Italie-Espagne : les notes du match

Par La Rédaction FM
13 min.
Italie Gianluigi Buffon @Maxppp

C'était le choc de ces huitièmes de finale. L'Italie et l'Espagne s'affrontaient ce lundi au Stade de France. Et la Squadra Azzurra s'est qualifiée (2-0) et jouera l'Allemagne en quart de finale de l'Euro !

Sous une pluie torrentielle, deux favoris à la victoire finale s’affrontaient donc avec une opposition de style puisque la Roja préfère avoir la possession de balle tandis que la Squadra Azzurra affectionne plutôt la défense basse et les contres rapides. Pourtant, c’est l’Italie qui se montrait dangereuse d’emblée. Les hommes de Conte parvenaient parfaitement à passer le milieu de terrain ibérique grâce à des relances rapides créant la panique dans la défense espagnole. Ainsi, suite à coup franc de Florenzi, Pellè s’élevait plus haut que tout le monde et claquait une sublime tête parfaitement sauvée sur sa ligne par David De Gea (8e). Quelques minutes plus tard, Giacherrini croyait trouver le poteau sur un nouveau centre de Florenzi, mais l’arbitre sifflait faute de l’attaquant azzurro (11e). Les ouailles de Vicente Del Bosque avaient énormément de mal à se procurer des occasions dans ce premier quart d’heure. Et dès qu’ils s’approchaient de la surface de Gianluigi Buffon, les offensifs faisaient les mauvais choix.

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À la 20e minute, le soleil et la première frappe espagnole - contrée - faisaient leur apparition au Stade de France. La première frappe cadrée arrivait ensuite. Iniesta, à 25 mètres, tentait sa chance, le cuir était contrée par De Rossi et bien contrôlée par Gigi Buffon (28e). Et la domination italienne allait enfin se voir récompenser ! Sur un coup franc d’Eder, De Gea ne captait pas le ballon et tentait de contrer le cuir de la jambe alors que Giacherrini s’avançait vers lui. Malheureusement pour le portier de Manchester United, Chiellini était plus prompt que Pique pour propulser le ballon dans les filets (1-0, 33e). La rencontre pouvait alors s’emballer, la Roja se voulait bien plus entreprenante et bien moins calculatrice tandis que l’Italie, elle, se complaisait dans cette configuration, attendant patiemment la contre-attaque qui allait lui permettre de faire le break et donc de pouvoir venir. Et cela allait presque arriver. Suite à un nouveau contre, Giacherrini, décidément partout, envoyait une frappe sous la barre, mais De Gea, décidément le seul espagnol au niveau en première période, sortait le cuir d’une magnifique claquette (45e). C’est ainsi que les deux équipes allaient quitter la pelouse pour la pause sous les yeux d’un Georgio Chiellini affectueusement félicité par son capitaine Gianluigi Bufffon.

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Au retour des vestiaires, Del Bosque décidait de changer et faisait entrer en jeu Aduriz en lieu et place de Nolito pour que l’Espagne joue à deux pointes. Pourtant, cela ne changeait rien et sur un centre en rentrait de Florenzi, Pique repoussait difficilement en corner (46e). Sur un corner espagnol, des joueurs tombaient dans la surface et Morata reprenait le ballon de la tête au point de penalty, mais trouvait un incroyable Buffon qui, d’une seule main, captait le cuir (49e). Sur un nouveau contre, l’Italie n’était pas loin de faire le break. Eder bien lancé en profondeur grâce à une remise de Pellè, prenait de vitesse Ramos, mais venait buter sur un excellent De Gea (55e). Mais l’Espagne était loin de dire son dernier mot. Aduriz tentait sa chance de l’entrée de la surface, mais ne réussissait pas à cadrer (70e). Iniesta s’essayait aussi d’une sublime volée du gauche, mais Buffon renvoyait encore (76e). Sur un ballon mal dégagé par l’Italie, le ballon revenait sur Pique qui, aux six mètres, touchait le ballon du bout du pied. Buffon se détendait incroyablement pour sauver son équipe (89e). Et, sur un énième contre, l’Italie allait trouver la faille à nouveau. Sur un centre de Darmian dévié, Grazziano Pellè marquait le deuxième but (2-0, 90e +1) ! Ainsi, ce sont bien Antonio Conte et ses hommes qui affronteront l’Allemagne de Joachim Löw en quart de finale pour un nouveau choc de l’Euro !

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L'homme du match : Buffon (8) : il n’a clairement eu rien à faire en première mi-temps, pas une parade. Juste une frappe facile à capter d’Iniesta contrée par De Rossi (28e). Il s’est rendu présent quand ses défenseurs ne pouvaient pas relancer vers l’avant. Il fut incroyable de sérénité à la 49e lors qu’il arrêtait d’une seule main une reprise de la tête de Morata qui se trouvait au point de penalty. Il s’imposait à nouveau sur une reprise d’Iniesta (76e). Il sauve le résultat à la (89e) alors que Pique n’était qu’à quelques mètres de lui d’un sublime plongeon. Il a été le grand artisan de cette qualification italienne ! Grande Gigi !

Italie :

**Buffon (8) :**voir ci-dessus.

  • Barzagli (6) : le défenseur de la Juventus Turin a été le défenseur le moins en vue de cette première mi-temps de l’Italie. Non pas, parce qu'il a fait des erreurs, mais plutôt, car il a eu moins d’interventions à réaliser que ses deux collègues de la défense. Encore précieux en deuxième période, son calme a permis à l’Italie de ressortir proprement les ballons pour pouvoir contrer. Il fut aussi sur tous les ballons aériens en fin de partie.

  • Bonucci (7) : il a été fort au duel, comme à son habitude et a pris bon nombre de ballons de la tête. Il a aussi été une menace constante sur les coups de pied arrêtés qu’ont obtenus ses coéquipiers. Il fut toutefois souvent signalé en faute sur ces actions. Il s’est un peu moins montré en deuxième période, mais il faut le juger sur son efficacité. L’Italie n’a pas subi, c’est aussi grâce à lui.

  • Chiellini (6) : impeccable défensivement, le défenseur central de la Juventus Turin a tenté de bien relancer le ballon pour que les offensives italiennes puissent être efficace. Il suit très bien un coup franc d’Eder repoussé par De Gea pour ouvrir le score (33e). En deuxième période, il a eu peu de travail hormis quelques ballons chauds dans sa surface. Il fut le vrai patron de sa défense en fin de match commandant bien ses deux lieutenants que sont Bonucci et Barzagli.

  • Florenzi (6,5) : sa patte droite a fait du bien à l’Italie, notamment sur les contres rapides et sur les coups de pied arrêtés. Il offre ainsi une balle de but à Pellè (9e) puis à Giaccherini (11e). Incroyable sur son côté droit, il débordait à la reprise et obligeait Piqué à renvoyer en corner (46e). Toujours aussi bon en deuxième période, il s’est plus attelé à protéger sa zone en se portant à bon escient vers l’avant, remplacé par Mattéo Darmian (84e). Le latéral de Manchester United offre le but du 2-0 à Pellè (90e +1).

  • Parolo (5) : il a été plutôt bon au milieu de terrain et assez complémentaire de Daniele De Rossi. Il s’est porté vite vers l’avant et se retrouve à reprendre un centre de De Sciglio qu’il ne cadre pas (25e). Il a été précieux en deuxième période grâce à son sang froid lorsque son équipe était sous pression. Nettement meilleur en deuxième période, il a défendu de manière virile, mais toujours correcte.

  • De Rossi (5) : le patron du milieu de terrain, un vrai leader. Daniel De Rossi a beaucoup récupéré et a souvent relancé court pour accélérer le jeu. Il est l’auteur d’un sublime petit pont sur Andrès Iniesta en première période. Plus en difficulté défensivement après la pause, remplacé par Thiago Motta (54e). Sa première action de la partie fut de râler auprès de l’arbitre après une faute non sifflée de Pique sur Eder. Il a été utile pour ressortir les ballons. Mais il a pris son jaune (89e) qui le prive du quart de finale contre l’Allemagne.

  • Giaccherini (6) : il a couru partout pour essayer de faire du pressing et proposer des solutions à ses coéquipiers en phase de contre. Il force De Gea à dégager le ballon rapidement sur le but de Georgio Chiellini (33e). Il a beaucoup râlé auprès de l’arbitre, pas toujours à raison, mais il a été très important notamment pour ses courses vers l’avant. Le joueur de Bologne - qui appartient à Sunderland - avait beaucoup d’énergie aujourd’hui !

  • De Sciglio (5,5) : le latéral gauche italien a eu beaucoup de mal que ce soit dans la phase offensive ou défensive de ses actions. Il récolte un carton jaune stupide à la 24e minute pour avoir tiré le maillot de son adversaire direct qui n’avait pas le ballon. Il offre toutefois un joli centre pour Parolo, qui ne cadre pas (25e). Plus défensif en deuxième mi-temps, De Sciglio a fait le boulot.

  • Pellè (7) : il s’est offert une sublime occasion dès le début de la rencontre en gagnant son duel de la tête face à Busquets après un coup franc de Florenzi (8e). Il a eu plus de mal dans ses duels au retour des vestiaires et écope même d’un carton jaune pour une faute peu évidente sur Fabregas (54e). Il fait tout de même une presque passe décisive sur une déviation qui envoie Eder direct vers le but (55e). Il a continué à jouer dos au but avec hargne, créant des brèches dans la défense ibérique. Très précieux pour ses partenaires. Et, à la toute fin du match, il allait donner de l’air à tous les suiveurs de l’Italie puisqu’il se retrouvait à la réception d’un centre de Darmian pour conclure de près (90e +1).

  • Eder (6) : un peu moins en vue que Pellè, il a beaucoup couru tout au long de la première période. C’est lui qui tape de toutes ses forces le coup franc que ne peut capter David De Gea sur l’ouverture du score des Azzurri (33e). L’attaquant de l’Inter aurait pu donner un avantage plus conséquent à son pays, mais il perd son face à face contre De Gea (55e). Toujours aussi généreux en deuxième période, pris de crampes et remplacé par Lorenzo Insigne (82e). L’attaquant de Naples a pu se mettre en évidence en éliminant Ramos comme un vulgaire plot et en frappant sur De Gea (85e).

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Espagne

  • De Gea (7) : il s'est très bien rattrapé de son match médiocre contre la Croatie. Dès le début de la partie, il sort une parade exceptionnelle sur une tête de Pellè (8e), avant de récidiver sur un retourné de Giaccherini, finalement annulé à cause d'une faute. Sur le but, il peut éventuellement mieux faire, mais il détourne une excellente frappe juste avant la pause. Il gagne ensuite un face à face devant Eder (55e). S'il n'avait pas été là, autant dire que le score aurait été très humiliant pour la Roja.

  • Juanfran (4) : le latéral droit espagnol a livré une prestation assez moyenne. Défensivement, il a parfois pris le bouillon, face à Giaccherini notamment, avant de se remettre dans le bain au retour des vestiaires, comme la plupart de ses coéquipiers, et a aussi avancé sa position pour servir d'ailier droit. En revanche, la plupart de ses centres ou de ses tentatives dans les derniers mètres ont été ratés. Pas digne de ce qu'il a proposé en club lors des années écoulées.

  • Piqué (5) : lui qui avait été aussi serein lors des premières rencontres, a été mis en difficulté de façon assez fréquente. Il ne suit pas Chiellini sur le but du défenseur de la Juve et se fait prendre de vitesse à quelques reprises, sur une contre-attaque d'Eder (55e) par exemple. Le Catalan a tout de même montré un meilleur visage que son coéquipier Sergio Ramos avec plusieurs interventions décisives. Ce n'était clairement pas son meilleur match, mais il a fait partie des quelques éléments plus ou moins satisfaisants espagnols.

  • Ramos (3) : match très compliqué pour le défenseur central espagnol, même s'il a un peu ré-haussé le ton en deuxième période quand l'Espagne a remis le pied sur le ballon. C'est lui qui a provoqué la faute - stupide - qui a mené à l'ouverture du score italienne, et a montré beaucoup de signes de fragilité, comme un ballon à priori simple à dégager qu'il a presque envoyé au fond de ses propres cages. Un match à oublier pour celui qui est d'habitude très costaud dans les grosses affiches.

  • Alba (3,5) : comme Juanfran, il n'a pas tenu son rang. Moins inquiété défensivement que le Colchonero, il a quand même réussi l'exploit d'être encore moins bon que lui dans le secteur offensif. La plupart de ses centres ont été ratés et il n'a rien apporté sur son couloir gauche. Elle est bien loin sa performance de la finale de l'Euro 2012, quand il avait été l'un des tous meilleurs espagnols face à l'Italie.

  • Busquets (3,5) : dépassé par les événements comme l'intégralité du onze espagnol, la tour de contrôle de la Roja a réalisé un match très moyen. Il n'a récupéré presque aucun ballon, n'a jamais été en mesure de couper une contre-attaque italienne et dans la construction, il n'a même pas pu apporter son petit grain de riz. Peut-être sa pire prestation depuis bien des années...

  • Fàbregas (2) : quelle catastrophe. Le milieu de terrain de Chelsea n'a clairement pas été au niveau cet après-midi, pour changer, après quelques bonnes séquences en début de compétition tout de même. Aussi inutile à la construction et l'élaboration du jeu que dans les labeurs défensives, les supporters de la Roja auront de quoi pester contre lui, eux qui réclamaient déjà une titularisation de Koke voire de Thiago aux côtés d'Andrés Iniesta.

  • Iniesta (4) : copie médiocre rendue par le Manchego. Par rapport à ce qu'il nous propose habituellement, il a déçu, on ne va pas se mentir, mais au final, il n'a perdu que très peu de ballons et à été à l'origine des quelques (et rares) actions offensives espagnoles un peu dangereuses. Il faut dire que Conte avait extrêmement bien préparé la rencontre, et le génie espagnol avait toujours au moins deux joueurs de la Squadra à ses trousses dans l'entrejeu.

  • David Silva (3,5) : le Canarien a lui aussi déçu dans cette rencontre. Très discret, il n'a pas pesé dans le jeu comme il le fait si bien d'habitude. On ne retient aucune passe dangereuse ou aucune action dangereuse dont il aurait pu être à l'origine. Il s'est réveillé dans le dernier quart d'heure, distribuant quelques bons ballons à ses coéquipiers présents dans la surface, mais sa prestation est bien trop insuffisante pour un joueur de ce niveau.

  • Morata (3) : esseulé face aux trois défenseurs de la Juventus, qui le connaissent à merveille qui plus est puisque les quatre ont été coéquipiers pendant trois ans, il n'a pratiquement rien pu faire. On notera tout de même qu'il s'est battu sur chaque ballon et a toujours tenté de jouer intelligemment et combiner avec ses coéquipiers. Remplacé par Lucas Vazquez à la 70e minute, qui n'a pas eu beaucoup d'opportunités de montrer quoique ce soit.

  • Nolito (2,5) : l'ailier du Celta a été finalement très mauvais sur la pelouse du Stade de France. Il a tenté bon nombre de dribbles et d'actions individuelles, puis en voyant que les défenseurs italiens prenaient toujours le dessus, a peu à peu disparu de sa rencontre. Il n'a pratiquement créé aucun danger. Sorti à la mi-temps pour laisser sa place à Aduriz (5), auteur d'une entrée en jeu intéressante, pendant laquelle il a beaucoup inquiété la BBC italienne dans le jeu aérien notamment, avant de sortir, blessé, au profit de Pedro (82e). Le joueur de Chelsea n'a rien apporté.

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