L'incroyable menace qui pèse sur la Serie A

La France est souvent raillée à l’étranger pour sa propension à la grève. Mais rira bien qui rira le dernier. Car si le 23 septembre prochain est prévue une nouvelle journée de contestation de la part des syndicats au sujet des retraites, l’Italie pourrait elle aussi connaître un mouvement de grève surprenant deux jours plus tard. En effet, la Serie A pourrait être paralysée le temps d’un week-end et d’une journée de championnat par une grève des joueurs. C’est ce qu’a annoncé le joueur de l’AC Milan, Massimo Oddo, porte-parole de l’association des joueurs (AIC).

« L'AIC, en parfaite harmonie avec les équipes de Serie A, a décidé que celles-ci n’iront pas sur le terrain lors de la cinquième journée de championnat de Serie A prévue les 25 et 26 septembre pour protester contre la demande d'introduction d'un nouveau régime contractuel », qui comporte, selon l’AIC, « un manque absolu de toute forme de protection ». Mais qu’est-ce qui énerve autant les joueurs italiens ? La Ligue de football transalpine est en train de renouveler la convention collective qui lie clubs et joueurs et l’une des mesures retenues a provoqué le soulèvement des footballeurs.

En effet, la Ligue souhaite que, désormais, un joueur ne puisse refuser un transfert d’un club à un autre, s’ils sont de niveau similaire et qu’ils sont tombés d’accord sur une indemnité de transfert. Il s’agit pour la Ligue italienne de favoriser des formations qui ne parviennent pas à se débarrasser de joueurs onéreux et de forcer ces derniers à changer de club, peu importe si les nouvelles conditions proposées sont à la baisse. Cette mesure a été motivée entre autres par le cas Fabio Grosso, qui a refusé de rejoindre l’AC Milan cet été, alors que la Juventus était d’accord pour le céder. La proposition financière milanaise était probablement inférieure au salaire du joueur à Turin et ce dernier a rejeté l’offre. Avec le nouveau régime contractuel proposé par la Ligue, Grosso n’aurait pas eu le choix et aurait été transféré à Milan contre son gré.

« La grève aura certainement lieu, peu importe les décisions prises par le Conseil fédéral prochain, et se poursuivra si aucun accord n'est trouvé », a affirmé Oddo. Alors que la Serie A s’était offert un joli coup de projecteur grâce au beau mercato du Milan AC ou encore du Genoa, voilà qui vient ternir cette belle image. Le football professionnel italien va donc au-devant d’une surprenante crise si la Ligue ne fait pas marche arrière. L’AIC a en tout cas bien choisi son jour pour la grève, car la 5e journée de championnat devait mettre aux prises l’Inter Milan, champion en titre, à l’AS Rome, son dauphin.