Ligue 2 : Nancy, jusqu’où ira la chute ?

Par Mathieu Rault
3 min.
Didier Tholot @Maxppp

Battue par le Havre vendredi soir, au stade Marcel-Picot, l'AS Nancy-Lorraine a enregistré un septième revers en autant de journées et égalé le plus mauvais départ d'un club en deuxième division, réalisé par le RC Lens l'an passé. Une chute initiée il y a deux ans et qui semble sans fin.

Les chiffres sont éloquents. Après sept journées, l'AS Nancy-Lorraine n'a toujours pas inscrit le moindre point en Ligue 2 et ne parvient pas à se défaire d'une place de lanterne rouge qui semble avoir pris possession d'elle. Pire, depuis le début de la saison, les Lorrains se sont à sept reprises inclinés sans parvenir à inscrire le moindre but. Avec un total de 11 buts encaissés, les Nancéens sont aujourd'hui relégués à six longueurs du 17e, Troyes, premier non concerné par la descente. Si le spectre du RC Lens plane sur le stade Marcel Picot, pas sûr cette fois que le mauvais élève ne parvienne à inverser la tendance. Il faut dire que le mal est profond.

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Habitué à faire l'ascenseur entre Ligue 2 et Ligue 1, l'ASNL a très mal digéré son dernier passage dans l'élite, lors de la saison 2016/17. Champion de Ligue 2 sortant, Nancy retrouvait la Ligue 1 trois ans après l'avoir quittée. Mais les choses ont viré au cauchemar, la faute, entre autres, à une attaque muette. Si les hommes de Pablo Correa avaient pris la rouste de l'année à Louis-II, face au futur champion monégasque (6-0), le problème n'était pas (seulement) derrière. Les Nancéiens avaient terminé l'exercice avec la 12e défense, mais surtout la pire attaque, à égalité avec le SC Bastia, lanterne rouge (29 buts). L'an passé, de retour en Ligue 2, Nancy n'avait guère fait mieux, terminant la saison à la 17e place, juste devant les trois équipes en route pour le National 1.

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«Je n'ai jamais vécu cela de ma carrière»

Arrivé sur le banc de Nancy au mois d'avril 2018, à sept rencontres de la fin de la saison, alors que le club végétait à la 19e place, Didier Tholot avait succédé à Patrick Gabriel, lui-même relève de Vincent Hognon, et réussi son pari du maintien. Mais la mission périlleuse menée à bien par le technicien de 54 ans avait des allures d'arbre qui cache la forêt. Prolongé dans ses fonctions jusqu'en 2020, l'ancien joueur de Bordeaux apparaît aujourd'hui abattu mais pas résigné. «On se bat comme on doit le faire, car on n’a rien lâché, mais nous n’arrivons pas à la mettre au fond. Nous avons des situations… Dans l’attitude, sur la deuxième période, je ne peux pas être déçu. C’est encore une défaite. Quand vous êtes entraîneur d’une équipe qui a zéro point en 7 matchs, c’est compliqué, mais il faut assumer,» déclarait le coach nancéien, après la défaite face au Havre, vendredi (0-1).

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Cette saison, selon Opta, après sept journées, l'AS Nancy-Lorraine a touché 112 ballons dans la surface adverse et déclenchée 64 tirs...mais n'a toujours pas trouvé le chemin des filets...symbole de la mauvaise passe du club cher à Michel Platini. «Je n’ai jamais vécu cela de ma carrière, en tant que joueur et d’entraîneur. Il faut se battre pour ce que j’ai en face de moi, c’est l’ASNL (...) Cela ne m’est jamais arrivé. Je ne suis pas d’une nature à lâcher quoi que ce soit. J’ai connu des moments délicats dans ma carrière. Dans la vie, tous les gens traversent des moments difficiles. Il faut rebondir, sinon on coule. Je ne suis pas du tout dans l’esprit de couler. Il faut que ce club, ce président méritent que ce groupe se batte encore plus pour faire tourner les choses,» poursuivait Didier Tholot en conférence d'après-match. Pour ne pas couler, le club fondé en 1967 et qui n'a jamais évolué au-delà du deuxième échelon du football français devra réagir vendredi prochain, sur la pelouse du GFC Ajaccio, 10e de Ligue 2.

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