Nantes - OL : les notes du match

L'appétit vient en mangeant dit-on, et le roi Lyon ne se montre pas franchement rassasié. Non-content d'occuper la première place de la Ligue 1, le club septuple champion de France, éliminé de la Coupe de la Ligue, semble vouloir faire de la Coupe de France une autre priorité. En tout cas, pour le seizième de finale face à Nantes, Hubert Fournier n'a pas franchement fait tourner, ne profitant pas de la partie pour aligner des éléments tels que le revenant Gourcuff, le jeune Bahlouli, ou la recrue Cornet. Affichant la couleur, les Gones ouvraient même la marque rapidement. Suite à une déviation astucieuse de Ghezzal, Malbranque lançait dans la profondeur l'inévitable Lacazette (5e), qui ne se faisait pas prier pour ouvrir la marque.

0-1, l'OL virait en tête. Mais, trop confiants, Gonalons et ses coéquipiers se livraient un peu trop, et le payaient cash. Sur un contre, un comble à l'extérieur, l'OL se faisait ainsi surprendre, et Bessat (19e) d'égaliser d'une belle frappe du gauche. Galvanisés par ce but, les Canaris croquaient même le Lyon en doublant la mise, grâce à une réalisation de ce même Bessat (21e), parfaitement lancé par Audel. 2-1, la Beaujoire exultait. Et le stade d'être au bord de l'implosion quelques minutes plus tard, Vizcarrondo (35e) étant à deux doigts de corser l'addition, mais son coup de tête puissant était dévié par un Lopes enfin dans sa rencontre. 2-1 à la pause, Nantes virait en tête.

Au retour des vestiaires, l'OL voulait rapidement égaliser, et Jallet (49e) de se créer la première occasion du deuxième acte, sa tête filant néanmoins au-dessus. Des efforts qui finissaient par payer. Sur une récupération haute du ballon, Lacazette héritait du cuir et adressait un amour de passe à destination de Fekir (59e), lequel dribblait le portier adverse avant de catapulter le cuir dans le but vide. 2-2, tout était à refaire pour Nantes. Dominés, les Canaris étaient même plusieurs fois près de craquer, Lacazette (72e, 80e) pouvant faire la différence. Mais c'est finalement l'autre héros du match, Bessat (88e), qui écrivait sa légende d'un soir, s'offrant un triplé d'une reprise du gauche sur un centre de Nkoudou. Score final 3-2, c'est bien Nantes qui poursuit la folle aventure de la Coupe de France. Lyon, de son côté, peut donc pleinement se concentrer sur le championnat de France, et une première place à défendre.

• L'homme du match : Vincent Bessat (8,5) : quelle soirée pour l'ancien Messin ! Rarement titularisé, a profité de la Coupe de France pour s'offrir un départ dans le onze, et un triplé avec ça ! Deux buts semblables, des frappes croisées de son pied gauche, puis une reprise limpide pour offrir la victoire aux siens à quelques minutes du terme. Très actif et dangereux, il est le bourreau des Lyonnais.

Nantes :

• Dupé (5) : il aurait longtemps pu enrager quant à ce match, lui qui n'avait rien eu à faire alors que l'OL avait déjà inscrit deux buts. Mais le dernier rempart canari a su se rendre décisif, permettant aux siens de tenir le score avec deux interventions face à Lacazette, une belle parade sur une frappe croisée (63e) et une bonne sortie dans les pieds (72e).

• Alhadhur (4) : le jeune comorien a vécu une soirée plutôt délicate. Peu en vue offensivement, il a voulu se contenter de son travail défensif, mais ne s'en est pas acquitté avec brio, lui qui a souffert face à la vitesse des Lacazette et Fekir.

• Vizcarrondo (5,5) : rencontre sérieuse de la part du Vénézuélien. En retard sur quelques coups, il a compensé avec des retours salvateurs et son excellent jeu aérien, qui aurait aussi pu lui permettre d'inscrire un but, sans l'intervention brillante d'Anthony Lopes (35e).

• Djidji (4,5) : le jeune défenseur français, jamais apparu avec les Canaris cette saison, était le gros point d'interrogation en marge de la rencontre. Ils étaient peu nombreux à miser sur sa capacité à contenir le duo Lacazette-Fekir, mais il n'a pas fait aussi mal que ce que certains présageaient. S'il n'est pas exempt de tout reproche sur les deux buts encaissés, lui qui n'a pas su tenir Fekir sur le second but notamment, il a du reste été appliqué et solide. Remplacé par Bedoya (84e).

• Veigneau (6) : une bonne partie du latéral nantais, qui n'a pas lésiné sur les efforts, tant pour assurer les retours qu'apporter son aide offensivement. Le tout avec une certaine efficacité, alors qu'il a concédé peu d'espaces et s'est signalé aux avant-postes avec quelques bons centres. Solide.

• Gomis (6) : l'ancien de Valenciennes a réalisé le travail attendu. Très actif à la récupération, il a gratté du cuir et a fait les efforts nécessaires pour apporter son aide défensive. Sérieux.

• Deaux (6) : réaligné sur la ligne du milieu de terrain, alors qu'il avait œuvré en défense centrale récemment, l'ancien Rémois a par la même retrouvé l'efficacité. Très actif à la récupération, comme son compère Gomis, il a récupéré bon nombre de ballons. Dommage qu'il en ait perdu un, crucial, qui a finalement coûté un but à son équipe (59e)...

• Audel (7,5) : l'un des Nantais les plus en vue, l'un des hommes qui ont fait le succès des Canaris. Très remuant, il s'est avéré décisif avec deux passes décisives à destination de Bessat (19e, 21e). Remplacé par Nkoudou (76e), qui a réalisé une excellente entrée, entre une passe décisive pour Bessat (88e) et une balle de but (90e+3).

• Veretout (8) : repositionné en numéro 10, plus haut que ce qu'il était jusque dernièrement, le milieu de terrain a prouvé qu'il était bien meilleur les clés du jeu en mains plutôt que cantonné à la récupération. Dans tous les bons coups, à l'instar du deuxième but inscrit par les siens (21e), il a parfaitement joué son rôle d'animateur, et a distillé d'excellents ballons tout au long de la rencontre. L'un des hommes forts du succès nantais.

• Bessat (8,5) : voir ci-dessus.

• Bangoura (4) : l'avant-centre guinéen avait une belle occasion de briller avec sa titularisation, il n'a pas saisi sa chance. Trop esseulé, il ne s'est pas avéré déterminant. Remplacé par Shechter (67e), qui aurait pu inscrire un but dès son entrée en jeu, d'une tête à la suite d'un centre de Deaux (69e). Auteur d'une bonne entrée en jeu, il a fait mal à l'arrière-garde lyonnaise sur quelques offensives.

OL :

• Lopes (4,5) : cinq véritables occasions où intervenir, et trois buts encaissés. Le bilan est peu flatteur pour le portier rhodanien, si brillant pourtant ces dernières semaines. S'il est intervenu avec brio sur le coup de tête de Vizcarrondo (35e), il a en revanche clairement manqué de tranchant sur les trois frappes de Bessat (19e, 21e, 88e). A réalisé un bel arrêt dans les arrêts de jeu, dans un face-à-face avec Nkoudou (90e+3).

• Jallet (4) : sa première mi-temps fut des plus compliquées. Souvent perdu face à Bessat, l'arrière droit a éprouvé les pires difficultés à tenir son couloir. Sa deuxième période fut meilleure, lui qui a arpenté régulièrement son aile pour apporter une solution offensive et centrer. Mais c'est une fois de plus lui qui cède sur le troisième but nantais, battu par Nkoudou.

• Rose (4) : pour sa deuxième titularisation d'affilée, l'ancien Valenciennois n'a pas franchement eu le temps de briller. Laxiste au marquage sur la tête de Vizcarrondo (35e) qui aurait pu faire 3-1, le défenseur central a été en difficulté à l'image de ses partenaires de l'arrière-garde. Touché et remplacé à la pause par Dabo (4) : le latéral gauche a été plutôt discret, commettant par ailleurs quelques fautes évitables.

• Umtiti (5) : le jeune Gone a, comme la plupart de ses partenaires de défense, livré une copie somme toute poussive. Pas dans son plus grand soir, le gaucher n'a pas toujours fait les bons choix aux abords de sa surface de réparation, peinant à se montrer autoritaire dans ses interventions. Pas ridicule loin de là, mais pas non plus remarquable.

• Tolisso (5,5) : titularisé en qualité de latéral gauche pour permettre à Dabo de souffler, le natif de Tarare a eu du mal à exister dans ce rôle, lui qui avait pourtant démontré des qualités certaines dans cette position la saison passée. De retour dans l'entrejeu après la pause, il a haussé son niveau, et a permis à l'OL de reprendre le contrôle des évènements.

• Gonalons (4,5) : le capitaine de l'OL n'a pas livré le plus grand match de sa saison, loin de là. Auteur d'une première mi-temps insipide au milieu de terrain, il a perdu des ballons trop facilement, et s'est montré trop hésitant à la récupération. Replacé dans l'axe à la sortie de Rose, il s'en est pour le coup mieux sorti dans cette position de défenseur central.

• Mvuemba (3,5) : devenu remplaçant au fil des semaines, l'ancien Lorientais n'a pas vraiment marqué de points au cours de cette partie. Le milieu de terrain n'a eu aucun impact réel sur la tenue des débats, jouant simple certes mais peinant à faire des différences notoires avec des prises d'initiatives plus risquées. Remplacé par Ferri (75e).

• Malbranque (6) : de retour dans le onze de départ, l'homme aux chaussures bleues ce soir n'a pas manqué son rendez-vous avec La Beaujoire. Le milieu de terrain a été solide dans l'entrejeu, avec pour lui un rôle prépondérant à la construction du jeu. Passeur décisif pour Lacazette, c'est aussi lui qui trouve l'attaquant rhodanien pour le deuxième but. Prépondérant, vous a-t-on dit... Remplacé par Gourcuff (90e).

• Ghezzal (4) : à nouveau aligné dans le onze de départ en qualité de meneur de jeu, le Franco-algérien a alterné le bon et le moins bon. Un peu comme face à Lens, l'élégant gaucher a brillé de par la qualité de ses prises de balle, mais a parfois manqué de lucidité dans son choix de transmissions ainsi que dans quelques raids solidaires superflus.

• Fekir (7) : il est sans doute la révélation de la Ligue 1 cette saison, et l'attaquant de poche a une nouvelle fois fait étalage de toutes ses qualités ce soir. Ses prises de balle et sa capacité à perforer à tout instant ont mis au supplice la défense nantaise, qui n'a jamais vraiment su trouver la parade. Buteur (59e) tout en insolence, il aurait également pu y aller de sa passe décisive pour Lacazette (72e). Excellent.

• Lacazette (7) : comme toujours ou presque depuis le début de la saison, l'attaquant a fait un bien fou à son équipe. Buteur au bout de 5 minutes de jeu, le canonnier poursuivait son récital. Mais l'international tricolore n'est pas qu'un buteur, et il le prouvait dans le deuxième acte, avec à la clé une passe décisive délicieuse pour le deuxième but signé Fekir (59e).