Entretien avec… Anthony Modeste : « Les Bleus ? C’est clair que j’y pense »

Par Khaled Karouri
5 min.
Angers Anthony Modeste @Maxppp

En manque de temps de jeu du côté de Nice, Anthony Modeste est parti cet été à Angers pour endosser le costume de titulaire. Une décision d'une sagesse rare et qui a payé, l'attaquant étant aujourd'hui le meilleur buteur de la Ligue 2. Pour Footmercato, il revient sur son aventure à Angers, sa carrière niçoise et ses ambitions futures.

Footmercato: Tout d'abord, comment allez-vous ?

Anthony Modeste: Très bien, je joue donc je vais bien.

À lire Ligue 2 : le Paris FC s’impose contre Angers, Bordeaux coule, Annecy souffle

FM: Pourriez-vous nous faire votre portrait-robot ?

AM: Je suis arrivé à l'âge de 15 ans à Nice et j'ai signé mon contrat professionnel à 18 ans. Comme je ne jouais pas trop à Nice, j'ai préféré me faire prêter cette saison en Ligue 2 à Angers.

Son parcours étincelant à Angers

FM: Vous êtes donc aujourd'hui à Angers. L'adaptation à la Ligue 2 n'a pas été trop compliquée à gérer ?

AM: Au début j'ai eu du mal parce qu'il y a vraiment beaucoup de contacts, c'est dur. Il y a beaucoup de coups et tout ce qui s'en suit, mais bon, au final je pense pouvoir dire que je me suis bien adapté.

La suite après cette publicité

FM: Quelles différences avez-vous pu noter entre la Ligue 2 et la Ligue 1 ?

AM: La Ligue 2 est très clairement plus physique alors qu'en Ligue 1 on mise avant tout sur l'aspect technique.

La suite après cette publicité

FM: Pensiez-vous devenir un joueur majeur d'Angers aussi rapidement ?

AM: A la base, je ne demandais qu'une seule chose : jouer. À partir du moment où j'ai du temps de jeu, j'ai forcément plus de chances de marquer des buts. Et c'est vrai que maintenant je prends énormément de plaisir ici.

La suite après cette publicité

FM: Vous êtes actuellement sixièmes du championnat. Sentiez-vous dès votre arrivée que cette équipe avait le potentiel pour briller ?

AM: En tout cas, je suis sûr d'une chose. Dans cette équipe, il y a de la qualité, il y a même trop de qualité pour ne pas voir plus haut. On a toutes les qualités pour et le mental pour, j'en suis convaincu. Maintenant, il faut que ça se traduise sur le terrain.

La suite après cette publicité

FM: Vous êtes aujourd'hui le meilleur buteur de la Ligue 2. Est-ce une fierté ?

AM: C'est clair que ça fait plaisir, mais bon, il ne faut pas s'arrêter à ça. Il faut continuer et toujours prouver. En football, la remise en question constante est primordiale.

FM: Vous êtes-vous fixé un objectif précis en termes de buts marqués?

AM: Mon seul objectif, c'est de jouer le maximum de matches possibles et d'avoir le plus de temps de jeu afin de m'aguerrir.

FM: Quelles sont vos ambitions à titre personnel ou collectif ?

AM: L'objectif principal, c'est que le SCO d'Angers soit le plus haut possible. À titre personnel, j'ai envie de faire un maximum de passes décisives. Mais avant tout, il faut vivre l'instant présent, ça se passe bien en ce moment donc je vais tout faire pour continuer sur cette lancée.

Son aventure niçoise

FM: Vous êtes prêté par Nice. Savez-vous de quoi votre avenir sera fait ?

AM: Non, je sais juste que vendredi j'ai un match à jouer contre Strasbourg (rires). J'ai eu en réalité deux coups de téléphone depuis le début de la saison. Le club voulait tout simplement savoir comment ça se passait pour moi, mais rien de plus.

FM: Et dans votre esprit, espérez vous revenir à Nice, signer à Angers ou aller ailleurs ?

AM: Je suis prêté par Nice et il n'y a pas d'option d'achat. Dans tous les cas, dans un premier temps, je serai donc obligé de retourner à Nice.

FM: Pour en revenir à Nice, le fait de ne pas avoir de temps de jeu n'a pas dû être évident à vivre...

AM: C'est clair que c'était vraiment dur. Je ne vais pas vous cacher que ça m'a fait mal. J'ai été sifflé, peut-être que je le méritais d'ailleurs. C'est une des raisons qui m'ont fait partir. Je voulais que les supporters m'oublient un peu parce que pour un jeune de 20 ans qui vient du centre de formation ça fait mal. Ça fait mal de se faire siffler par son propre public. Quand on est un enfant du pays, on ne doit pas être traité de la sorte. Mais comme je l'ai dit, peut-être aussi que je l'ai cherché.

FM: En parlant de sifflets, quel regard portez-vous sur les incidents qui ont eu lieu récemment, avec notamment Loïc Rémy qui a été pris en grippe .

AM: Je suis désolé, mais je n'ai pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet.

FM: Vous avez utilisé l'expression enfant du pays, n'y a-t-il pas un sentiment de revanche maintenant que vous avez réussi à montrer toute l'étendue de votre potentiel ?

AM: Je ne suis pas revanchard. Je montre juste mon potentiel, en essayant de le montrer du mieux possible.

La confirmation chez les Bleuets

FM: Un potentiel qui éclate aussi chez les Bleuets puisque vous avez marqué mardi. Quel sentiment a-t-on en portant ce maillot ?

AM: Tout joueur évoluant au plus haut niveau a envie de représenter sa sélection nationale donc c'est une vraie fierté. J'avais malheureusement perdu de vue les Espoirs une saison faute de temps jeu. Je suis donc content de les avoir retrouvés et j'espère cette fois ne plus les lâcher. Quand on marque avec les Espoirs, on se dit qu'on le fait pour tout le pays, c'est une sensation très forte.

FM: Quel est le potentiel de cette équipe ?

AM: Il y a énormément de potentiel. Honnêtement, si on se qualifie pour le Championnat d'Europe, on peut faire quelque chose de très grand parce qu'il y a énormément de qualité dans ce groupe. Après, de là à gagner cette compétition je n'en sais rien, mais on fera tout pour aller le plus loin possible.

FM: Qui dit Bleuets dit forcément Bleus. Y pensez-vous dans un coin de votre tête ?

AM: C'est clair que j'y pense. Je suis un compétiteur et on rêve tous de Champions League ou de Coupe du Monde donc oui j'y pense, encore faut-il se donner les moyens pour y parvenir.

FM: Enfin, deux joueurs que vous connaissez bien peuvent prétendre à faire partie des 23 Bleus présents au Mondial. Que pouvez-vous nous dire sur Hugo Lloris et Loïc Rémy ?

AM: Hugo je l'ai connu très tôt, j'ai souvent été confronté à lui aux entraînements quand j'avais 18-19 ans. C'était assez impressionnant parce que je n'arrivais pas à marquer contre lui (rires). Je m'étais donc lancé un petit défi, mais j'ai rarement réussi à lui marquer des buts. Concernant Loïc, c'est un joueur qui est venu à Nice pour montrer son potentiel, car il n'avait pas l'occasion de le faire à Lyon, il montre de quoi il est capable et il le fait bien.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité