Sporting Clube de Braga : Ruben Amorim, la nouvelle sensation des bancs portugais

Par Aurélien Macedo
6 min.
Braga Ruben Filipe Marques Amorim @Maxppp

Ancien international portugais, Ruben Amorim a épousé la carrière de coach depuis un peu plus d'un an. Propulsé à la tête du SC Braga, il a dépassé les attentes en s'offrant les trois grands clubs portugais et un trophée. Focus sur la nouvelle sensation des entraîneurs lusitaniens.

Les Portugais sont en verve depuis quelques années sur les bancs européens. Outre José Mourinho (Tottenham), Jorge Jesus (Flamengo) ou encore André Villas-Boas (Olympique de Marseille) qui sont des références depuis quelques années, d'autres se distinguent récemment. Paulo Fonseca (AS Roma), Nuno Espirito Santo (Wolverhampton), Luis Castro (Shakhtar Donetsk) mais aussi Bruno Lage (Benfica) appartiennent à cette frange. Ruben Amorim espère bien les imiter. Âgé de 35 ans, le natif de Lisbonne a arrêté sa carrière il y a un peu moins de trois ans alors qu'il portait le maillot de Benfica. Après avoir débuté sa carrière du côté de Belenenses, il a vécu huit saisons sous le maillot des Aguias (il a aussi connu deux prêts à Braga et Al Wakrah). International portugais (14 capes), il a participé aux Coupes du monde 2010 et 2014 avec la Seleção das Quinas. Une carrière très intéressante pour l'ancien milieu de terrain qui est en train de laisser place à une autre sur les bancs de touche.

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Il découvre le métier d'entraîneur un an après avoir raccroché les crampons du côté de Casa Pia actuelle lanterne rouge du championnat portugais de deuxième division avant finalement de prendre en main l'équipe réserve du SC Braga au début de cette saison. Cependant, le coach Ricardo Sá Pinto rencontre des fortunes diverses. Facilement qualifié pour les seizièmes de finale de la Ligue Europe, le club lusitanien pointe néanmoins à la huitième place du championnat après 14 journées à huit points du podium et à dix-sept longueurs du FC Porto dauphin du leader, le Benfica SL. Paradoxalement, le technicien passé au Standard de Liège rendra son tablier après une victoire 4-1 contre Paços Ferreira synonyme de qualification pour le dernier carré de la Coupe de la Ligue Portugaise. Nommé à sa place, Ruben Amorim va faire subir un lifting aux Guerreiros do Minho. Exit le traditionnel 4-2-3-1 pour un 3-4-3 (modulable en 3-5-2) permettant de mieux gérer la largeur. Manquant d'efficacité sur le plan offensif et rencontrant quelques difficultés défensivement (37 buts encaissés en 30 matches), Braga va vite muer.

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Déjà un titre pour Ruben Amorim

Très ambitieux dans son approche du football, Ruben Amorim a rapidement fait part de ses intentions comme le souligne Luis Pedro Ferreira journaliste de Maisfutebol : «c'est un jeune entraîneur, pourtant très déterminé. Lorsqu'il a été présenté comme le nouveau coach de Braga, il a notamment déclaré qu'il voulait que les gens reconnaissent immédiatement leur style même s'ils ne portaient pas le maillot de Braga.» Prônant un jeu léché et porté vers l'avant, celui qui est pourtant novice va pourtant vite répondre présent. En battant le Sporting CP (2-1) puis le FC Porto (1-0), il va s'offrir un premier titre dans sa carrière de coach en remportant la Coupe de la Ligue Portugaise. C'est aussi le premier trophée du club depuis 2016 et la Coupe du Portugal. Luis Pedro Ferreira ne manque pas de souligner le parcours des Arsenalistas : «bien sûr. C'est pour ça que vous jouez, des trophées. Braga n'a pas eu la tâche facile dans cette compétition, mais a battu le Sporting puis le FC Porto pour la gagner.»

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Cependant, le match référence est arrivé quelques jours avant avec une victoire 2-1 sur la pelouse du FC Porto en championnat selon lui : «je pense que le véritable déclencheur a été la victoire au Dragão en championnat. Braga a remporté ce match avec une bonne tactique et beaucoup de chance. Mais après le match, ils ont recommencé à croire qu'il était possible de battre les grandes équipes au Portugal. Ils ont mis fin à une série de 15 ans sans victoire au stade du FC Porto, ils ont terminé une autre série de 65 ans sans victoire en championnat à l'Estadio Da Luz (samedi contre Benfica avec une victoire 1-0 ndlr). Ils ont battu le FC Porto deux fois, le Sporting deux fois et le Benfica une fois. Chaque manager a besoin que ses joueurs croient au processus et cela vient plus facilement avec les victoires. Braga n'a pas seulement gagné mais a battu les plus grandes équipes du pays.» Un bilan de huit victoires et un match nul en neuf matches auquel s'ajoute le développement de certaines individualités.

L'éclosion de Francisco Trincão

Recruté cet hiver par le FC Barcelone, Francisco Trincão (20 ans) va rester jusqu'à la fin de la saison au sein du club portugais. Le jeune espoir portugais qui jouait peu jusque-là est définitivement devenu titulaire depuis l'arrivée de Ruben Amorim et n'a pas loupé le moindre match. «Quand Amorim a pris le relais, il a dit que Trincão aurait plus de minutes. Sá Pinto, l'ancien coach, avait déjà donné du temps de jeu à Francisco, mais il a été beaucoup plus utilisé et impliqué depuis. Il est important dans l'équipe et dans la stratégie collective. C'est un gaucher qui joue sur l'aile droite et cela vous donne une option différente. Bien sûr, il est très, très talentueux mais encore jeune. Il développe toujours son jeu, mais je pense personnellement qu'il peut faire des choses que personne d'autre dans l'équipe ne peut faire.» explique Luis Pedro Ferreira subjugué par le talent de l'ailier de Braga. Ce dernier compte d'ailleurs 3 buts et 1 passe décisive lors de ses 9 derniers matches et son importance ne cesse de grandir. Le secteur offensif est aussi porté par deux autres joueurs. Tout d'abord, le maître à jouer Ricardo Horta qui est le leader offensif de Braga avec 17 buts et 6 passes décisives en 37 matches. Aligné en pointe de l'attaque, Paulinho compte de son côté 17 réalisations et 5 offrandes en 34 rencontres.

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Un peu plus bas, João Palhinha est également très précieux. Le milieu défensif est le garant de l'équilibre des Minhotos. Le manque d'alternative dans son registre est d'ailleurs le petit point noir de l'équipe pour Luis Pedro Ferreira : «je sens toujours que Braga montre des problèmes lors de la transition entre l'attaque et la défense, surtout si Palhinha ne joue pas.» Les autres voyants sont néanmoins au vert et Braga pointe à la troisième place du championnat avec un point d'avance sur le Sporting CP désormais. Qualifié pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa, le club portugais défiera ce jeudi les Glasgow Rangers avec la volonté de jouer les troubles fêtes dans cette compétition : «leur phase de groupes a été excellente et en même temps, les résultats n'étaient pas visibles en championnat. Maintenant, ils ont été incroyablement bons en championnat et nous ne savons pas encore ce qu'il y a à venir pour eux en Europe. Étant donné que les gros clubs sont toujours en jeu, ils ne seront pas favoris. Pourtant… peuvent-ils atteindre le gain final ? C'est une équipe équilibrée et talentueuse, mais elle a également besoin de réussite pour jouer pleinement sa chance comme n'importe quelle équipe.» Quoi qu'il en soit, Ruben Amorim a déjà réussi ses débuts d'entraîneur. En deux mois à la tête du SC Braga, il a permis au club de se rendre compte qu'il était possible avec les trois grands clubs portugais. De bonne augure avant de se lancer à l'assaut de l'Europe.

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