Bordeaux : Jean Tigana livre ses vérités et allume dans tous les sens

Par Khaled Karouri
3 min.
FC Girondins de Bordeaux Alou Diarra @Maxppp

Ayant claqué la porte des Girondins de Bordeaux il y a de cela deux mois, Jean Tigana a décidé de faire le point sur sa saison au club et d'évoquer sans détour ses relations avec certains joueurs. Et l'entraîneur n'y va pas par quatre chemins, s'en prenant ouvertement à quelques-uns d'entre eux.

La saison vécue par Jean Tigana du côté des Girondins de Bordeaux a été des plus mouvementées, c'est un doux euphémisme. Arrivé au Haillan avec la lourde tâche de faire oublier Laurent Blanc, l'ancien milieu de terrain français n'a jamais vraiment su trouver les mots justes auprès de ses joueurs. Ayant songé à maintes reprises à claquer la porte, le natif de Bamako a finalement posé sa démission le 7 mai dernier après une lourde déconvenue à domicile contre Sochaux (0-4). Un peu plus de deux mois après ce départ, l'homme aujourd'hui âgé de 56 ans a le recul nécessaire pour analyser son échec à la tête du groupe bordelais.

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Dans les colonnes de Sud Ouest, le technicien n'épargne pas ses joueurs, qu'il qualifie de menteurs lorsqu'ils évoquent l'absence de projet de jeu sous ses ordres : « Ce sont des menteurs. D'abord, c'est quoi un projet de jeu ? Expliquez-moi… C'est n'importe quoi. Jusqu'à preuve du contraire, on a toujours loué la qualité de jeu des équipes que j'ai entraînées, que ce soit Lyon, Monaco ou Fulham. Mais si ça les arrange, les joueurs, d'affirmer cela et que cela leur permet de faire une bonne saison maintenant, je signe tout de suite pour le reconnaître ! (...) Je pense que le vestiaire était divisé. Les Bordelais qui voulaient me dégager n'avaient le soutien ni des Brésiliens, ni de Plasil ». Mais ne se contentant pas de généralités, Jean Tigana s'en prend en particulier à quelques joueurs.

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Alou Diarra en prend ainsi pour son grade : « Un Diarra qui, dans sa tête, n'était plus à Bordeaux et a joué beaucoup trop loin de sa valeur. Des joueurs qui ne respectaient pas les horaires d'entraînement, comme Diarra qui, après le match de l'équipe de France contre le Brésil, n'a pas voulu rentrer avec les autres. (...) Après les matches internationaux, on faisait toujours rentrer les internationaux avec des avions privés. Après le match contre le Brésil, Diarra ne voulait pas rentrer. Comme je n'étais pas d'accord, il a demandé la permission au président. Et il n'est donc pas rentré avec les autres ».

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Longtemps blessé, Marc Planus n'est lui aussi pas épargné : « Comment par exemple Marc Planus peut partir au Mondial blessé niveau 1 et revenir après ses vacances blessé niveau 4. (...) (Il) ne voulait pas jouer et disait qu'il avait mal au dos pour ne pas s'entraîner… Lui, je ne l'ai pas compris. Je ne sais pas ce qu'il veut, ce qu'il espère. Je le fais rentrer contre Brest, alors qu'il s'était blessé la veille et n'avait rien dit… Résultat, il est nul, je suis obligé de le sortir à la pause et l'on prend ce but en fin de match… C'était facile, contre Sochaux, d'entrer en jeu à 4-0 ».

Vous l'aurez donc compris, Jean Tigana règle ses comptes avec ses anciens joueurs et n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit de les remettre en place. Malgré cette expérience loin d'être concluante en Gironde, l'ancien international tricolore ne ferme pas la porte à un retour sur un banc de touche : « J'ai déjà refusé des propositions. Si je trouve un projet qui me plait, pourquoi pas. Mais vous savez, je suis heureux. On était dix enfants à la maison. Et jamais je n'imaginais, quand j'étais gosse, que je vivrais tout ce que j'ai connu ». Encore faut-il trouver un autre challenge pour ne pas quitter le monde du football sur une note aussi peu enviable.

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