TPO : tout le monde du football est suspendu à la justice européenne

Par Constant Wicherek
2 min.
Gianni Infantino, le patron de la FIFA, lors du tirage de la Coupe du Monde 2018, à Moscou @Maxppp

Le 18 janvier prochain, la cour d'appel de Bruxelles rendra un verdict sur la Third Party Ownership (la Tierce Propriété). Selon la réponse de l'instance, le monde du football va changer.

Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de la TPO. Il s'agit de la Third-party ownership (la tierce propriété en français), qui autorise à une personne tierce de posséder un bout d'un joueur de foot et donc de toucher de l'argent dans le cadre d'un transfert. Une situation contre laquelle Philippe Piat, le président du syndicat des joueurs, et la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro), se battent.

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« Où est l'éthique lorsque le joueur ne peut être propriétaire de ses propres droits, mais que, dans le même temps, aucune norme n'empêche des cartels de la drogue d'être propriétaires de clubs en Amérique centrale, comme c'est le cas selon des ONG actives dans la région ? C'est de la TPO via un club-écran. Cela crée les mêmes risques pour l'intégrité de la compétition et pour l'indépendance du joueur que ceux que la FIFA attribue aux tiers. Ce qu'il faut, c'est un code de la route strict, et le même pour tous », indique-t-il dans un papier très bien documenté du Journal du Dimanche.

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Vers un arrêt Bosman puissance 10 ?

Si cela revient sur le tapis aujourd'hui, c'est que la cour d'appel de Bruxelles, spécialisée en droit de la concurrence, doit rendre un verdict sur une plainte déposée par le club Seraing FC. Le club belge avait en effet signé un contrat de tierce propriété avec Doyen Sport (bien connu des supporters de l'Olympique de Marseille) en janvier 2015 avant que la fédération internationale de football (FIFA) ne décide de l'interdire dans le courant de la même année. Cette affaire est bien évidemment soutenue par les ligues espagnoles et portugaises et en face, la FIFA a été rejointe par l'UEFA et donc la Fifpro.

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Le JDD rappelle que l'homme au cœur de cette bataille n'est autre que Jean-Louis Dupont, avocat au barreau de Barcelone, l'homme derrière l'affaire Jean-Marc Bosman qui a été le dernier très grand litige qui a changé le football. Selon l'hebdomadaire, Philippe Piat n'est « pas très optimiste, pour avoir lu les plaidoiries de Me Dupont, qui connaît sur le bout des doigts le droit communautaire. Au-delà de la TPO, il soulève des points importants, notamment sur le plan des réglementations européennes. De quoi engendrer une révolution ».

Si la justice européenne donne raison à Seraing, alors c'est tout le système qui sera sur le point d'imploser, puisqu'aucun pays ni aucune ligue ne pourront interdire la TPO. Cette décision mettrait aussi à mal le Fair-play financier puisque les moyens pour le contourner deviendront légion. « Un arrêt Bosman puissance 10 » semble donc se préparer. Un possible pas de plus vers un football business qui en dégoûte déjà plus d'un.

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