Pays-Bas - Danemark : les notes du match

Le groupe de la mort n'a jamais aussi bien porté son nom ! Un nom justifié à la base par la présence de trois cadors européens (Allemagne, Pays-Bas, Portugal). Mais la Danemark est venu mettre son grain de sel là où certains imaginaient une bataille à trois. Pourtant, rien ne laissait penser pareil scénario. Vite en jambes, les Néerlandais ont débuté la rencontre tambour battant avec 4 frappes en l'espace de 10 minutes. Avec notamment une situation très dangereuse en faveur de Van Persie (7e). Cela allait donner la tonalité de la rencontre. A savoir un manque de réalisme affolant des Oranjes et des Danois parfaitement regroupés en défense et appliqués au moment de remonter la balle pour souffler.

A ce petit jeu, ce sont les Nordiques ont vite pris le dessus. Grâce à un but de l'intenable Krohn-Dehli, qui se chargeait de mystifier à lui seul la défense néerlandaise (24e), ils avaient fait le plus dur et voyaient leurs adversaires se heurter à Agger ou Andersen ou s'enfermer dans leurs habituels excès d'individualisme. Ainsi, ce n'est pas avec ce match que Robben a offert une autre vision de son jeu... Et quand Afellay, Robben et Van Persie butent sur une défense, les Pays-Bas sont sans solution.

La pause ne changeait finalement pas grand-chose.Emmenés par un Sneijder de gala en seconde mi-temps, ils vendangeaient leurs meilleures occasions (Van Persie 50e, Robben 63e). Même Huntelaar, entré en jeu à la 71e, échouait face à Andersen (73e). Portés par un esprit offensif mais trop statiques dans les 20 derniers mètres, les hommes de Van Marwijk s'en sont remis à une action individuelle victorieuse qui n'est jamais venue. Pendant ce temps-là, sans jamais s'affoler, en témoignent les longues séquences de relance en passes courtes, les Danois continuaient à jouer avec leurs armes, sans folie mais avec cohérence. Cela suffisait à l'emporter face à des Oranjes désormais dos au mur. Pour se qualifier en quart de finale, ils devront faire de bons résultats face aux deux autres cadors du groupe. Un groupe de la mort, on vous disait...

L'homme du match : Krohn-Dehli (8) : il a tout simplement été énorme ce soir. Son crochet permettant d'éliminer Heltinga et Van Bommel sur l'ouverture du score est un geste de grande classe symbolisant parfaitement son match. Très à l'aise techniquement, il a parfaitement exploité tous les contres scandinaves et a su apporter beaucoup de créativité dans son apport offensif. Son duo avec Poulsen sur le côté gauche a été déterminant dans la victoire danoise.

Pays-Bas :

• Stekelenburg (4) : quasiment rien à faire. Après un premier arrêt dès la 2e minute, il a dû s'incliner sur la frappe de Krohn-Dehli qui a filé entre ses jambes.

• Willems (5,5) : un début de match tonitruant avec une frappe lointaine surpuissante qui est passée au-dessus (3e). Défensivement, il a plutôt bien tenu son couloir gauche, Rommedahl faisant peu de différences. Prometteur pour la suite.

• Vlaar (6) : méconnu, le rugueux défenseur de Feyenoord a réalisé une belle prestation, maîtrisant sans grand mal un faible Bendtner. Auteur d'une belle tête sur corner par ailleurs (29e).

• Heitinga (4) : il s'est fait avoir comme un jeune défenseur débutant sur la feinte de Krohn-Dehli (24e). Impardonnable pour un joueur de son expérience, censé être le patron de la défense. Ce fut mieux par la suite mais le mal était déjà fait.

• Van der Wiel (4) : décevant. On attendait plus du latéral de l'Ajax, qui a beaucoup souffert face à Krohn-Dehli et qui a trop peu apporté offensivement. Il n'a quasiment jamais débordé pour dédoubler avec Robben. Remplacé par Kuyt (85e), qui s'est distingué en ratant le dernier centre de la rencontre.

• Van Bommel (6) : même vieillissant, il est indispensable au sein de la sélection. Très généreux, il a abattu un gros boulot dans l'entrejeu, bien plus que De Jong. Et il a cherché à amener le surnombre dans la surface. A noter une belle frappe (51e) et son carton jaune habituel (66e) pour un vilan coup sur Zimling.

• De Jong (4) : aligner face au Danemark deux milieux défensifs n'aura pas été la meilleure idée du sélectionneur néerlandais. Car De Jong n'a pas servi à grand-chose sur le pré. Peu de ballons récupérés et aucun impact dans le jeu des siens. Logiquement remplacé par Van der Vaart (71e). Le meneur de Tottenham n'a pas réussi à inverser le cours de la rencontre. Une entrée décevante.

• Sneijder (7) : si ses attaquants avaient été réalistes, il aurait été crédité d'au moins 3 passes décisives... Timide et trop discret en première période, malgré un premier caviar pour Van Persie (43e), il a pris le jeu à son compte en seconde. Beaucoup plus disponible, il a délivre des ballons parfaits pour Van Persie encore (50e pour une double occasion) et Huntelaar (73e). Sa passe exceptionnelle de l'extérieur pour l'attaquant de Schalke aurait mérité meilleur sort. Le seul à avoir évolué à un très bon niveau.

• Afellay (5) : une belle première mi-temps avec des débordements et des provocations balle au pied plutôt réussis. Comme ses coéquipiers, il a beaucoup tenté sa chance (5e, 10e, 39e, 52e) mais il n'aura jamais cadré. Remplacé par Huntelaar (71e), qui a eu une énorme occasion deux minutes plus tard mais a buté sur Andersen (73e). Plus rien par la suite.

• Robben (3,5) : il faudrait lui demander avec qui il aimerait jouer au foot. Parce qu'il ne donne pas l'impression de vouloir donner la balle à ses coéquipiers néerlandais. Insupportable ou génial, selon le taux de réussite de ses inspirations, il a basculé du mauvais côté ce soir face au Danemark. Il a tiré une petite dizaine de fois au but, sans réussite. Il fut tout proche d'égaliser à la 36e en récupérant un dégagement d'Andersen : il aurait pu servir Van Persie mais il a encore choisi la solution individuelle pour finalement tirer sur le poteau. Les discussions risquent d'être viriles avec ses coéquipiers après la rencontre.

-Van Persie (4): mais où était l'attaquant froid et réaliste d'Arsenal ce soir ? Il a vendangé trois énormes occasions (7e, 43e, 50e) et a contribué bien malgré lui au débat qui entoure le choix du titulaire à la pointe de l'attaque... Il est rarement passé balle au pied face à Agger ou Kjaer. Il doit faire mieux.

Danemark :

• Andersen (6,5): assez irrégulier dans la relance, à l'instar de son dégagement dans l'axe qui a permis à Robben de frapper sur le poteau (35e minute), le gardien d'Evian TG a été propre dans la plupart de ses interventions et même décisif à l'image de son arrêt dans son face à face avec Huntelaar (75e minute).

• Jacobsen (6) : mis en difficulté en début de match par Afellay sur son côté droit, il est monté en puissance à partir de l'ouverture du score danoise. Généreux sur le plan défensif, son entente avec Rommedahl et ses débordements sur le flanc droit ont mis en difficulté la défense batave et notamment le jeune Willems.

• Agger (7) : il a parfaitement assumé son rôle de capitaine au sein de cette équipe. Exemplaire et intelligent dans son placement, rarement pris à défaut, il a parfaitement su contenir les assauts des Robben, Sneijder et Van Persie.

• Kjaer (5,5) : un peu moins rigoureux que son coéquipier en défense centrale, le défenseur de la Roma a été pris de vitesse à de multiples reprises par le duo Van Persie-Sneijder. Mais son entente avec Agger a permis de créer beaucoup de sérénité au sein de la défense.

• S.Poulsen (7) : a parfaitement su museler Robben sur le côté gauche. Ses raids solitaires ont permis d'apporter beaucoup de mobilité et de fluidité sur le plan offensif à l'image de son festival qui a mis Van der Wiel en grande difficulté (54e).

• Zimling (6): rugueux, il a remporté son duel à distance de bad boys avec Van Bommel. Véritable sentinelle devant la défense, il a néanmoins fait preuve de négligence sur certaines relances.

• Kvist (6) : sa complémentarité avec Zimling lui permet de mieux se projeter vers l'avant. Dans ce duo, il a rempli son rôle de métronome, tout en assumant sa part de travail défensif. Il s'est cependant montré moins à son avantage en seconde période

• Rommedahl (6,5): le vétéran de cette équipe danoise a tout simplement fait preuve de beaucoup d'intelligence dans son placement et a su prêter main-forte à Jacobsen sur le plan défensif. Il a pleinement participé à la fluidité du jeu offensif danois. Remplacé par Mikkelsen à la 84e minute.

• Krohn-Dehli (8) : lire ci-dessus.

• Eriksen (6) : un peu plus en retrait que ses coéquipiers, il a fait preuve de beaucoup de discrétion en première période. Plus en jambes en seconde mi-temps, sa maitrise technique et son aisance balle au pied ont permis à son équipe de bien gérer le match. Remplacé par Schone à la 74e minute.

• Bendtner (4) : Son rôle de pivot dans le dispositif en 4-5-1 de Morten Olsen lui a empêché de se créer de réelles occasions. Il n'a cependant pas su prendre la mesure du jeu de son équipe accumulant les mauvais contrôles et les déchets techniques.