Entretien avec... Jérémy Perbet : « Ce serait super de revenir en France mais... »

Par Khaled Karouri
7 min.
Mons Jérémy Perbet @Maxppp

Si vous suivez avec attention le classement des Tops buteurs européens, vous connaissez forcément le nom de Jérémy Perbet. Auteur de 18 buts en 20 matches de championnat, l'attaquant français cartonne en Jupiler League sous les couleurs de Mons. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son parcours, sa saison, et évoque ses ambitions pour les semaines et mois à venir.

**Foot Mercato : Tout d'abord Jérémy, comment allez-vous ?

Jérémy Perbet :** Tout va bien merci. J'espère que l'année à venir va être aussi prolifique en but que ce que j'ai connu l'année dernière. Je suis dans un club où tout se passe très, très bien, c'est très familial. Tout va très bien, pourvu que ça dure !

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**FM : Votre parcours est assez singulier. Pourriez-vous nous raconter votre histoire ?

JP :** À 18 ans, j'ai commencé à entrer vraiment dans le milieu professionnel, car je n'ai fait aucun centre de formation. J'avais deux entraînements par semaine jusqu'à l'âge de 18 ans parce que mes parents privilégiaient les études, le passage de mon bac, je n'ai donc pas eu l'opportunité d'aller en centre de formation. Clermont-Ferrand, qui était en deuxième division, me suivait depuis quelques temps déjà. J'ai passé un test à 18 ans, ça s'est bien passé et ils m'ont fait signer mon premier contrat professionnel à ce moment là. Ensuite, j'ai pas mal bourlingué on va dire, à Moulins, à Strasbourg, Angers où j'ai connu une grosse blessure au genou. Ça fait maintenant 4 ans que je suis en Belgique.

**FM : Comment avez-vous justement atterri en Belgique ?

JP :** En fait, juste avant de signer à Strasbourg, Charleroi me voulait absolument. J'avais finalement opté pour Strasbourg, qui venait de descendre en deuxième division, il y avait le challenge de la remontée. Et finalement, je n'ai pas beaucoup joué, et j'ai donc été prêté à Charleroi. Ça s'est bien passé, j'ai mis 6 buts en 12 matches donc j'étais assez satisfait. Ça m'a fait connaître en Belgique, et l'entraîneur de Tubize Albert Cartier me connaissait pas mal et voulait me recruter par le passé. Il m'a donc pris, moi j'avais fait le tour de la question en France en Ligue 2. J'avais envie de me relancer dans un autre championnat, et ça s'est fait comme ça.

**FM : Étiez-vous frustré de ne pas connaître autre chose que la Ligue 2 ?

JP :** Non, parce que je suis arrivé un peu par hasard dans le milieu professionnel. Commencer à jouer en Ligue 2 à Clermont, j'en étais assez satisfait parce qu'à la base je devais être avec la réserve. J'ai finalement tout de suite joué, et je prenais donc ça comme du bonus. Je suis quelqu'un d'ambitieux, je veux aller le plus haut possible, mais je n'ai pas fait de centre de formation donc tout ça n'est que du bonus.

**FM : Un bonus qui vous a emmené en Belgique, où vous cartonnez littéralement en cette saison à Mons...

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JP :** Je suis arrivé en janvier dernier à Mons. Le club me voulait, c'est une ambiance familiale, avec de superbes infrastructures, il y a tout pour se sentir bien. Il y a une bonne ambiance dans l'équipe et avec la montée en première division, ça a soudé encore plus le groupe. On est un peu la révélation du championnat puisqu'on nous attendait pour la descente et au final on est en demi-finale de la Coupe de Belgique et ça se passe bien en championnat. Le coach est un Hollandais, il joue pour l'offensive, et vu mon style de jeu, j'arrive à marquer assez facilement car on domine les matches. Même si on n'est pas un club du top de Belgique, on fait partie des meilleures attaques, c'est bien pour moi.

**FM : En début de saison, sentiez-vous qu'il y avait la place pour faire quelque chose d'aussi bien ?

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JP :** Non, pas à ce point là. On est passé par un tour final pour monter, on a fini la saison très tard. On a terminé début juin, pour reprendre les entraînements 2-3 semaines après. On aurait tout de suite signé pour ne pas descendre. Et là, on se retrouve à la limite des play-offs, c'est une surprise. Mais vu la qualité du groupe, on mérite cette place là.

**FM : Ce parcours plus que satisfaisant a tout pour vous donner de grandes ambitions pour cette deuxième partie de saison...

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JP :** Notre ambition, c'est la Coupe de Belgique. On est en demi-finale, c'est en aller-retour, on n'est donc plus qu'à deux matches de la finale. Ce serait fabuleux d'y être pour un club qui monte en D1. Et mon objectif personnel, c'est de continuer à marquer des buts et d'être le meilleur buteur cette saison.

**FM : Vous êtes-vous fixé un nombre de buts à atteindre ?

JP :** Non, je ne suis pas du genre à me fixer des objectifs en termes de buts. J'espère en marquer le maximum. Je suis déjà satisfait, mais je ne compte pas m'arrêter là et j'espère continuer (rires) !

**FM : En cette saison, les sollicitations médiatiques doivent-être nombreuses pour vous ?

JP :** Oui, c'est sûr. On essaye de calmer un peu les choses, sinon je passerais ma vie entre les interviews et les reportages (rires). Il faut que je me concentre sur le foot. Mais c'est sûr que les sollicitations, que ce soit des clubs ou des médias, se font plus nombreuses depuis un an. Tant mieux, ça veut dire que je fais parler et que tout le monde est content de mes performances.

**FM : Votre projet est-il de rester à Mons sur la durée et pourquoi pas découvrir la Coupe d'Europe avec ce club, ou envisagez-vous d'autres possibilités ?

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JP :** À la fin de la saison, il me restera trois années de contrat. C'est un choix assez difficile. J'ai 27 ans, je me sens bien dans ce club. Maintenant, on a toujours envie de viser plus haut. Comme vous le dites, si on gagne la Coupe de Belgique on pourrait découvrir la Coupe d'Europe... C'est difficile. Je sais que je suis pas mal sollicité, mais la direction ne veut pas entendre parler d'un transfert en janvier. Je ne sais pas à quoi m'en tenir, je ne sais pas quelle est la bonne solution, mais je vais essayer de faire le meilleur choix et de rester serein. Mais ce sera une décision très importante pour la suite de ma carrière car j'ai 27 ans et je n'ai plus de temps à perdre.

**FM : Si jamais il devait y avoir un départ, avez-vous déjà quelques préférences ?

JP :** Non, comme je le dis à mon agent, on ne peut par se permettre de choisir, d'avoir des exigences par rapport à d'éventuels futurs clubs dans le cas d'un éventuel transfert. On est ouvert à toutes les propositions, on analysera tranquillement. Je peux très bien rester à Mons, rester en
Belgique, ou revenir en France. Je ne sais pas, je n'ai pas de priorités.

**FM : Malgré tout, revenir en France par la grande porte, ce serait quelque chose d'extrêmement gratifiant pour vous...

JP :** Oui, bien sûr ! C'est quand même mon pays. Je n'ai pas forcément laissé un souvenir impérissable en France car je suis arrivé dans le milieu pro sans connaître grand-chose aux façons de se comporter dans une vie de footballeur. Maintenant, je connais mieux mon corps, je sais mieux me gérer, j'ai plus d'expérience. Ce serait super de revenir en France, on verra si d'éventuels clubs sont intéressés.

**FM : On sait que vous avez une affection particulière pour l'OM. Mais en tant que natif du Puy-en-Velay, des clubs de la région Rhône-Alpes tels que l'OL ou l'ASSE ne doivent pas vous laisser indifférent...

JP :** Oui, bien sûr. Marseille, ça a toujours été mon club, depuis tout petit. Mais quand on parle de Lyon et Saint-Étienne, des clubs proches de ma région, de mes amis, de ma famille, ça me parle forcément. Mais je ne m'enflamme pas, je sais que le niveau de la L1 c'est encore autre chose. Je suis réaliste.

**FM : Enfin, un match amical de l'équipe de France est prévu dans un mois. Est-ce dans un coin de votre tête ?

JP :** Non, je n'y pense absolument pas. Après, mes coéquipiers, à chaque liste de Laurent Blanc, ils me chambrent et me disent que je vais y être (rires). Mais c'est plus pour me taquiner qu'autre chose. Je n'y pense pas du tout, et je pense que je continuerai à regarder l'équipe de France à la télé (rires).

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