Brésil : que retenir de la Coupe du Monde de Neymar ?

Par Maxime Barbaud
4 min.
Brésil Neymar da Silva Santos Junior @Maxppp

Éliminé du Mondial avec le Brésil dès les quarts de finale après une défaite face à la Belgique, Neymar aura su répondre présent sans avoir été décisif lors du match couperet. On retiendra de lui ses deux buts et ses deux passes décisives mais aussi toutes les moqueries dont il a fait l'objet.

Il n'y aura donc pas de France - Brésil. Ce classique du Mondial sera remplacé par une confrontation entre les Bleus et le voisin belge. Les Diables Rouges ont obtenu une magnifique qualification méritée face à l'un des grands favoris de la compétition. Le Brésil est sous le choc mais on peut d'ores et déjà dresser un premier bilan et notamment celui de Neymar. Revenu de blessure à temps après plus de trois mois sans jouer, la star de la Seleçao a répondu présent même si elle n'aura pas réussi à hausser son niveau de jeu et être décisif face à la Belgique. Surtout, son image en a pris un coup.

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On ne découvre pas Neymar. Son talent est aussi grand qu'il est agaçant. Lors de ce Mondial, il a exaspéré les supporters adverses et même les suiveurs. Les critiques lui sont sans cesse tombées dessus, comme la pluie en Bretagne. Sauf qu'en Breizh, il ne pleut que sur les cons. Ici, Tite et ses coéquipiers eux ont dû déployer les parapluies à chaque sorties devant la presse. «Mettre autant de pression sur un seul homme, c'est inhumain», s'était notamment emporté le sélectionneur après les larmes du numéro 10 au coup de sifflet final contre le Costa Rica.

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Moqué dans le monde entier

Jamais un joueur n'aura été autant la cible des critiques pour son comportement et ses roulades infinies. Internet s'en est d'ailleurs régalé avec des montages et autres trolls en tout genre. Les Belges s'y sont mis hier lors du match en effectuant un "Neymar challenge". Le principe ? Tout le monde tombe au signal. Même le Bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, a diffusé un montage avec le célèbre Manneken-Pis urinant sur Neymar. La Radio Télévision Suisse est allée jusqu'à calculer le temps passer au sol par le joueur jusqu'au 8e de finale. Résultat de l'enquête : 14 minutes. L'AFP a elle publié une note pour repérer les plongeons sur un terrain. Les simulations de Neymar ont carrément dépassé les frontières du football. Le Samu portugais a lancé une campagne de sensibilisation pour éviter les appels abusifs en illustrant leur affiche avec le Brésilien hurlant de douleur.

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Forcément ses simulations ont aussi agacé au Brésil, notamment lors du premier tour où il a largement exagéré ses culbutos. La rencontre face au Costa Rica a fait couler beaucoup d'encre. Entre l'histoire du penalty accordé puis retiré après visionnage de la VAR, les engueulades avec Thiago Silva et Marcelo et ses larmes à la fin de la rencontre, son anxiété et sa gestion de la pression ont plutôt été mal perçues au pays. La presse brésilienne ne tire pas non plus à boulets rouges sur le joueur, qui a montré un bon visage en Russie avec ses deux buts et ses deux passes décisives en cinq rencontres. Malheureusement pour lui, devant tant de moqueries, ses prestations ont presque été relayées au second plan. Pourtant il aura été l'un des meilleurs de son équipe, répondant présent pour faire pencher la bascule de son côté.

À partir des matches couperets, Neymar a progressé, a haussé son niveau de jeu et a affiché un état d'esprit plus "en conformité" avec l'événement. Il s'est davantage concentré sur le jeu, réclamant moins les fautes. Face à la Belgique, il a beaucoup tenté, quitte à essayer de forcer la décision seule en fin de rencontre. Il aurait pu devenir le héros de son équipe sans un dernier arrêt énorme de Courtois mais n'aura finalement pas été au rendez-vous avec l'histoire. «Je n'ai pas du tout été déçu. Il a montré une vraie évolution pendant le tournoi, il a atteint son meilleur état de forme. Il est mieux revenu par rapport à ce que l'on imaginait tous. Mais il y a des fois où le corps ne suit pas le cerveau», analysait fatalement Tite en conférence de presse hier soir. Devenu risé d'un monde, Neymar n'aura pas réussi à le conquérir. Il est sorti du stade la tête basse et sans couronne.

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