seule représentante féminine aux côtés de neufs joueurs mondiaux. Il y a de sacrés concurrents en face. J'espère que les gens ne feront pas attention au fait que c'est une femme. Peut-être aussi que ce sera un avantage pour elle. Personnellement, j'ai regardé les autres buts, moi je mettrai Stéphanie première».

Un but en or pour le foot féminin

Seule représentante féminine dans la liste des dix nommés pour le Prix Puskas, Stéphanie Roche défend bien plus que sa cause individuelle. Elle est également le porte-drapeau du football féminin dans cette course au plus beau but de l'année 2014. Lors des dernières éditions, plusieurs joueuses ont déjà reçu cet honneur. Outre la Japonnaise Kumi Yokoyama en 2010, l'Américaine Heather O'Reilly était présente parmi les dix nommés l'année suivante. Olivia Jimenez faisait partie des heureux élus en 2012. L'an dernier, Lisa De Vanna et la Lyonnaise Louisa Nécib étaient en lice pour l'obtention du Prix Puskas FIFA 2013. Aucune d'entre elles n'a remporté ce prestigieux trophée. Si Stéphanie Roche venait à être élue, ce serait la première fois qu'une femme remporterait ce titre. L'Irlandaise mesure l'impact d'une éventuelle victoire : «Oui, c'est très important. Ce serait une fierté. Les mentalités changent». Même constat pour Gladys Boilard : «Si Stéphanie gagnait ce prix, je pense que ce serait une fierté pour elle. Pour le club d'Albi, une fierté d'avoir cette fille dans notre équipe. Pour l'image du foot féminin, ce serait une première donc ça pourrait être bénéfique pour le développement du foot féminin en France et dans le monde car elle avait marqué alors qu'elle évoluait en Irlande. Ca pourrait être clairement une belle promotion» . Si sa présence parmi les dix nommés est déjà une belle victoire, Stéphanie Roche espère bien évidemment succéder à Zlatan Ibrahimovic. Les débats et les votes sont ouverts. Réponse dans quelques semaines...