Nancy : quand la crise sportive dégénère en scène surréaliste

Défait par Rennes sur son terrain (1-3), l’AS Nancy sombre chaque jour un peu plus dans la crise. Bon dernier du classement de Ligue 1, le club lorrain est-il déjà condamné à la Ligue 2 ? Statistiquement parlant, la réponse est affirmative. Jamais un club comptant cinq points ou moins après douze journées (depuis l’instauration de la victoire à trois points) n’a réussi à se sauver. Faut-il y voir un mauvais présage ?

Équipe luttant pour son maintien depuis quatre ans après son exploit de la saison 2007/2008 (4e), l’ASNL peine à proposer une qualité de jeu malgré la présence d’un des entraîneurs les plus renommés du championnat Jean Fernandez. Interrogé en conférence de presse, ce dernier avoue toutefois garder espoir. « C'était encore une soirée difficile avec cette neuvième défaite depuis le début de la saison. Il y a beaucoup de problèmes à tous nos matches. Le tournant, c'est le penalty. Si on avait marqué là, ça aurait pu se terminer à 2-2. Le troisième but est anecdotique. Notre première période est moyenne, mais on n'a pas concédé beaucoup d'occasions et on leur donne le but. Sur le penalty, c'était à Bakar de tirer, mais Alo'o Efoulou a pris l'initiative de tirer. C'est une période difficile depuis quelques matches, on n'a pas trop la réussite. C'est le même scénario depuis le début de la saison, mais on y croit toujours. »

En crise sportive, les Lorrains n’avaient pourtant pas besoin d’un nouveau coup de massue. Hier, à l’issue de la rencontre face aux Bretons, c’est une véritable scène de hooliganisme qui s’est produite au stade Marcel-Picot. Furieux, environ cinquante supporters nancéiens ont en effet réussi à pénétrer dans les coursives de l’enceinte avant de pénétrer carrément dans le vestiaire lorrain afin de réclamer des comptes aux joueurs de Fernandez. S’en est suivi une bagarre avant que tout ce beau monde ne soit évacué. «En 20 ans de Jour de Foot, on n'avait jamais vu ça», s'est même étonne le commentateur de Canal+ David Berger. Surréaliste et surtout inimaginable pour un club dont la réputation de ses supporters n’a jamais été écornée.

Au micro de Canal+, le président Jacques Rousselot fulmine en tout cas. «C'est aberrant, absurde et intolérable. Une scène ubuesque, hors du temps. Ça dépasse l'entendement. Le sport et surtout le football ne méritent pas un tel traitement. Ces pseudo-supporters n'ont rien à faire dans le foot. Je ne tolèrerai jamais de tels actes et je vais chercher les auteurs. Je n'accepterai jamais ces atteintes à l'intégrité de mes joueurs.» Incapable de remporter le moindre match depuis la première journée, Nancy vit l’une des heures les plus sombres de son histoire.