OL - PSG : les notes du match

Face au PSG, le Parc OL revêtait son habit de lumière pour le second grand rendez-vous après la réception de l’OM il y a un mois. Pour cette rencontre de gala, le PSG pouvait profiter de cette occasion pour prendre un peu plus le large au classement. Avec les absences de Verratti et Di Maria, Laurent Blanc faisait confiance à Stambouli associé à Rabiot et Thiago Motta au milieu et alignait Cavani et Lucas aux côtés d’Ibrahimovic. De son côté, Génésio devait faire sans Tolisso, Valbuena, Jallet, Umtiti, Grenier ou encore de Kalulu. Il titularisait donc Morel et Yanga-Mbiwa en défense centrale avec un trio d’attaque Ghezzal, Lacazette, Cornet. Une composition de départ qui contre toute attente allait rapidement prendre le dessus sur le PSG.

Car dès le coup d'envoi, Paris abusait de longs ballons imprécis. L'absence de Verratti se faisait ressentir surtout que Thiago Motta et Stambouli multipliaient les pertes de balle. La faute également à un pressing lyonnais très haut et hyper efficace. C'est finalement en toute logique que Cornet, héritant du cuir après un échange entre Ghezzal et Lacazette, ouvrait le sore (1-0, 13e). L'OL ne s'arrêtait pas là. Toujours très dominateurs face à des Parisiens au visage méconnaissable, les Lyonnais manquaient de peu de doubler la mise. Après une première mésentente entre Thiago Silva et Trapp (16e), le gardien allemand repoussait une grosse frappe de Darder (18e). Il pouvait également souffler lorsqu'après ce magnifique redoublement de passes entre Ferri, Lacazette, et Ghezzal, la frappe du milieu offensif léchait son poteau (28e).

Le bijou de Darder

Malgré ses nombreuses occasions, les Gones pouvaient regretter d'avoir manqué le but du break. Face à un adversaire de ce calibre, la moindre faute pouvait se payer cash. Après une demi-heure de match, Paris parvenait enfin à ressortir de son camp avec le ballon. Après une première incursion Rabiot, Lopes restait vigilant devant une tête de Thiago Silva (36e). Ferri lui répondait en se faufilant dans la surface parisienne mais voyait Stambouli revenir le contrer au dernier moment (38e). À l'autre bout du terrain, l'ancien Montpellierain était cette fois-ci devancé in-extremis par la sortie de Lopes (41e), lequel repoussait une belle frappe d'Ibrahimovic sans élan (44e). Et alors qu'on s'avançait sur ce score de 1-0 à la pause, Darder concluait cette première mi-temps d'un but absolument magnifique. À la réception d'un centre de Rafael, l'Espagnol effectuait un sombrero sur son contrôle qui lobait Thiago Silva puis ajustait Trapp à bout portant (2-0, 45e+2). De quoi conclure une période de toute beauté.

A la pause, Blanc changeait ses plans en faisant entrée le très inquiétant Stambouli à la place de Pastore. A peine entré en jeu, l'Argentin donnait un équilibre beaucoup plus intéressant à son équipe. Sur l'un de ses premiers ballons d'ailleurs, il offrait l’égalisation à Lucas, lequel ajustait Lopes d'un tir en pivot (2-1, 51e) pour relancer la rencontre. Mais ce soir, il en fallait visiblement plus pour impressionner les Lyonnais. Toujours aussi concernés, les locaux remettaient la pression pour s'offrir une superbe occasion par Ghezzal qui ne trouvait pas le cadre (54e). Après une tête de Yanga-Mbiwa non-cadrée (59e), Trapp empêchait Ghezzal de tuer le match en sortant une parade décisive (61e). Sur la fin de match, l'OL semblait gérer malgré l'envie parisienne d'égaliser. Le PSG n'arrivait d'ailleurs plus à se montrer dangereux dans la surface adverse. Malgré de rares situations chaudes, Lyon tenait le coup, récupérait la 3e place et devenait la première équipe cette saison à faire tomber le champion de France en Ligue 1. Paris chute pour la première fois en 36 rencontres dans l'hexagone.

L'homme du match : Darder (8,5) en pressant très haut, il a pu tenter quelques incursions dans la surface de réparation et contraint Trapp à se déployer (18e). Il a eu un peu de déchet dans le dernier geste mais sa générosité a permis à l'OL de fluidifier son jeu. L'Espagnol s'est montré important pour l'OL en alternant jeu court-jeu long. Il est récompensé (45e) par un enchaînement parfait en enrhumant Thiago Silva sur un centre de Rafael. Sorti à la place de Labidi (86e).

Lyon :

• Lopes (6,5) : décisif (36e) sur une tête de Thiago Silva, et sur une frappe sèche d'Ibrahimovic (44e), le portier des Gones est resté très concentré en première mi-temps sur sa ligne. Le Portugais n'a pas eu peur de sortir de ses buts pour écarter le danger. Il ne peut rien faire sur la réduction de l'écart de Lucas (51e).

• Rafael (7) : vigilant sur le flanc droit, il n'a pas hésité à soutenir ses partenaires dans l'axe. Il a éclipsé Cavani en première mi-temps en le muselant parfaitement. Le Brésilien a su se rendre utile également offensivement et de belle manière par un centre décisif sur le second but des Gones (45e). Averti (72e) pour un tacle appuyé sur Thiago Silva. Remplacé par Kemen (75e).

• Yanga-Mbiwa (7) : en intervenant avec autorité lors des offensives du champion en titre, il s'est montré efficace notamment dans les airs (58e). L'international français s'est montré incisif au duel avec Ibrahimovic. Il reste néanmoins surpris par l'incursion de Pastore, qui précède le but de Lucas. Averti (43e) pour un geste limite sur l'international suédois.

• Morel (7,5) : solide sur sa ligne, il a su bien s'aligner face aux attaquants parisiens. Il a gêné les velléités parisiennes par ses bons placements en coupant très souvent les trajectoires. L'ancien joueur de l'OM a rendu une partition très propre dans un poste inhabituel en l'absence de Samel Umtiti.

• Bedimo (7) : prudent sur le couloir gauche, il a laissé peu d'espace à Lucas en première mi-temps et a eu recours à de nombreuses transversales pour solliciter l'attaque lyonnaise. L'ancien joueur de Montpellier a plutôt bien rassuré sa charnière dans son couloir.

• Ferri (8) : en se projetant rapidement vers l'avant, il a eu la volonté de mettre du rythme dans le jeu lyonnais et inquiéter la charnière parisienne. Il est à l'origine de l'ouverture du score de son équipe en étant au départ de l'action. Il a manqué parfois de lucidité dans le dernier geste (37e, 54e) en se précipitant. Volontaire dans l'effort, Ferri a participé à toutes les offensives de l'OL. Il a été inépuisable durant cette rencontre. Averti d'un carton jaune (72e) pour une faute sur Lucas.

• Gonalons (7) : en pressant très haut, il a gratté quelques ballons d'entre l'entrejeu. Il a joué simple et juste avec ses attaquants. Le capitaine des Gones a payé de ses efforts en perdant quelques ballons en seconde période où il a baissé légèrement le pied. Son rôle aura été déterminant dans la récupération.

• Darder (8,5) : voir ci-dessus.

• Ghezzal (7,5) : a tenté de combiner avec Lacazette dans les petits espaces mais sans succès. Très vif sur le flanc droit, ses fulgurances ont toutefois malmené la défense du PSG en se procurant de franches occasions (27e). Malgré sa générosité dans l'effort il a eu tendance à trop s'enfermer dans son couloir droit. Il manque le troisième but de peu (59e) sur une passe de Ferri.

• Cornet (7,5) : sur un très bon débordement sur la gauche, il élimine parfaitement Van der Wiel pour tromper le portier parisien du plat du pied (13e) et ouvre logiquement le score. Percutant, le premier buteur lyonnais a été un véritable poison pour l'arrière-garde francilienne et essentiellement en contre. Il a maintenu son rythme en seconde période (46e) en forçant le gardien parisien à la claquette. Remplacé (83) par Koné.

• Lacazette (6,5) : remuant en début de match, il a souvent décroché et a adressé une ouverture parfaite pour Cornet sur le but de l'OL. Il s'est montré légèrement moins fringuant en seconde période, ce qui ne l'a pas empêché de participer activement au repli défensif.

PSG :

• Trapp (5) : il n'a jamais eu autant de travail à effectuer en championnat depuis qu'il est en France. Battu sur sa gauche par la frappe limpide de Cornet, il est surpris par le geste de Darder sur son but. Heureusement, il se rattrape sur les frappes de Darder (16e) et de Ghezzal (61e, 81e) ou dans se sorties au-delà de la surface.

• Van der Wiel (2) : il a vécu un calvaire ce soir. Face au pressing lyonnais, il n'a cessé de défendre en reculant. De quoi prendre le bouillon et d'être dépassé sur toutes ses interventions. Trop loin de Cornet pour le gêner sur l'ouverture du score (13e), il a véritablement souffert face l'ancien Messin. Ses qualités de contre-attaquant n'ont même pas pu servir. Averti (57e).

• Thiago Silva (3,5) : pour son 100e match en Ligue 1, O Monstro n'était pas du tout monstrueux ce soir. Il a tout simplement perdu pied. Gêné par le remuant Lacazette, par les percées de Ferri ou les dribbles de Cornet, il a ensuite été mystifié par Darder sur le but de l'Espagnol (45e+2). Dépassé dans l'engagement et souvent pris de vitesse, il a été méconnaissable. Son plus mauvais match depuis le début de la saison.

• David Luiz (4,5) : dans un registre différent que son capitaine, lui aussi a affiché un visage inquiétant à dix jours du retour contre Chelsea. Il a souvent manqué de vigilance face aux mouvements lyonnais et a souffert dans le domaine aérien. Il a aussi manqué de précision dans ses passes qui n'ont pas aidé son équipe à relancer. Mieux sur la fin de match.

• Maxwell (4) : un peu comme son pendant à droite, il a trop souvent pris l'eau dans son couloir. Trop lent pour contrer Ghezzal, il a subi les assauts adverses. Dépassé en défense où il est notamment en retard sur le centre décisif de Rafael, il ne s'est pas aventuré dans la moitié de terrain adverse.

• Stambouli (2,5) : une mi-temps et puis s'en va. A l'image du PSG, il a vécu une première période horrible, indigne du rang de son équipe. A part le retour sur Ferri (38e), il a tout manqué. En retard dans ses interventions, il a loupé beaucoup trop de passes. Remplacé à la pause par Pastore (5,5) (46e) qui a tout de suite donné un meilleur visage à tout le collectif parisien. Il est d'ailleurs décisif sur le but de Lucas (51e).

• Thiago Motta (3) : asphyxié par le pressing lyonnais, le milieu de terrain n'a jamais réussi à se sortir du piège. Pas aidé par ses coéquipiers non-plus, il a perdu de nombreux ballons, a été imprécis tout en affichant une lenteur inquiétante. Devenu très nerveux, il a été averti pour un mauvais geste sur Ferri (22e). Avec Motta qui en deçà et en l'absence de Verratti, c'est tout le bateau parisien qui tangue.

• Rabiot (4) : dès le départ du match, on l'a senti maladroit et peu investi. Après quelques ballons perdus dans le jeu court, il a tenté de redresser la barre en se projetant davantage. Mais, bougé dans l'entrejeu, son apport a été quelconque. Il a aussi été dominé sur phases arrêtées dans le domaine aérien. Averti (74e) et remplacé par Matuidi (78e) qui n'a pas apporté grand chose.

• Lucas (4,5) : un match en dessous des attentes pour lui aussi. Même s'il redonne tôt l'espoir à son équipe en marquant un but qu'il est allé chercher (51e), il a globalement manqué de tranchant dans ses actions. Invisible en première mi-temps, il a su élever son niveau de jeu par la suite mais nous sommes restés sur notre faim. Averti (89e).

• Ibrahimovic (3,5) : le Suédois a manqué son rendez-vous ce soir. Absent des débats en première période, il n'a jamais pu se mettre en évidence à part une frappe repoussée par Lopes (44e). En seconde période, il est souvent redescendu prêter main forte à son milieu mais il a manqué de trop de choses pour être vraiment décisif. En-dessous techniquement, il n'a pas effectué les bons choix comme lorsqu'il cherche Cavani alors qu'il peut frapper (83e).

• Cavani (3) : comme pour Ibrahimovic, il a traversé cette rencontre comme une ombre. Même s'il est revenu aider un Maxwell en difficulté dans son couloir face au rush de Ghezzal, l'Uruguayen s'est montré bien trop discret. Rarement en situation de marquer, il a bien été cadenassé par Rafael et plus globalement par la défense lyonnaise. Il a semblé en difficulté dans l'impact physique. Averti (63e).